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DECSInn : Comment les éleveurs repensent les systèmes de demain ?

Le Développement et l’Étude des Systèmes de Cultures Innovants par des tests au champ, l’échange, la mutualisation et la communication.

C’est à l’occasion du Sommet de l’Élevage que les Chambres d’agriculture d’Auvergne ont choisi de faire le point sur le réseau d’expérimentation de Systèmes de Cultures Innovants DESCInn. Il consiste en des tests au champ et en une évaluation des systèmes de cultures répondant à des enjeux et des objectifs locaux. L’objectif est de communiquer sur les références de systèmes de cultures innovants mais aussi d’échanger et de mutualiser sur des systèmes s’appuyant sur les principes de l’agro-écologie entre les différents acteurs qu’ils soient agriculteurs, conseillers, chercheurs ou enseignants.

La polyculture-élevage dans l’Allier…

C’est une véritable dynamique de groupes d’agriculteurs historiques qui s’est mise en place. Des agriculteurs qui travaillent à la fois sur l’optimisation des assolements et la conduite des cultures à travers les Ceta et des éleveurs qui abordent les conduites d’élevage et leurs coûts de production, là aussi grâce au Ceta.

Jean-Marc Chamignon est éleveur de bovins viande charolais à Neure, une commune du Bocage Bourbonnais, sur une exploitation en polycultures élevage typique du secteur avec une partie en grandes cultures et une autre en prairies. Les sols sont sablo-limoneux à tendance hydromorphes en hiver et séchants en été. Jean-Marc est expérimentateur depuis de longues années. Il revient sur le contexte historique de son exploitation : « Je dispose d’un système en grandes cultures de colza, blé et orge. La prise de risque était trop importante pour les cultures de printemps et l’échaudage des cultures d’hiver était de plus en plus fréquent ces dernières années. De plus, le contexte de suppression, de réduction des produits phytopharmaceutiques m’interrogeait, à terme, sur l’avenir du système. Quant à celui des prairies, les sécheresses de plus en plus précoces et longues viennent détériorer le bilan fourrager et remettent en cause l’autonomie fourragère ». Jean-Marc a donc souhaité mettre en place un nouveau système tout en conservant la rentabilité et la pérennité des grandes cultures dans un contexte de changement climatique et de réduction des produits phytosanitaires mais aussi sécuriser le système fourrager et améliorer l’autonomie protéique de l’atelier bovins. Pour le mettre en place, Jean-Marc a eu l’opportunité d’acheter un étang et obtient l’autorisation d’irriguer. Il introduit alors le maïs grain et insère la luzerne dans la rotation. Si besoin, il met en place des semis de dérobées fourragères à base de moha et de sorgho derrière des céréales à paille.

...le Puy-de-Dôme…

Prenons l’exemple d’un groupe d’agriculteurs travaillant déjà ensemble et qui avaient l’habitude auparavant d’échanger au travers d’un groupe de coût de production bovin lait et d’une Cuma. En janvier 2019, une première réunion AP3C/Rami fourrager a pour objet des pistes d’adaptation au changement climatique. L’été suivant, ils repèrent et choisissent une exploitation support de l’action DESCInn en polyculture élevage. Ce sera l’EARL Ducros qui sera finalement retenue car elle se compose d’agriculteurs souhaitant tester des modifications conséquentes sur leurs surfaces provoquant des répercussions sur l’ensemble du système et, de ce fait, sur les résultats économiques. Une exploitation qui présente également un système au fonctionnement technique calé avec des résultats économiques permettant la viabilité de la structure avant les modifications de système. Une exploitation présentant une régularité dans l’EBE, des fourrages variés jouant des rôles différents et une grande diversité de pâtures.

Le groupe d’exploitants décide alors de mettre en place un atelier de co-conception pour définir les thèmes à travailler. En septembre 2019, huit agriculteurs se réunissent, présentent   et échangent autour des objectifs de Guillaume Ducros en mettant en avant l’autonomie fourragère, la diminution du maïs, des intrants et l’organisation du travail. Ils échangent et choisissent alors les systèmes de culture à tester. En février 2020, une nouvelle réunion est provoquée avec quatre agriculteurs pour mettre sur pied un atelier rami-fourrager afin de tester l’autonomie des différentes pistes envisagées. Ils effectuent alors un chiffrage de l’évolution de l’autonomie fourragère en fonction de différents scénarios et chiffrent également l’impact des aléas climatiques sur ceux-ci.

… et en Haute-Loire.

Prenons l’exemple de Joël et Daniel Largern éleveurs à Saint-Paulien :  Les deux associés souhaitent gagner en autonomie et gérer les risques climatiques. En 2016, ils décident d’arrêter la culture de dix hectares de maïs ensilage pour les remplacer par cinq hectares de luzerne pure et cinq hectares de méteil ensilage et de sorgho multicoupe. Une évolution qui tend vers un système plus résilient avec moins d’intrants. Voici donc une étude qui répond aux élevages peu ou moyennement intensifs comme l’explique Joël : « Si j’ai arrêté le maïs fourragé pour le remplacer par une double culture de méteil et de sorgho ainsi que par de la luzerne, c’est pour obtenir une couverture des sols, sans traitements phytosanitaires tout en réduisant la fertilisation minérale azotée et donc moins de dépendance par rapport aux aliments azotés d’import comme le soja ».

Un bilan, des perspectives

DESCInn en Auvergne ce sont sept exploitations partenaires, quatre en polyculture-élevage, trois en grandes cultures, 46 parcelles innovantes sur plus de 200 hectares, suivies pendant six ans pour les premières exploitations. De nombreuses données restent à valoriser et d’autres projets similaires existent en région Auvergne-Rhône-Alpes. De nouveaux résultats devraient être dévoilés dans quelques années.

4 rendez-vous webinaires en novembre 2022 :

ν Mercredi 2 novembre : « Quelles clés de réussite pour des expérimentations de systèmes de cultures innovants ? ».

ν Mardi 8 novembre : « Quelles performances économiques, agronomiques et environnementales pour des systèmes innovants ? ».

ν Mardi 15 novembre : « Quelles combinaisons de pratiques permettent d’améliorer la fertilité des sols ? ».

ν Vendredi 25 novembre : « Innover en grandes cultures : les apports de l’approche système ».

Toutes les informations sur aura.chambres-agriculture.fr

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