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De nombreux chantiers à concrétiser en 2018

Après une année 2017 intense, l’année 2018 sera celle de la concrétisation, espère Jeunes Agriculteurs. Le syndicat s’est en effet beaucoup investi auprès des élus pour faire valoir les sujets propres à l’installation, ainsi que dans le cadre des États généraux de l’alimentation, qui doivent donner lieu à un certain nombre de mesures au premier semestre 2018.

Samuel Vandaele et Jérémy Decerle.
Samuel Vandaele et Jérémy Decerle.
© Actuagri

Entre l’élection présidentielle, les élections législatives, puis les États généraux de l’alimentation, sans compter les événements propres au syndicat, Jeunes Agriculteurs a vécu une année 2017 intense qui a posé des jalons pour la suite. « Nous avons envie d’aborder cette année avec positivisme et optimisme », a ainsi déclaré Jérémy Decerle, président de JA, lors d’une conférence de presse de rentrée le 16 janvier. Les Jeunes Agriculteurs attendent notamment la concrétisation des mesures décidées dans le cadre des États généraux de l’alimentation. Un projet de loi doit être présenté au Conseil des ministres le 31 janvier, avant d’être entériné par ordonnances. Le Salon de l’Agriculture sera donc un moment clé pour JA qui entend rencontrer « un maximum de parlementaires de tous bords pour expliquer les tenants et les aboutissants sur nos dossiers », indique Samuel Vandaele, secrétaire général de JA.

Installation
Autre point de satisfaction pour JA : « le nombre d’installations aidées a augmenté en 2017 », indique Jérémy Decerle. 10 000 installations de jeunes agriculteurs (moins de quarante ans) ont été recensées l’année dernière, dont 40 % d’installations aidées. L’objectif est d’augmenter cette proportion de jeunes installés qui passent par le parcours à l’installation, même si « JA soutient tous les porteurs de projets », précise Yohann Barbe, membre du conseil d’administration JA. Mais d’autres leviers sont à activer pour faciliter la transmission et l’installation de jeunes agriculteurs, que ce soit au niveau des garanties bancaires nécessaires – JA souhaite que l’État mette en place un fonds de garantie –, ou sur d’autres dossiers dont le manque de clarté peut pénaliser les jeunes installés, à l’exemple de la nouvelle carte des zones défavorisées simples. Les discussions sont toujours en cours entre le ministère et la profession agricole pour définir les critères et mettre en place un stabilisateur. « Ce que l’on veut, c’est cibler les zones d’élevage », rappelle Yohann Barbe. Il s’agit notamment de ne pas ouvrir l’ICHN au végétal, pour maintenir les prairies. Une nouvelle proposition de carte doit être présentée le 26 janvier, sachant que pour le moment, certains territoires posent problème, comme les Deux-Sèvres qui ont été exclues des zones défavorisées avec les nouveaux critères, ou les zones de montagne qui, si on applique un stabilisateur à l’ensemble des zones, se verraient amputées d’une partie importante de leurs aides, indispensable au maintien de l’activité dans ces zones difficiles.

Inquiétudes sur certains dossiers
Des points de désaccord ou d’inquiétude demeurent donc. « Sur le dossier loup, on ne trouve pas une oreille attentive du Gouvernement », estime Jérémy Decerle. De même, les accords internationaux (Ceta, Mercosur…) inquiètent les jeunes agriculteurs : « on demande aux agriculteurs français de faire toujours mieux, au niveau de l’écologie, mais on ne s’interdit pas d’importer des produits qui viennent de pays où les normes sont moins strictes », déplore également le président JA. Même incompréhension quant au projet de loi de simplification, qui prévoit la suppression du contrôle des structures dans certaines régions à titre expérimental. La profession agricole espère faire supprimer cette proposition dans le texte de loi.
Enfin, la PAC 2020 fait partie des grands sujets de réflexion pour les agriculteurs. Côté JA, on espère pouvoir « faire évoluer la PAC pour la diriger davantage vers l’homme et vers le métier, plutôt que vers les hectares », indique Jérémy Decerle. « Il faut remettre la politique de l’alimentation au centre de la PAC », ajoute-t-il, satisfait d’avoir sur ces sujets une position commune entre jeunes agriculteurs européens. En revanche, la possibilité d’une renationalisation de la PAC reste un sujet d’inquiétude.

Élections Chambres d’agriculture
Parmi les échéances importantes à venir figurent également les élections aux Chambres d’agriculture, qui auront lieu début 2019 mais se préparent dès cette année. « Le syndicalisme jeune a décidé de se lancer tôt dans cette réflexion », explique Samuel Vandaele qui explique que le réseau JA s’est emparé dès septembre de cette thématique, avec la question « quelles Chambres d’agriculture voulons-nous ? ». Huit thèmes de travail ont été envoyés, pour un retour attendu fin mars et une première proposition de programme début avril. « Nous voulons vraiment partir d’un programme, d’un projet », poursuit le secrétaire général de JA, qui se fait l’écho d’une « vraie envie d’être acteurs, de la part des jeunes agriculteurs », dans ces Chambres d’agriculture. Après plusieurs années difficiles pour l’agriculture, l’enjeu de ces élections risque d’être avant tout celui de la participation. Une tournée départementale « très terrain » se tiendra entre décembre et janvier « pour expliquer les objectifs, débattre des sujets, aller à la rencontre de tous les agriculteurs », indique Samuel Vandaele. À noter que 2018 est également une année de renouvellement pour les élus JA. Une nouvelle équipe nationale sera désignée lors du prochain Congrès, en juin. Jérémy Decerle et Samuel Vandaele devraient annoncer, d’ici le salon de l’agriculture, s’ils souhaitent se représenter.

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