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Dans huit à dix jours, les premières vendanges débuteront

Les premières récoltes devraient avoir lieu d’ici une huitaine de jours selon les secteurs et les vignerons ignorent encore quoi attendre de cette année exceptionnelle.

Marc Pradier dans une de ses vignes aux Martres-de-Veyre veille sur la maturité des raisins pour déterminer la date de vendange.
Marc Pradier dans une de ses vignes aux Martres-de-Veyre veille sur la maturité des raisins pour déterminer la date de vendange.
© M.C.

L’heure de la vendange va bientôt sonner et mettra un terme à cette année de tous les records. Froid tardif, déficit hydrique frôlant les 70%, canicules longues et répétitives, cette campagne 2018-2019 laisse un goût amer. Même les vignes d’ordinaire résistantes, ont souffert de cette météo. La densité de végétation est divisée par deux et la taille des grappes également. D’ici une huitaine de jours, elles seront pourtant prêtes à être vendangées sous l’œil dubitatif des vignerons.

 

« Un millésime spécial »

Aux Martres-de-Veyre, en plus de 30 ans de métier, Marc Pradier n’a « jamais vu une vigne si peu développée en cette saison ». Le vigneron indépendant cultive 5 hectares dans lesquels poussent les cépages tradi- tionnels du Puy-de-Dôme (Pinot, Gamay, Chardonnay). Comme partout dans le département, ses vignes ont eu des difficultés de pousse. « L’impact de la sécheresse est plus ou moins important selon le versant, le sol mais aussi le porte-greffe et le cépage. »

Ainsi, ses vignes sur le versant sud du Puy de Corent sont plus chétives que celles sur le versant nord où il y a quelques résurgences d’eau. « La perte de rendement sera quand même important » selon le vigneron. Les raisins sont petits et contiennent peu de jus.

A cette sécheresse, il doit ajouter un léger passage de grêle au début de l’été. Environ 10 à 30% de ses vignes ont été touchées. « S’il y avait eu de l’eau dans le sol ou même de la pluie, elles se seraient régénérées parce que les dégâts n’étaient pas très importants.» Ses premières vendanges devraient débuter dans une dizaine de jour.

Pour l’heure, « tant que le raisin n’est pas dans la remorque », Marc Pradier ne se risque pas à donner une estimation sur la quantité. Quant à la qualité, il assure déjà qu’il s’agira d’« un millésime spécial » ayant subi « deux années de sécheresse ».

 

« Près de 70% de perte »

Un peu plus au nord, à Cébazat, ces prochaines vendanges promettent également d’être amères pour Jean-Pierre Prugnard. Sur ses 6 hectares de vignes, la grêle a fait de lourds dégâts avec une destruction allant jusqu’à 100%. La sécheresse n’a évidemment pas amélioré les choses. « Sur cette année, je pense avoir perdu environ 70% de ma production. C’est la première fois en 35 ans de métier que je vois une chose pareille ! » Les premières analyses des raisins montrent leur maturité mais ils restent très acides. Le viticulteur a donc décidé d’attendre encore huit jours avant de vendanger. Malgré tout, il témoigne : « je ne sais pas où l’on va […] les raisins ne se décrochent même pas de la grappe parce qu’ils sont trop petits ». Jean-Pierre Prugnard, équipé d’une machine à vendanger s’interroge donc sur son utilisation ou non pour cette campagne. « J’ai peur qu’elle casse la vigne parce que le bois n’est même pas assez mâture pour supporter un tel choc. »

Dans une grosse semaine, les premières vendanges débuteront et les vignerons seront fixés. Néanmoins nul besoin d’être devin pour comprendre que cette année restera a jamais atypique dans l’histoire du vignoble puydômois.

 

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