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« Cultivons le lien qui unit agriculteurs et chasseurs »

La fédération des chasseurs de l’Allier a tenu son Assemblée générale le samedi 23 avril dernier à Yzeurespace. Au programme, la mise en place d’un bureau renouvelé et différentes thématiques évoquées dont celle du sanglier.

C’était une année d’élections pour la fédération des chasseurs de l’Allier. Sans surprise, c’est la liste « Bien chasser en Bourbonnais » conduite par Jean-Pierre Gaillard, président sortant, qui a remporté la majorité des suffrages. Aucune liste concurrente n’avait, d’ailleurs, été déposée.

Sanglier : un prélèvement record

Outre le fonctionnement de la fédération départementale et l’aménagement du domaine des Sallards, à Toulon-sur-Allier, siège de l’organisation, c’est le volet du sanglier qui a été évoqué en profondeur par le président Gaillard qui a tenu à appuyer sur le fait que les prélèvements étaient historiques pour notre département : « Ils frôlent les 6000 bêtes ! C’est un record pour l’Allier. Nous avons prélevé 700 sangliers de plus que l’an dernier. Bocage centre, Sologne nord et surtout Tronçais ont beaucoup prélevé mais tous les secteurs sont en hausse sauf la Montagne Bourbonnaise pour laquelle il ne manque qu’une soixantaine d’animaux. En vingt ans, nous avons multiplié le tableau par quatre voire cinq. Nous ne sommes sans doute pas loin aujourd’hui de la capacité maximale d’accueil et sur certains secteurs comme Tronçais, la vallée de la Besbre et Sologne nord, les populations doivent être suivies de près pour ne pas se laisser déborder. Jusqu’à maintenant, je crois que l’on peut dire que nous avons réussi à garder le contrôle des dégâts. Notre gestion du sanglier en plan de chasse, couplée à la responsabilisation financière par secteurs, est ce qui nous a permis de tenir ».

Des dégâts toujours plus importants

Le sanglier et les dégâts qu’il provoque font, chaque année, monter la facture pour la fédération des chasseurs de l’Allier. Elle s’élève à 680 000€. Une évolution conséquente par rapport aux années précédentes qui s’explique par la hausse du coût des denrées agricoles équivalente à 185 000€. Une situation qui ne devrait pas s’atténuer pour les années à venir avec une hausse annoncée de 30 à 50% de ces produits. Une inquiétude que partage Jean-Pierre Gaillard : « Alors là, je dois vous dire, c’est une alerte au feu qui s’annonce parce que notre système n’a pas été conçu pour répondre à cela. A la vérité, il n’existe pas de système pour répondre à des hausses aussi violentes, aussi brutales, et, ce qui se profile pour certaines fédérations, c’est tout simplement l’impossibilité de faire face à de telles indemnisations et le dépôt de bilan. Pour l’instant, nous sommes encore en capacité de faire face, je pense, une saison ou deux et après ? Ce système est à bout de souffle et nous devons mettre rapidement en place des solutions au niveau national ».

Renforcer le soutien des agriculteurs

Le président qui attend un soutien des agriculteurs sur cette problématique en « en faisant tout ce qu’ils peuvent en matière de protections sur leurs cultures et d’alertes précoces dans la survenue des dégâts. Depuis plusieurs années maintenant, nous alertons les pouvoirs publics, le monde agricole, sur l’inexorable accroissement des populations ».

Agriculteurs et chasseurs, gestionnaires de la faune et de la flore

Une assemblée générale durant laquelle est intervenu Geoffrey Rivaux, secrétaire général de la Chambre d’agriculture de l’Allier. Il a tenu à appuyer sur les liens qui unissent les chasseurs aux agriculteurs : « Quand je suis arrivé dans l’Allier, j’étais déjà chasseur de petit gibier qui a malheureusement disparu sur certains secteurs de notre département, ce qui est bien regrettable. Certains diront que c’est à cause de l’agriculture mais je pense plutôt qu’il y a trop de prédateurs. J’ai pu me rendre compte que la chasse, dans ce département, en particulier celle du grand gibier, est une véritable tradition. Aujourd’hui, je suis avant tout agriculteur mais fier de faire partie d’un groupe de chasse au grand gibier. Quand j’ai repris le dossier chasse à la Chambre d’agriculture de l’Allier il y a trois ans, on m’avait dit : « tu verras, c’est un petit dossier qui ne prend pas beaucoup de temps ! ». Aujourd’hui, on se rend compte qu’il s’agit d’une thématique énorme, difficile à gérer et qu’il faut composer avec les agriculteurs qui produisent pour nourrir le Monde et les chasseurs qui pratiquent un loisir. Nous agriculteurs, nous sommes les garants de la ruralité, à vos côtés ! Nous agriculteurs, nous avons besoins de vous pour réguler les populations de nuisibles et vous chasseurs, vous avez besoin de nos espaces pour chasser. Nos destins sont liés ».

Geoffrey Rivaux qui est revenu longuement sur la problématique du sanglier : « Ah, le sanglier ! Un sujet qui fâche dans l’Allier ! Il fait tellement de mal à notre agriculture. Nous agriculteurs nous ne cultivons pas de céréales pour qu’elles soient détruites par ces animaux. Nous sommes passionnés par notre métier, tout comme vous par la chasse. Alors, certes, les cours des productions agricoles ont flambé mais attention, pour nous, les charges sont devenues énormes. Parfois, elles ont été multipliées par quatre. Il faut donc que vous compreniez qu’il ne restera pas grand chose dans la poche des agriculteurs. Je sais, ô combien, que vous faites ce que vous pouvez pour gérer au mieux les populations de sangliers. La Chambre d’agriculture de l’Allier intervient souvent dans un rôle de médiation entre chasseurs et agriculteurs en essayant de faire au mieux pour que les intérêts des deux parties soient préservés ».

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