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Coupés du monde à cause d’une ligne téléphonique détériorée

Depuis 5 semaines, les habitants du Fayet et de la Pouzière sont privés de téléphone. En cause, la détérioration d’un poteau téléphonique, toujours pas réparé par Orange.

«Je me sens isolée car on ne peut plus communiquer comme on veut, je mets 5 à 10 minutes en marchant pour passer un coup de fil, et encore ça coupe», Pierrette Carbolet.
«Je me sens isolée car on ne peut plus communiquer comme on veut, je mets 5 à 10 minutes en marchant pour passer un coup de fil, et encore ça coupe», Pierrette Carbolet.
© Karen Maruel

«Je n’avais plus de coups de fil depuis deux ou trois jours, je me suis aperçu que je n’avais pas de téléphone. En discutant avec les voisins, je me suis rendue compte que la panne était générale». C’est ainsi que com-mence le calvaire des habitants du Fayet sur la commune de Saint-Pierre-Colamine, comme l’explique Pierrette Carbolet. Fin juillet, il semblerait qu’une voiture ait percuté un poteau téléphonique à proximité du village, privant tous ses habitants de la ligne. 5 semaines plus tard, l’opérateur Orange n’est toujours pas intervenu.

 

Des relances infructueuses

Sans téléphone, les habitants sont coupés du monde. Car si aujourd’hui tout le monde possède un portable ou presque, encore faut-il avoir un réseau mobile, ce qui n’est pas le cas au Fayet. Pour téléphoner, Pierrette est contrainte de marcher jusqu’à la sortie du village, en pente, afin de capter le signal. Et ce n’est pas chose aisée lorsque l’on a 72 ans et que l’on marche avec l’aide de deux béquilles. «J’ai appelé Orange avec mon téléphone portable pour leur signaler l’incident, ils m’ont répondu que le problème serait réglé trois jours plus tard. Rien n’a été fait et surtout, personne ne nous a prévenu». Pierrette a donc rappelé l’opérateur, qui certifiait que le problème serait réglé dans les jours à venir, allant même jusqu’à lui raccrocher au nez. «J’ai même envoyé un courrier en expliquant notre situation, et en demandant une remise commerciale». Car si la ligne reste inutilisable, les abonnés continuent de régler la facture au prix fort.

 

Un sentiment d’isolement et d’insécurité

Cette situation rend la vie impossible aux résidents du Fayet, et renforce le sentiment d’isolement et d’insécurité. Pierrette vit avec son frère de 82 ans, handicapé lui aussi. «J’en ai marre, s’il m’arrive quelque chose, je fais comment ? L’autre jour je suis tombée, heureusement qu’il y avait mon autre frère pour me relever». Faute de téléphone, c’est la téléassistance qui ne peut fonctionner, ce qui met les personnes âgées en danger. En cas d’accident, Pierrette ne peut pas prévenir les pompiers, à moins de crapahuter jusqu’à l’autre bout du village ou de prévenir un voisin, ce qui est difficilement envisageable en pleine nuit. Les voisins aussi n’en peuvent plus : «nous n’avons plus de téléphone, pas de réseau mobile ni internet. Ça me décourage, on ne peut plus faire de démarches, notre boîte vocale est saturée, peut-être que nous manquons des appels professionnels importants», déplore Monique Desserre, agricultrice dans le hameau.

«C’est inadmissible»

Pierrette ne comprend pas qu’en 2017, une telle situation puisse s’éterniser. «A l’époque d’aujourd’hui c’est inadmissible, ce n’est pas parce que c’est un village isolé qu’on ne doit pas être dépanné, nous n’aimons pas la ville et nous ne voulons pas partir de chez nous, c’est notre droit». Excédée, elle a prévenu la mairie et Lionel Gay, Conseiller départemental du Puy-de-Dôme, qui a contacté Orange. Pour lui, «c’est le problème des opérateurs privés. On a du mal, surtout en période estivale quand les gens sont en congé, à faire valoir les secteurs ruraux où il n’y a pas grand monde, alors que pour eux le téléphone est indispensable. C’est leur logique, les citoyens sont traités par hiérarchie en fonction de leur nombre et de la nature du problème, et c’est loin d’être satisfaisant !».

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