Coup de projecteur sur les perles des Monts du Velay
Alors que la saison bat son plein, Eric Pauchon producteur à St Julien Molhésabate dans l'Est du département et président du GIE des producteurs de fruits rouges des Monts du Velay, nous a ouvert les portes de son exploitation. Il fait également avec Denis Chirouze responsable technico-commercial, le point sur la production et la commercialisation. Zoom sur…

Pour les producteurs de fruits rouges, le début de l'année n'a pas été simple. Plus que tout le monde, ils ont guetté les trop rares apparitions du soleil. La floraison ayant lieu au printemps, le froid et l'humidité des trois derniers mois ont eu pour conséquence de retarder le début des récoltes. Mais en terme de productivité, ces mauvaises conditions météorologiques ne devraient pas avoir d'effets néfastes, tant sur les volumes que sur les qualités intrinsèques des produits.
Un début de saison perturbé
C’est davantage en terme d'organisation que le bât blesse. « Vers la fin du mois de juin, on est passé de 5°C à 25 °C, en une semaine environ. Les fruits se sont mis à mûrir rapidement, ce qui se traduit par une grosse production journalière. Du coup, nous avons dû mettre les bouchées doubles pour être à jour dans le ramassage, tout en restant attentifs à la qualité des fruits » rapporte Eric Pauchon, producteur à Saint-Julien-Molhesabate.
Sur son exploitation, la journée type commence avec le ramassage, entre six heures du matin et midi. La marchandise est expédiée aux alentours de 12h30. Un ramassage peut également être effectué le soir, au besoin et selon le déroulement de la journée. « On essaye de travailler au moment où il fait le moins chaud », précise-t-il. En pleine saison, c'est-à-dire durant les mois de juillet et août, 25 ramasseurs travaillent dans ses serres. Si Eric Pauchon privilégie la main d'oeuvre locale, il se voit obligé de faire appel à une autre catégorie de main oeuvre saisonnière, plus professionnelle, venue de Pologne. Ces saisonniers, qui représentent 30% des effectifs, sont logés sur place.
Une attention portée sur la qualité
Quant à la commercialisation, le producteur se montre pragmatique. « Le début de saison, en juin, a été très correct. Puis, au début du mois de juillet, nous avons subi la concurrence des importations belges. C'est arrivé au mauvais moment, au plus fort de la saison des fraises. De manière générale, le pic d'activité dans la récolte des fraises se concentre sur deux semaines et cette année, à cause de la météo, il s'agissait de la première quinzaine de juillet. Mais nous avons aussi la chance de proposer un produit de montagne reconnu pour sa qualité et ses spécificités, par exemple des taux de sucre élevés, ce qui en fait un produit recherché. Ce sont autant d'atouts qui peuvent être mis en avant pour se démarquer. Même si tous ne jouent pas le jeu, certains grossistes et centrales d'achat ont le soucis de favoriser la production française ».
Une filière qui «se porte relativement bien»
En tant que producteur mais aussi en tant que président du GIE, Eric Pauchon préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, convaincu qu'il ne faut pas se cantonner à une période donnée de la saison pour se faire une idée de la santé de la filière, mais observer son évolution sur plusieurs années. « Au sein de notre groupement de producteurs, on a constaté que depuis sa création en 1997, les surfaces, les volumes produits et le chiffres d'affaire ont augmenté. Ce dernier est actuellement de 3,3 millions d'euros contre 300 000 euros environ il y a dix ans. Évidemment, les soucis existent, comme partout, mais le marché demeure porteur, et on peut dire que la filière se porte relativement bien. Nous sommes parvenus à fidéliser une clientèle, si bien qu’en 10 ans, les perles des Monts du Velay ont réussi à se faire une place sur le marché français ».
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