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Côtes d’Auvergne : les vignes en pente sont à chouchouter !

Dans le vignoble de Boudes, l’entretien des vignes demande une grande rigueur du fait du dénivelé. Une situation que la cave Sauvat connaît bien.

A Boudes, les vignes de Côtes d’Auvergne sont effectivement en pente, ce qui demande aux viticulteurs une technique et des connaissances pointues.
A Boudes, les vignes de Côtes d’Auvergne sont effectivement en pente, ce qui demande aux viticulteurs une technique et des connaissances pointues.
© Fédération Viticole, Pierre Soissons

L’entretien tout au long de l’année des vignes de la zone d’appellation Côtes d’Auvergne est loin d’être simple. Dans ce vignoble, se côtoient des parcelles de plaine et de «pente» aux sols hétérogènes. A Boudes, les viticulteurs travaillent des vignes de coteaux implantées dans des sols volcaniques, sensibles à l’érosion. A la cave Sauvat, les producteurs connaissent bien cette situation, puisque les trois quarts du domaine sont en pente. Au fil des années et de l’expérience, ils ont appris à ménager et conserver ces sols délicats ainsi qu’à travailler leurs vignes différemment. «On ne connait ses terrainsqu’après 20 ou 30 ans de travail » explique Michel Blot.


Dur, dur d’être viticulteur


Dans ces terres difficiles et en pente qui plus est, entrer dans les parcelles peut parfois se révéler impossible, comme en témoigne Annie Sauvat. « Une année, nous nous sommes rassemblés avec les viticulteurs de Boudes pour réaliser un épandage avec l’hélicoptère après de violents orages de grêle. Lorsque les sols sont très humides, nous ne prenons pas le risque « d’escalader » les vignes avec des machines. Nous ne voulons pas nous tuer ! » Pourtant, certains traitements sanitaires ne peuvent attendre sous peine de pertes de rendement. Des situations qui ont amené la viticultrice et Michel Blot, son époux, à travailler différemment.

Redonner de la richesse à la terre

Désormais, leur cheval de bataille est la préservation des sols. Un engagement de longue haleine qui passe par des techniques innovantes et des connaissances très pointues. « La vigne est implantée dans un sol volcanique en pente, sensible à l’érosion, où à chaque forte pluie la matière organique est entraînée vers le bas de la parcelle. Les taux de matières humiques (humus) sur les coteaux sont de l’ordre de 0,3 à 0,4% ce qui est très faible. Il est donc important de rapporter de la matière afin de restructurer le sol et permettre aux pieds de vignes de se développer et produire convenablement » explique Michel Blot. Alors depuis environ cinq ans, le couple réalise des épandages de compost généralement entre les mois de décembre et janvier. La matière est produite avec les marcs de raisin produits sur le domaine. Ils épandent environ 3 tonnes/ha à l’aide d’une machine acquise spécialement. « Cet apport est réalisé au plus près des ceps afin qu’ils profitent à la fois de la matière organique mais aussi de l’azote naturellement présent dans le compost. Dans un quintal de notre compost, il y a environ 7% d’azote » commente Annie Sauvat.

L’herbe a aussi sa place

Autre point primordial pour les viticulteurs, l’enherbement de leurs parcelles. « Toutes nos vignes en fortes pentes sont enherbées afin de capter les nitrates en bas de parcelle. L’entre rangs est également enherbé ainsi que les pourtours de la parcelle. Nous veillons seulement à ce que l’herbe ne concurrence pas les ceps en procédant à des tontes régulières. D’un point de vue sanitaire, nous n’avons jamais eu aucun problème du fait de la présence de l’herbe. » A Boudes, c’est donc un terroir de caractère difficile à apprivoiser qui porte les vignes. Une terre qui demande à être brosser dans le sens du poil !

 

Zoom sur…

Autorisations de plantations : absence de régulation qualitative des vignes

Le futur régime européen d’autorisations de plantations de vignes qui s'appliquera au 1er janvier 2016 ne prévoit pas de régulation qualitative des surfaces. Un oubli que dénoncent les vignerons du Centre Loire, (Sancerre notamment) qui y voient une porte ouverte à l’implantation de vignes à haut rendement, destinées à produire du vin d’entrée de gamme, pouvant être commercialisé en utilisant la notoriété des appellations.

« Nous n'avons aucun moyen d'empêcher un producteur de vin de table, de s'implanter à proximité de l'aire d’appellation, avec le même cépage et de profiter ainsi de sa notoriété », a expliqué Gilles Guillerault, président de l'Union viticole sancerroise (UVS), lors d'une visite de terrain organisée en décembre dernier par la Fédération des unions viticoles du Centre-Loire (FUVC). « Nous risquons de nous retrouver face à une expansion anarchique des volumes », a-t-il prévenu.

La captation de la notoriété de l’appellation voisine ne sera pas difficile à développer. Un producteur de vin d’entrée de gamme à haut rendement et à bas prix pourra profiter de la réputation d’un AOC voisin, sans pour autant le revendiqué, dans l’argumentaire du dépliant, voire sur la contre-étiquette quand le vin est vendu à l’étranger, a détaillé Jean-Max Roger, vigneron à Sancerre. A cela, le ministère de l'Agriculture a répondu «qu'il n'est pas possible de disposer d'un outil » pour empêcher ces implantations parasites. Jusqu'à ces dernières années, les syndicats d'appellations pouvaient faire imposer une surface maximale viticole individuelle. Le Conseil d'État a aboli cette disposition, la jugeant discriminatoire.

D’après Agra

 

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