MÉTÉO
Côtes d'Auvergne : jusqu'à 40 % de pertes de rendements
Malgré une végétation très en avance, les dégâts du gel dans les vignes sont limités dans les Côtes d'Auvergne. Les viticulteurs et vignerons restent toutefois vigilants à l'approche des Saints de glace aux alentours du 10 mai.
Malgré une végétation très en avance, les dégâts du gel dans les vignes sont limités dans les Côtes d'Auvergne. Les viticulteurs et vignerons restent toutefois vigilants à l'approche des Saints de glace aux alentours du 10 mai.
Températures en chute libre et végétation très en avance, partout en France les viticulteurs ont vécu jusqu'au 25 avril et la fin des gelées printanières, une semaine de tous les dangers. Des dégâts ont été signalés, en début de période, dans le Var, le Vaucluse et certaines zones de l’Hérault. Le gel s’est ensuite largement étendu jusqu'en Auvergne. Dans le vignoble puydômois des Côtes d'Auvergne, la Fédération Viticole fait état dans un premier bilan entre 30 % et 40 % de pertes de rendements à l'échelle de l'appellation. Ce chiffre grimpe à 100% dans certaines parcelles notamment de Chardonnay. Le secteur de Boudes semble pour l'heure le plus lourdement avec « plus de 90 % des vignes gelées » révèle Gilles Vidal, président de la fédération. Les secteurs de Moissat et Maringues, Corent, Neschers, Plauzat et Vic-le-Comte sont également lourdement impactés. Madargue et le Crest ont été épargnés.
Jusqu'à 90 % de dégâts
Tandis que dans certaines régions françaises il est annoncé « plus de peur que de mal », c'est une perte sèche qu'ont à subir une nouvelle fois les viticulteurs et vignerons des Côtes d'Auvergne. Les gelées de ce mois d'avril n'auront épargné aucune vigne alors dans un état végétatif très avancé.
« Les vignes avaient 10 jours d'avance par rapport à la moyenne des six dernières années déjà précoces. On peut même dire qu'elles avaient un mois d'avance en comparaison d'il y a 10 ans. » Gilles Vidal a peu d'espoir quant à une possible compensation par la vigne : « les contres bourgeons étaient déjà sortis et ont gelés (...) les Gamay vont peut-être redémarrer ».
À Boudes, ce nouvel aléa fait office d'une douche glacée. Pour la troisième année consécutive, la météo ne joue pas en la faveur du petit vignoble. Déjà 2023 et 2022, la sécheresse avait amputé en moyenne de 60 % leurs rendements. Les dernières gelées viennent fragiliser encore davantage les exploitations et décourager les producteurs. « J'arrête d'aller voir mes vignes, ça me fait trop mal au cœur » témoigne David Pélissier qui estime les pertes à hauteur de 80 % sur l'ensemble de son exploitation. Le vigneron s'attend à ce que ce chiffre augmente : « il faut attendre les prochains jours pour voir l'entièreté des dégâts. La pluie est bénéfique mais cela peut aussi provoquer des pourrissements sur la durée. » À cette heure, les pertes de rendement sur Boudes sont estimées entre 50 et 70 %.
Dans le reste de la France
« Les vignobles du Jura, Cahors, Côte-d’Or, Gaillac ont été le plus significativement touchés, avec jusqu'à 50 % de perte de potentiel de production, a-t-il indiqué à Agra Presse le 23 avril. Cela reste très localisé. » Bougies, ballots de pailles enflammés ou éoliennes : des viticulteurs de Saint-Emilion (Gironde) ont activé leurs dispositifs antigel par précaution dans la nuit de lundi à mardi 23 avril, mais l’épisode de froid a été moins marqué que prévu. « Plus de peur que de mal », résume Emilie Renard, responsable communication du Conseil des vins de Saint-Emilion. Pour l’instant, la situation n’est « pas alarmante », mais les viticulteurs et vignerons restent vigilants jusqu’aux Saints de glace, autour du 10 mai, car « on a deux semaines d’avance sur la sortie des bourgeons par rapport à l’année dernière ».
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