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Prestataires
"Contraints et forcés", le prix des prestations va augmenter

Face à l'inflation générale, les EDT du Puy-de-Dôme n'ont d'autres choix que d'augmenter les tarifs de leurs services, sans quoi les entrepreneurs assurent ne pas pouvoir poursuivre leurs activités.

Éric Alexandre (au centre) président des EDT du Puy-de-Dôme s'inquiète de l'envolée des prix des énergies et du matériel. Il est aux côtés de Martine Perrin, présidente EDT AuRA et Francis Bellier, trésorier EDT 63.
Éric Alexandre (au centre) président des EDT du Puy-de-Dôme s'inquiète de l'envolée des prix des énergies et du matériel. Il est aux côtés de Martine Perrin, présidente EDT AuRA et Francis Bellier, trésorier EDT 63.
© M. Comte

Ils ne s'étaient pas réunis depuis deux ans en raison du Covid. Les entrepreneurs du territoires se sont retrouvés le 4 mars dernier à Riom pour reprendre le traditionnel rythme des assemblées générales annuelles. S'ils espéraient renforcer leurs liens dans un contexte plus apaisé, la guerre de l'Est a contrarié leurs plans. "Il y aura des conséquences terribles pour l'agriculture" prédit Éric Alexandre, président des EDT du Puy-de-Dôme. L'entrepreneur redoute d'autant plus ce conflit qu'il intervient dans un contexte économique déjà chahuté par la crise sanitaire. " L'inflation générale va se poursuivre et s'intensifier" explique-t-il à son auditoire avant d'ajouter "nous n'avons pas d'autre solution que d'augmenter nos tarifs pour pérenniser nos entreprises".

Le contexte d'inflation bouscule les habitudes

Les liens tissés souvent depuis plusieurs générations entre les exploitations et leurs entrepreneurs, ne suffisent plus à empêcher l'inévitable. Des hausses de tarifs vont être appliquées dès cette campagne. "Si nous ne le faisons pas, nous allons péricliter" témoigne Éric Alexandre.
Le prix du carburant est à un tel niveau "que les livreurs ne s'engagent même plus à donner le prix". Dans la salle à Riom, le prix du litre de GNR alimente les conversations. "Bientôt il faudra braquer une banque pour remplir les cuves " explique un entrepreneur tandis qu'un autre craignant les vols réplique " et on aura intérêt de mettre des caméras ". Selon les chiffres de la FNEDT, une moissonneuse-batteuse consomme à elle seule jusqu'à 400 litres de carburant par jour. "Avec un prix du litre à 1,60€ (en date du 3 mars) cela représente un surcoût de plus de 300€/jour" estime Éric Alexandre. À cela, s'ajoute les hausses des pneumatiques "environ 10 à 12%", du matériel agricole "la même moissonneuse-batteuse coûte 60 000€ plus chère qu'il y a un an" ; ainsi que les assurances (+5%), la main-d'œuvre (+4,5%)...

L'addition est salée

Selon les chiffres de la FNEDT, la répercussion des différentes hausses de charges se traduira, selon les prestations, par une hausse de 15% à 27% en pied de facture. "Un crève-cœur" pour Éric Alexandre et ses confrères "surtout ici en Limagne où l'on sait les difficultés de nos clients entre la perte de la betterave, les à-coups climatiques de ces 5 dernières années..." L'envolée des prix des céréales pourrait contrebalancer ces hausses de charges. Le 8 mars, la récolte de blé tendre meunier 2022, rendu Rouen, affichait 336€/T et le maïs affichait 355€/T rendu Bordeaux. "La récolte n'est pas encore dans la remorque. De plus, les agriculteurs doivent faire face à leurs propres hausses (engrais, carburant...)" tempère l'entrepreneur.

Les EDT, un métier à part entière

Le contexte n'empêche pas les EDT de prévoir l'avenir. Lors de cette réunion, Martine Perrin, présidente des EDT AuRA a détaillé le plan d'action en faveur de l'emploi. "Comme beaucoup d'entreprises agricoles, nous avons beaucoup de difficultés à recruter et à conserver nos salariés."
Le syndicat régional travaille en lien étroit avec le CFPPA de Marmilhat pour construire une formation dédiée aux conducteurs. "Il s'agit d'adapter et de renforcer une formation qui existe déjà pour qu'elle réponde davantage aux attentes des EDT" détaille Patrice Périssac, président des EDT du Cantal.
Dans le même temps, le syndicat régional œuvre à la révision de sa convention collective. À ce jour, les salariés des EDT ont le même régime qu'un salarié d'une exploitation agricole. Les entrepreneurs souhaitent changer cela, pour là encore, mettre en avant les particularités du métier. "Suivant les périodes de l'année, nous avons des besoins en termes d'horaires de travail notamment, qui sont spécifiques. Nous souhaitons pouvoir bénéficier d'un régime semblable à celui de la restauration où il est possible d'adapter le temps de travail hebdomadaire selon les périodes." Alors les EDT AuRA ont entamé un chantier colossal pour fusionner les conventions collectives des différents départements en une seule. Le dossier est en cours de négociations...

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