Jordan Magnet explique pourquoi les agriculteurs d'Auvergne-Rhône-Alpes doivent bénéficier en priorité des reliquats des crédits bio
Réaffecter les reliquats de crédits du second pilier de la politique agricole commune en priorité vers les régions où la dynamique d'investissement est la plus forte et qui disposent des crédits de cofinancement nécessaires, telle est la teneur d’une des motions adoptées lors de la dernière session de la chambre régionale d’agriculture. Explications avec Jordan Magnet, président de la commission agriculture biologique de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes à l’origine de cette motion.
Réaffecter les reliquats de crédits du second pilier de la politique agricole commune en priorité vers les régions où la dynamique d'investissement est la plus forte et qui disposent des crédits de cofinancement nécessaires, telle est la teneur d’une des motions adoptées lors de la dernière session de la chambre régionale d’agriculture. Explications avec Jordan Magnet, président de la commission agriculture biologique de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes à l’origine de cette motion.

L'agriculture biologique, une présence indéniable en Auvergne-Rhône-Alpes
C’est indéniable, en Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), l’agriculture biologique est importante. Près de 6 500 exploitations étaient engagées en agriculture biologique en 2020 et 271 000 ha certifiés ou en conversion selon le dernier recensement agricole.
« Nous avons une forte dynamique d’investissement dans notre région et notamment en agriculture biologique. Cette dynamique continue d’exister malgré la crise historique que les producteurs bio traversent. En Auvergne-Rhône-Alpes, les crédits de cofinancement des mesures investissement affectés notamment par la Région et les conseils départementaux permettraient une consommation plus importante de crédits Feader si ceux-ci étaient disponibles. Aujourd’hui, le seul Feader ne suffit pas à répondre à la demande », souligne Jordan Magnet, agriculteur drômois 100 % bio président de la commission agriculture biologique à la FRSEA Aura.
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Sur deux ans, 250 millions d’euros sur la mesure « Conversion à l’Agriculture Biologique » du second pilier de la politique agricole commune (PAC), qui intègrent les reliquats de la précédente programmation, n’ont pas été consommés
Une dynamique d’investissement que le réseau du syndicalisme majoritaire souhaite maintenir. «. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a d’ores et déjà affecté une partie de ces reliquats pour soutenir l'agriculture biologique par l’augmentation de 30 €/ha de l’éco-régime bio. Nous soutenons cette décision, toutefois, nous souhaitons que ce qui reste aille prioritairement aux régions où la dynamique investissement est la plus forte et qui disposent des crédits de cofinancement nécessaires », poursuit Jordan Magnet.
Produire en agriculture bio coûte plus cher, qui plus est en zone de montagne, ce surcoût doit donc être soutenu
Cette demande est bien réfléchie selon le syndicaliste. « En Auvergne-Rhône-Alpes, le soutien à l’investissement est en effet primordial. Quand on regarde la typologie de nos exploitations, beaucoup sont en zone de montagne. Cette typicité induit souvent des surcoûts pour les exploitants agricoles, notamment en bio. » Par ailleurs, en Auvergne-Rhône-Alpes, les grilles de sélection tiennent compte des projets en agriculture biologique par l’affectation de points supplémentaires, rappelle l’agriculteur drômois.
L’objectif aujourd’hui est de trouver un moyen que le budget dédié à l’agriculture biologique demeure fléché à l’agriculture biologique. L’aide au maintien a disparu, nous ne devons pas la remettre en route pour après la détricoter. Nous devons trouver la manière la plus judicieuse de le faire et que ce soit pérenne. Nous ne voulons laisser aucune exploitation au bord de la route. Il faut que toutes les agricultures soient soutenues. »
Si aujourd’hui, la motion a été adoptée par les élus de la chambre régionale d’agriculture, reste à la promouvoir à l’échelle nationale et régionale.
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