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PAC
Compromis sur la réforme de la Pac : « Nous aurons besoin de la mobilisation des éleveurs »

Yannick Fialip président de la FDSEA de Haute-Loire fait le point sur les revendications régionales.

Yannick Fialip, président de la FDSEA de Haute-Loire.
Yannick Fialip, président de la FDSEA de Haute-Loire.
© HLP
On connaît aujourd'hui le budget de la prochaine Politique agricole commune. Quelle est votre première analyse ?
Yannick Fialip : On note une baisse sur le 1er pilier et une légère hausse, + 2 milliards d'euros sur 7 ans, sur le 2nd pilier. Même si on regrette cette baisse, en regardant d'où on partait (dans le contexte de crise, il y avait un grand risque que le budget européen diminue beaucoup plus), la politique agricole reste la politique majeure dans le budget européen. Mais nous sommes déçus sur deux points importants.On n'a pas été entendus sur le volet "vert", qui a été renforcé, et la conditionnalité plus stricte. Quant aux mesures de gestion de crises, la Commission n'est pas allée au bout de ce qu'on aurait voulu, de même d'ailleurs que pour les mesures de régulation de marché. Mais voilà, aujourd'hui les Etats qui ne veulent pas de ce type d'outils sont majoritaires.

Alors où en est-on ?
Y.F. : La « boîte à outils » européenne est aujourd'hui calée. Il appartient maintenant à chaque Etat de choisir telle ou telle option. Et courant 2013, la profession va devoir se faire entendre. Il est indispensable que l'élevage soit plus aidé, si on veut qu'il reste encore des éleveurs en France. L'enjeu est important et nous travaillons déjà sur des propositions.

Justement quelles sont les demandes et les objectifs de la Haute-Loire et de la région ?
Y.F.: La position de la Haute-Loire, et plus largement du Massif-Central, est de demander un renforcement de la politique "Montagne".Nous voulons doubler les aides ICHN.L'enveloppe ICHN + PHAE est actuellement de 750 millions d'EUR ; notre objectif est de passer à 1,5 milliards d'EUR. Nous voulons notamment que l'argent  utilisé aujourd'hui pour financer la PHAE soit intégré dans l'enveloppe des ICHN, sans les contraintes bien sûr.
Cette demande est justifiée par l'évolution des exploitations.Pour y arriver, nous travaillerons sur 3 axes : le montant à l'hectare, le nombre d'actifs sur les exploitations, et le relèvement du plafond de 50 ha à 75 ha. Sur les aides à l'élevage, PMTVA (vaches allaitantes), prime à la brebis, aide au lait en zone de montagne... nous demandons qu'elles soient reconduites.Pour le lait, nous souhaitons que l'aide soit étendue à tous les litrages, c'est à dire que le plafond, actuellement à 120 000 litres, soit supprimé. Et nous demandons la création d'une aide aux porcs produits en Montagne...
Enfin, et c'est le 3ème point, nous demandons une convergence interne des aides (réduction des écarts entre les DPU les plus bas et les plus élevés) plutôt rapide. Et concernant les « aides vertes », nous refusons tout système qui serait inégalitaire entre les régions et les exploitations. Nous n'acceptons notamment pas le principe d'un soutien vert qui serait proportionnel aux soutiens directs perçus. Notre slogan, et je l'ai déjà dit au Congrès, c'est "à contraintes égales, compensations égales».

Avez-vous bon espoir de voir aboutir vos revendications ?
Y.F. : Il va falloir défendre notre position et le premier rendez-vous c'est le Congrès de la FNSEA cette semaine à Troyes dans l'Aube.Le Massif-Central va présenter ses positions et on espère bien être entendus et suivis.Plus généralement, l'architecture du budget européen est favorable à l'élevage de montagne mais il reste à transformer l'essai.C'est pour cela que nous aurons besoin de la mobilisation des éleveurs...

Propos recueillis par
Suzanne Marion

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