Colonelle Isabelle Oréfice : « Les agriculteurs sont des partenaires fondamentaux »
rencontre avec la Colonelle Isabelle Oréfice, commandant le groupement départemental de gendarmerie de l’Allier.
Pourriez-vous nous donner quelques éléments quant à votre parcours professionnel ?
Mon parcours est assez atypique puisqu’après des années d’études supérieures dans le domaine des sciences humaines et politiques, j’ai intégré l’école militaire du corps technique et administratif au sein de l’Armée de terre en tant que gestionnaire des ressources humaines. Ensuite je suis partie en opérations extérieures à plusieurs reprises du fait de mes compétences linguistiques et en 2003 j’ai intégré l’École Nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent-l’École comme chef de section à l’instruction. Donc j’ai formé les jeunes sous-officiers de l’Armée de terre pendant deux ans. En 2005, j’ai souhaité intégrer l’école des officiers de la Gendarmerie Nationale et j’ai choisi la dominante gendarmerie départementale. J’ai ensuite rejoint la compagnie de gendarmerie départementale de Quimper comme commandant en second pendant deux ans puis j’ai pris la tête de la compagnie pendant quatre ans. En 2012, j’ai été affectée comme Chef du bureau de la gestion du personnel en région Haute-Normandie pendant quatre ans. J’ai ensuite intégré l’école de Guerre comme stagiaire de 2016 à 2017. A ma sortie, j’ai été affectée comme chargée de mission au sein de la direction des ressources humaines du Ministère des Armées à Paris dans le 15ème arrondissement et ensuite j’ai demandé à servir en groupement de gendarmerie départementale et j’ai eu l’honneur qu’on me confie le commandement du groupement de gendarmerie départementale de l’Allier.
Qu’est-ce que ça veut dire être gendarme aujourd’hui ?
Ce qui m’intéresse dans la gendarmerie c’est sa polyvalence, c’est sa capacité à absorber toutes les missions qui lui sont dévolues tant dans le domaine de la sécurité publique, de la tranquillité que l’ordre public. Ce sont tous les moyens spécifiques dont elle dispose, sa grande variété et sa grande diversité. C’est aussi le fait d’être à proximité de la population donc au contact de la population et de tous les acteurs socio-économiques du territoire auprès desquels elle évolue.
Des métiers qui recrutent en permanence, quels sont les profils qui sont recherchés pour intégrer la gendarmerie nationale ?
Cela dépend évidemment de la dominante dans laquelle vous postulez et aussi du corps dans lequel vous postulez puisque nous avons une grande diversité de statuts civils et militaires. Nous avons une multitude de métiers différents mais avec des valeurs fondamentales qui sont les mêmes pour tous.
Comment s’organise la gendarmerie dans notre département ?
Nous sommes présents sur une grande partie du territoire du département de l’Allier à travers trois compagnies de gendarmerie à Moulins, Vichy et Montluçon. Ensuite nous avons le groupement de gendarmerie départemental en lui-même qui fonctionne avec un certain nombre de services opérationnels, techniques et administratifs. Des gendarmes d’active mais aussi des réservistes qui œuvrent pour soutenir l’action de la gendarmerie en général au profit de la population et des acteurs économiques, sociaux locaux.
Quels est votre rôle, quels sont vos objectifs ?
Commander le groupement de gendarmerie départementale c’est surtout prendre des décisions qui amènent les gendarmes à remplir leurs missions de la meilleure manière qui soit, dans un état d’esprit que je souhaite insuffler, fondé sur des valeurs telles que l’écoute, le partage et le sens donné aux choses, la conscience professionnelle, le courage et l’honnêteté intellectuelle. Le département de l’Allier est dans sa singularité un département qui a trois pôles administratifs et judiciaires. De plus, il est nécessaire d’intégrer l’aspect rural.
L’économie agricole est importante dans ce département ; Peut-on considérer les agriculteurs comme des partenaires de la gendarmerie ?
Oui, bien sûr et je dirais même des partenaires essentiels, fondamentaux ! Il est très important, pour les uns comme les autres d’avoir des liens de proximité, de contacts, des échanges et travailler de concert pour que chacun puisse exercer son métier correctement dans notre département.
Propos recueillis par Sébastien Joly