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Claire Merland : « Un travail de pédagogie au quotidien »

Présidente de la commission emploi de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, Claire Merland revient sur la mise en place du dispositif Systera, outil intuitif imaginé par la FNSEA pour accompagner les agriculteurs dans la gestion du volet « hygiène, santé et la sécurité au travail ».

Claire Merland est exploitante agricole dans l’Ardèche.
Claire Merland est exploitante agricole dans l’Ardèche.
© SC

Vous débutez une action de partenariat avec la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) pour communiquer de manière positive sur les questions d’hygiène, de santé et de sécurité au travail. Dans quels objectifs ?

Claire Merland : Il s’agit pour nous de convaincre le plus largement possible de l’intérêt de travailler sur ces sujets-là, car s’en emparer c’est aussi améliorer la performance de l’entreprise. Le temps est venu de ne plus considérer ces sujets comme des contraintes, mais bien de les appréhender comme un plus pour l’entreprise, d’autant que nous disposons d’outils comme Systera (Système d’évaluation des risques en agriculture) qui facilitent la prise en compte de ces trois volets.

A quels besoins répond l’outil Systera ?

La réalisation d’un document unique d’évaluation des risques (DUER) pour les entreprises employant de la main d’œuvre ou qui accueillent des apprentis, stagiaires, agents de remplacement… est obligatoire depuis 1992 avec une mise à jour annuelle. Nous nous sommes vite aperçus que, par manque de temps et de moyens humains, toutes les entreprises n’actualisaient pas systématiquement ce document. Or, au regard de la loi, cela peut être préjudiciable. C’est pourquoi, nous avons réfléchi en partenariat avec la MSA, à la création d’un outil dynamique, facile d’utilisation, qui permette en quelques clics d’actualiser tous les ans son DUER en couvrant l’ensemble des situations et des entreprises. C’est ainsi qu’est né, il y a quatre ans, Systera.

Quel est le bilan ? Beaucoup d’exploitants ont-ils été séduits par ce dispositif ?

La progression du nombre de souscripteurs a été régulière. Tous les départements de France organisent en moyenne une à deux sessions de formation par an, si bien qu’aujourd’hui, nous comptabilisons 10 000 contrats.

Je suis employeur de main d’œuvre et je souhaite bénéficier de ce service. Quelle est la marche à suivre ?

Il suffit de prendre contact avec la FDSEA de son département.

Aujourd’hui, les agriculteurs et les salariés sont-ils désormais plus sensibles aux questions liées à la santé et la sécurité au travail ?

En tant qu’employeur, on peut toujours mieux faire. Mais quand on sait que depuis vingt ans, nous en sommes, par exemple, à la septième norme en électricité, on peut comprendre que lorsque l’on travaille, il n’est pas toujours aisé d’être à la pointe sur ce volet. Nous sommes également confrontés à des salariés rétifs au changement. Des personnes qui, par exemple, ont l’habitude de tailler avec leurs propres gants, et auxquels on impose des gants en maille pour plus de sécurité. Tout est une question de pédagogie. C’est essentiel pour avancer sur ces sujets-là. A force d’explications, les choses progressent. De plus en plus d’agriculteurs ont conscience de l’intérêt de se préoccuper de l’hygiène, de la santé et de la sécurité, y compris pour des raisons économiques. En effet, un salarié accidenté, c’est une perte pour l’entreprise. L’intérêt est gagnant-gagnant, pour l’employeur et le salarié.

 


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