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Cirhyo fait le bilan d’une année difficile

L’assemblée générale de section territoriale de Cirhyo Limousin Centre du 31 mars a permis à la coopérative et à ses adhérents de tirer le bilan d’une année éprouvante pour la filière porcine. Malgré les embûches, la coopérative maintient son cap.

© P. Dumont

L’année 2015 a été émaillée de nombreuses difficultés pour les éleveurs porcins : marché russe toujours bloqué, chute des prix du porc, concurrence européenne, etc. Un contexte qui a affecté la coopérative, entraînant des pertes financières au 3e trimestre. « Notre marge en a souffert, confie Gérard Dutoit, directeur de Cirhyo. Pour en sortir nous avons dû appliquer un prix différent de celui du marché au dernier trimestre ». Les troubles du marché du porc breton ont laissé des traces chez les éleveurs présents dans la salle. Ils sont nombreux à se demander si la crise est maintenant derrière eux. « Payer les porcs 1,40 euro a entraîné une chute des achats. Les abatteurs n’étaient pas compétitifs sur le marché européen et les animaux ne se sont pas vendus, rapporte Gérard Dutoit. Pour désengorger les exploitations, il fallait revenir à un prix inférieur. » Pour Cirhyo, la planche de salut du porc français pourrait être l’étiquetage de l’origine sur tous les produits de charcuterie. « Sous réserve, souligne le directeur de la coopérative, que le français veuille acheter français. » Autre mesure annoncée, la création d’un fonds de soutien de 100 millions d’euros abondé par les distributeurs et qui permettrait de revaloriser le prix de 10 centimes d’euros.

Des résultats satisfaisants malgré tout
Malgré les difficultés, Cirhyo a maintenu son cap. En 2015, le nombre d’adhérents est resté stable, de même que le potentiel de truies. Le nombre de porcs est progresse lui de 2,8 %. Au total, la production se chiffre à un peu plus de 1 770 000 animaux sur l’année. En parallèle, les services proposés aux adhérents progressent également. Ainsi, le service « pharmacie » connaît une augmentation de 11 % et le service « aliments » de 16 %. Seule la fourniture de matériel recule.
D’un point de vue technique, les résultats sont là également. Le nombre de porcelets vifs par portée augmente et le taux de perte recule. Celui de porcelets sevrés par portée est stable. Malgré un été plutôt chaud, la fertilité s’est maintenue. Enfin, la baisse du coût de l’alimentation survenue en 2015 devrait se poursuivre cette année. Globalement sur l’année, une baisse de 8 centimes d’euro a été observée. Elle n’a cependant pas permis de compenser la perte de 10 centimes sur la vente des animaux.

Et en aval ?
Les trois quarts de la production de Cirhyo sont destinés à la société Tradival* dont la coopérative est actionnaire. Dans le contexte que l’on connaît, Tradival a éprouvé elle aussi des difficultés pour valoriser sa production en 2015. Toutefois, « les enlèvements de porcs de nos adhérents sont restés fluides », a rappelé Gérard Dutoit. Sur l’année, Tradival a abattu 1 185 000 porcs (+4 %), pour un chiffre d’affaire de 226 millions d’euros soit 9 millions d’euros de moins qu’en 2014. À noter, la demande croissante de porc bio dans l’Union Européenne. Une chance qui peut être à saisir surtout lorsque l’on sait que certains distributeurs investissent actuellement dans des élevages bio dans les pays de l’Est. Les missions de la société s’étendent de plus en plus vers l’élaboration. « Aujourd’hui, les salaisonniers ne veulent plus de pièces brutes mais prêtes à l’emploi, rapporte Gérard Dutoit. L’Espagne propose déjà ce type de produits. » Pour terminer l’assemblée générale, en réponse aux interrogations de la salle, les responsables de Cirhyo ont fait un point sur la concurrence européenne. Globalement, la crise n’a épargné personne, mis à part l’Espagne où le cheptel de truies augmente de 4 % et les abattages de 6 %. En Allemagne et aux Pays-Bas, les cheptels régressent (-4 %) et le Danemark reste stable. Sur le plan des abattages pour l’année 2015, alors que la France stagne, Allemagne, Pays-Bas et Danemark enregistrent une hausse de 1 %.

* abattoirs de Lapalisse et de Fleury-les-Aubrais, usine de produits élaborés de la Talaudière.

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