Chevaux : Du très grand spectacle au Départemental de Saint-Saury
Pas loin de 400 animaux étaient en lice samedi au concours cantalien des chevaux de trait. Un effectif proche des éditions records qui a redonné du baume au coeur aux éleveurs.
Quinze crinières et autant de queues à brosser puis tresser, 30 paires de sabots à graisser pour leur donner un beau luisant noir avant de faire briller la robe de ces bretonnes dont certains poulains commencent à s'impatienter. Préparer un prix de famille au concours départemental de chevaux de trait n'est pas une sinécure surtout quand on présente 15 bêtes et autant de poulains. Mais ce samedi matin sur le site de Saint-Saury et sous la direction d'Audrey, les opérations vont bon train, sans stress, en faisant appel à la famille et aux amis. Il faut dire que chez les Flagel, les prix de famille, on est habitué à les décrocher depuis pas mal d'années déjà. À chaque Départemental, Audrey, son père, et son frère Maxime, éleveurs de bovins allaitants à Ayrens, essaient d'amener un petit plus, comme ce ruban bicolore noué à l'encolure et cette cocarde avec le prénom des pouliches inscrit au centre, ou encore, nouveauté de 2015, une seconde ligne dédiée aux seuls poulains.
Un site exceptionnel
Rien n'est laissé au hasard : "On a commencé les répétitions il y a un peu plus de trois semaines, à raison de deux à trois par semaine, explique Audrey, qui reconnaît sans hésitation chacune des femelles de l'élevage. On met les plus âgées aux extrêmités pour guider les jeunes au centre." Et ce samedi, le spectacle était de nouveau au rendez-vous avec ce prix emmené par Étoile, une jument âgée de 23 ans tête de souche, accolée à ses filles, petites-filles et arrière-petites-filles. Le jury ne s'y est pas trompé en offrant un prix spécial à l'élevage Flagel. Un jury qui, comme les organisateurs, n'en revenait toujours pas du nombre d'animaux inscrits au Départemental dans un contexte toujours délicat pour cette filière : 260 juments en concours (dont 100 suitées), huit prix de famille. "C'est beau !" s'enthousiasmait Roger Condamine, président du syndicat cantalien des chevaux de trait, visiblement ému. Les raisons de ce succès ? La passion, toujours intacte chez les sélectionneurs, mais aussi, peut-être, une motivation supplémentaire née de la tenue désormais annuelle du Départemental. Outre ces effectifs proches des records, c'est la qualité des pouliches et poulinières qui a marqué les esprits au même titre que le site de 2 ha, grandiose, permettant une vue panoramique sur les chevaux.
Une qualité en progression constante
Pourtant, ce sont des juges exigeants, issus notamment des rangs des berceaux de race qui ont officié, à l'image de Dominique Aubert, éleveur dans le Maine-et-Loire et administrateur du stud-book breton. Sollicité par les organisateurs cantaliens en 2011 déjà, il relevait cette année une vraie progression tant dans la conformation que la présentation des animaux, qui ont valu des notes supérieures à 17 aux meilleurs sujets. Intransigeant sur les standards de la race, il estimait que "la qualité est bien là, en dépit du contexte difficile auquel tous les éleveurs sont confrontés". Un peu plus loin, un de ses collègues félicitait les éleveurs pour leurs efforts de toilettage, présentation et l'allure de leurs comtoises. Tout particulièrement la n°44, Étoile de Lafon : "C'est une pouliche qui a quatre bons aplombs, une ligne supérieure exceptionnelle, un bel arrondi de croupe, une bonne attache de rein..." De quoi donner un grand sourire à ses propriétaires et la motivation de continuer leur passion.