Chaudes-Aigues, Caleden ouvre à nouveau ses bassins

22 octobre

C’est un soulagement partagé dans les rues de Chaudes-Aigues. Même si certains découvrent la nouvelle avec surprise. N’y croyaient-ils plus? “La fin d’un chemin de croix qui fait taire les critiques”, témoignait le maire Michel Brousse, mardi 7 octobre lors d’une visite sur place des différents partenaires. Mercredi 22 octobre, pour les vacances de Toussaint, le centre thermoludique Caleden ouvrira ses portes au public. Et pour que chaque habitant de la cité en redevienne un ambassadeur, une porte ouverte sera proposée quelques jours auparavant pour visiter les infrastructures et découvrir les activités proposées. La clientèle pourra retrouver les bassins d’eau chaude (lagune thermale à 37°) ou plus fraîche (13°) pour se détendre et prendre soin de son corps. 
Les thermes de Chaudes-Aigues sont connues pour soigner les rhumatismes, les sciatiques. Elles accueillent de mars à novembre environ 2 000 curistes. Avant sa fermeture, le centre thermoludique comptabilisait 45 000 entrées annuelles. Alors, le 22 octobre est vécu comme “un soulagement”, pour le maire, pour la ville, ses commerces, son économie et plus largement l’ensemble du département. Chaudes-Aigues constitue l’un des points forts du tourisme cantalien et la seule station thermale du département. 

Un soulagement 

Le centre thermoludique qui est venu compléter l’offre à partir de 2009 permet une autre approche des bienfaits de l’eau avec bassins récréatifs, jacuzzy, banquettes massantes, espace détente 
agrémenté d’activités comme l’aquagym par exemple. Pour cette réouverture, le spa sera la grande nouveauté. Et, profitant de ce long intermède, l’accueil de l’établissement a été entièrement repensé ainsi que les vestiaires, avec la création d’un espace beauté, sous l’esthétique charpente en bois. “Les projets ne manquent pas pour monter en gamme tout en tenant compte des attentes de la clientèle et des professionnels du secteur”, selon Jean-Jacques Many, directeur de Caleden.

Les projets ne manquent pas pour monter en gamme tout en tenant compte des attentes de la clientèle".

Cette ouverture n’est pas classique. Aussi, les différents partenaires, acteurs de cette reprise d’activité du poumon économique du Caldaguès, étaient sur place ce 7 octobre, afin d’exprimer toute leur satisfaction. Il y a de quoi, après sept années de fermeture. “Nous n’avions pas d’autre choix en septembre 2018 que de fermer pour la sécurité même des usagers, rappelait Didier Achalme, président depuis dix ans de la Saem Caleden. La toiture menaçait de s’effondrer (voir par ailleurs l’historique de l’affaire). Nous avons eu raison malgré les attaques personnelles relevant parfois de méthodes mafieuses(1). Nous avons tenu bon pour obtenir réparation et être indemnisés pour réaliser les travaux.” 
Il aura fallu en passer par la justice, la crise du Covid, une grève des avocats le jour de l’audience au tribunal, des défections d’entreprises, l’exaspération des habitants... Au bout de sept ans, et à quelques jours de la reprise, “je tiens à remercier le personnel qui a été exemplaire”, tenait à rappeler Didier Achalme. 

“Nager dans le même sens” 

Issue favorable aussi par la volonté des partenaires publics de permettre à la société d’économie mixte de faire le dos rond aussi longtemps. “Une entreprise privée aurait fermé définitivement  face à une telle situation”, estimait Bruno Faure, président du Conseil départemental. Le département est le premier actionnaire de la Saem.  Il contribue à soutenir la trésorerie (2 M€ entre 2023 et 2027) et à une recapitalisation de la Saem à hauteur de 4,2 M€. Pour les travaux, 4,5 M€ au total, l’État a apporté 1 M€ et la Région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le cadre du Pacte Cantal, venant ainsi compléter les montants des indemnités obtenues auprès des entreprises. Les subventions ont permis la réfection de la toiture et la modernisation des équipements.
Un tel résultat correspond à “une volonté conjointe de nager dans le même sens”, se félicitait Romain Hélard, sous-préfet de Saint-Flour. Et cette volonté ne s’est pas arrêtée aux portes de Caleden puisqu’aussi bien l’État que la Région, ont également accompagné en périphérie la rénovation de la quarantaine de chambres et le confort thermique de l’hôtel du Ban, partie intégrante du centre thermal (respectivement 230 000 € et 300 000 €). C’est le cas encore pour le parking de l’espace Beauredon (80 000 € et 132 000 €).  

25 000 visiteurs 

pour cette première saison Alors que les soins thermaux ne sont plus à remettre en cause, “un établissement thermal s’inscrit dans un territoire, car un curiste devient un touriste dès qu’il est en cure, partageait Marie-Pierre Montoro-Sadoux, vice-présidente de la Région en charge du 
thermalisme. La Région Aura compte 23 villes thermales. Notre objectif consiste à accompagner le plan thermal de 40 M€ et de 100 M€ pour leurs territoires dans le but d’équilibrer les choses et d’accompagner le développement par les infrastructures nécessaires tout autour du thermalisme et du thermoludisme”. Le centre thermoludique restera ouvert jusqu’au 4 janvier avant une pause technique jusqu’en mars. Pour cette première année de reprise, les responsables misent sur 25 000 entrées.       

(1) Le président de Caleden avait reçu une ardoise ceint d’un ruban noir. Il avait porté plainte.