Changement d’équipe pour l’AJEC nationale

L’AJEC nationale a tenu son assemblée générale à Garnat-sur-Engièvre.

Publié le 9 mai 2025 - Par

Fabien Reveret

Après Vichy en 2003 et Moulins en 2023, c’est à Garnat-sur-Engièvre que s’est déroulée l’assemblée générale nationale de l’Association des Jeunes Éleveurs Charolais (AJEC), rendez-vous majeur pour les jeunes éleveurs passionnés de la race charolaise. Organisé par l’AJEC 03, et son président Romain Clame, l’évènement a regroupé le temps d’un week-end de nombreux jeunes éleveurs venus de toute la France. Moment clé de l’association, ce congrès annuel est un moment de partage et d’échanges privilégiés autour de leur race favorite. Une assemblée qui s’est tenue en présence notamment de Damien Thomas et Sébastien Cluzel, respectivement présidents de l’AJEC nationale et du Herd Book Charolais (HBC) qui, tour à tour, sont revenus sur les faits marquants de l’année écoulée.

« 2024 et le début de cette année sont encourageants d’un point de vue commercial. En effet, le prix de vente de nos animaux atteint des niveaux records, récompensant enfin les investissements humains, techniques et financiers engagés au sein de nos exploitations. En revanche, la situation sanitaire, qui a fait de nombreux dégâts, vient malheureusement ternir cette embellie », résumait Romain Clame, président de l’AJEC 03.

« Nous avons traversé une année 2024 marquée par de nombreux défis, entre autres climatiques, avec des périodes pluvieuses à répétition. Cependant, il est encourageant de voir enfin une tendance positive concernant le marché des broutards et de la viande », indiquait Damien Thomas, qui s’est par ailleurs montré ravi de la collaboration avec le Herd Book Charolais.

Une transition toute faite, puisque Sébastien Cluzel, président du HBC, se félicitait de la stabilité du nombre d’adhérents dans le contexte actuel. « Le renouvellement des générations est un axe de travail prioritaire. La stabilité des inscriptions est le fruit de la prospection de nos équipes. Il faut battre la campagne pour attirer les jeunes et créer une émulation. »

Cette assemblée a également marqué un tournant pour l’association avec le départ d’Amandine Conte-Micaud, Damien Thomas, Pierre François-Jubert et Célestin Deboux. « Une page se tourne pour une partie de notre équipe, rattrapée par la barrière de l’âge », expliquait Damien Thomas, qui passera donc le relais à Théo Chezeau, son successeur élu à la présidence de l’AJEC nationale lors du conseil d’administration. À l’heure des récompenses, le trophée d’adhérent de l’année a été décerné à Vincent Lapendery (AJEC 42), tandis que Valentin Moginot obtenait le premier prix dans la catégorie des moins de 50 vaches et le GAEC Micaud dans celle des plus de 50 vaches.

TABLE RONDE : « La Charolaise d’hier et celle de demain »

La Charolaise est-elle toujours dans le coup ? Saura-t-elle séduire les futurs éleveurs ? Quels sont les enjeux de demain ? Autant de questions auxquelles ont tenté de répondre les participants de cette table ronde.

En clôture de cette assemblée, une table ronde ayant pour thématique l’avenir de la race s’est tenue avec la participation de Denis Brugière, directeur du Herd Book Charolais, François Chaintron, directeur de Sicarev Coop, David Girardon, responsable des achats chez Socopa et Philippe Manry, directeur de Sanders Nutrition Animale.

Des intervenants qui ont ainsi pu apporter leur point de vue sur l’avenir et les défis que la race charolaise devra relever au cours des prochaines années. Première race bovine allaitante en France, la race charolaise, leader en productivité numérique et robuste en performance, a su s’adapter au fil des décennies, notamment de par sa morphologie.

« L’enjeu de demain sera de conserver la diversité d’une race robuste qui correspond à tous les segments de marché. Pour ce faire, il faudra une sélection orientée vers une performance durable », expliquait Denis Brugière, directeur du Herd Book Charolais.

Une pérennité qui passera par l’optimisation de la performance des troupeaux, au sein desquels l’équilibre des animaux demeure essentiel. Les meilleurs animaux étant ceux qui favorisent les facilités d’élevage, la rentabilité, la rusticité, l’adaptation et l’efficience alimentaire.

L’effet de volume en faveur de la race

« Le premier atout de la Charolaise est son volume. C’est une race formidable grâce à son potentiel de croissance, reconnu de tous », soulignaient François Chaintron, directeur de Sicarev Coop et David Girardon, responsable des achats chez Socopa.

Vous l’aurez compris, la race charolaise a certainement encore de beaux jours devant elle, à condition de s’adapter en permanence aux exigences économiques, environnementales et sociales, imposées par une société en constante évolution.