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Le projet AP3C : 85 indicateurs pour adapter l’agriculture face au changement climatique

Mené depuis 2015 à l’échelle du grand Massif central, le projet AP3C (adaptation des pratiques culturales au changement climatique) dispose désormais d’outils concrets pour accompagner les agriculteurs sur le terrain. 

Vaches charolaises dans un pré.
Mise à l’herbe plus précoce, date de fauche, fenêtre de récolte plus étroite, affouragement au pré…Le climat change, les pratiques évoluent aussi.
© Sophie Chatenet


 

Un projet pour faire face au changement climatique

Un contexte climatique de plus en plus pressant

Alors que le changement climatique n’est plus seulement un horizon, et que nous le percevons désormais avec des saisons qui n’en sont plus, et la multiplication d’épisodes climatiques extrêmes, le projet AP3C trouve toute sa pertinence. 

Une initiative territoriale fondée sur la donnée locale

Né en 2015, sa finalité est de faire évoluer les systèmes agricoles afin qu’ils soient plus résilients face au changement climatique. L’une des particularités du projet est de s’appuyer sur le travail d’un climatologue, Vincent Caillez, pour traiter les données collectées sur les postes météo du Massif central

« En utilisant ces données locales et en créant nos propres projections, nous pouvons obtenir une analyse fine et localisée du changement climatique, au plus proche des réalités du terrain », poursuit l’agriculteur. Ce sont pas moins d’une centaine de stations qui sont mobilisées sur l’ensemble du Massif central. Sachant que comme l’explique Vincent Caillez : 

Tous ces résultats sont produits dans l’hypothèse, hélas très modérée et conservatrice, de non-accélération de l’évolution climatique en cours depuis 1980.  

Lire aussi : Autonomie fourragère : le choix du pâturage tournant dynamique, un pari réussi pour Gauthier Hamot

Des outils concrets pour adapter les pratiques agricoles

85 indicateurs agro-climatiques pour éclairer sa stratégie 

Très concrètement, 85 indicateurs agro-climatiques ont été projetés à l’horizon 2050 pour chaque département, à partir des projections climatiques produites dans AP3C dont 16 sur l’herbe, 5 sur le maïs, 4 sur les céréales, 2 sur les dérobés, un sur la vigne, deux généralistes… Le calcul de chaque indicateur agro-climatique est basé sur les projections des températures, de la pluviométrie ou combine plusieurs données. Par exemple, l’indicateur « date de récolte des ensilages » est basé sur la date d’atteinte de la somme de température de 750°C base 0-18°C initialisé au 1er février. À Vichy, par exemple, en 1980, la date moyenne de récolte des ensilages était le 9 mai. Elle sera en moyenne le 22 avril en 2050. 

Sept grandes tendances climatiques à anticiper

Si, selon les territoires les moyennes fluctuent, il existe un mouvement de fond confirmé par les travaux d’AP3C qui plaide en faveur de sept grands types d’évolution climatique 

  • hausse de la température comprise entre 0,35 et 0,40°C/10 ans en moyenne annuelle, plus marquée au printemps, jusqu’à 0,55°C/10 ans ;
  • une forte augmentation du nombre de jours assez chauds (>25°C) durant la période printemps / été avec une précocification d’un mois en 35 ans ;
  • une augmentation de la variabilité des températures avec un maintien des risques de gels tardifs au printemps et gels précoces en automne ;
  • le maintien du cumul de pluviométrie annuel, mais une modification dans la distribution, avec cumul en baisse au printemps et en hausse à l’automne ;
  • un cumul d’évapotranspiration annuel en hausse principalement sur l’été et le printemps ;
  • un bilan hydrique dégradé, de l’ordre de 100 mm/50 ans sur le nord-ouest du Massif, jusqu’à 250 mm/50 ans sur le sud du Massif notamment sur les mois de printemps et d’été ;
  • une évolution à la hausse des phénomènes rares (excès d’eau, épisodes de sécheresses, épisodes caniculaires, gelées tardives,…)

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