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Scandale
Ceux qui murmuraient à l’oreille des médias saturés

L’escroquerie à la viande de cheval secoue l’Union Européenne et les industries agro-alimentaires. Et les éleveurs dans cette histoire ?

Une fois hâchée et congelée, la différence entre la viande de boeuf et de cheval est difficile à établir.
Une fois hâchée et congelée, la différence entre la viande de boeuf et de cheval est difficile à établir.
© fotolia

Voilà plus de deux semaines que le scandale « Findus » a éclaté. Remplacer de la viande de bœuf par de la viande de cheval, à l’insu de tous, il faut avouer qu’il s’agit bien là d’une escroquerie de haut-vol. L’affaire suscite de nombreux débats et chacun la nomme du nom de la marque par qui le scandale est arrivé. Pourtant, la société Findus n’est pas la seule à être touchée. Ses consœurs Picard, Carrefour, Auchan, Cora et bien d’autres se sont dévoilées au fil des jours. Tout comme les réalités de l’affaire.

Le public découvre (ou redécouvre) qu’entre le fournisseur de viande et le transformateur, les intermédiaires se multiplient. Nous découvrons par la même que bien d’autres industries dans différents pays sont touchées depuis plusieurs années sans que ces informations n’aient été jusque là dévoilées. De découverte en découverte, le consommateur apprend que la viande de cheval est moins chère, qu’elle provient principalement de Roumanie (plus de 700 tonnes) et surtout qu’elle est comestible. Il s’aperçoit également, au même titre que les autorités, de la complexité administrative qui ne facilite pas le travail des enquêteurs. Bref, beaucoup d’informations en très peu de temps mais un seul et même constat : les éleveurs équins sont les grands oubliés de l’affaire. Pourtant, eux aussi suivent de près le déroulement de ce mauvais feuilleton car eux aussi sont concernés.

 

Le cheval dans tous les médias

Pour Michelle Gérémy, présidente du syndicat des éleveurs de chevaux de traits du Puy-de-Dôme. Le scandale ne réside pas dans la consommation de viande de cheval mais bel et bien dans la tromperie. « Les médias ont fait, selon moi, beaucoup trop de raccourcis et d’amalgames. Les premiers jours, nous avions l’impression que la viande de cheval était impropre à la consommation alors qu’aucun risque sanitaire n’existait. Ils se sont rattrapés depuis mais je regrette que tout le monde parle encore du « scandale de la viande de cheval. »

En effet, à l’instar de Findus, la viande chevaline se voit elle aussi être le nominatif de l’affaire. Pour l’heure, les éleveurs s’inquiètent des répercussions de ce tapage médiatique. « Pour les éleveurs, ce scandale est un problème de plus. Nous ignorons pour l’instant qu’elles seront les répercussions. Peut-être permettront-elles aux gens de s’apercevoir que la viande de cheval a de nombreuses qualités, qu’elle est goûteuse et moins chère. Ou alors, à l’inverse, ils rejetteront ce produit parce qu’il est lié à un mensonge d’envergure européenne et parce que dans certains pays comme le Royaume-Uni, cette viande est tabou. » Il est donc encore trop tôt pour dire quels seront les impacts réels sur l’ensemble de la filière viande. Certains professionnels pensent à une diminution de la consommation de viande hachée d’autres ne voient aucun changement significatif.

Toujours est-il que les éleveurs équins ne dorment pas sur leurs deux oreilles et sont désabusés. «A mon avis, cette affaire n’est autre que la preuve d’une perte de contrôle des filières agro-alimentaires. La mondialisation permet bien des échanges mais je pense qu’elle est aussi l’occasion pour certain de conduire des actes malveillants » s’exprime Michelle Gérémy.

Bien que les fautifs semblent être identifiés, cette affaire est loin d’être terminée.

Il a dit...

Serge Gary, président de la Fédération des éleveurs de traits Midi-Pyrénées et du syndicat des chevaux de trait de Tarn-et-Garonne.

« Les médias présentent la viande de cheval comme étant toxique alors que c’est faux ! Je comprends que pour diverses raisons notamment de culture alimentaire, on ne veuille pas en manger mais il est injustifiable de la présenter comme un risque. Beaucoup de gens vont sauter sur l’occasion pour dévaluer davantage ce produit. Le scandale réside dans un défaut de traçabilité et non dans un ennui sanitaire. Pour moi, le véritable scandale serra sur le devenir des plats préparés. Il est impensable de détruire autant de nourriture comestible alors que des millions de gens ne mangent pas à leur faim ! »

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