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Ces anciennes villes veulent renouer avec leur riche passé

Petites cités de caractère® - Plusieurs vistes se sont déroulées la semaine dernière sur Menet, Murat et Saint-Urcize en vue de leur homologation.

Les différents acteurs cantaliens réunis autour des membres de la commission nationale d’homologation.
Les différents acteurs cantaliens réunis autour des membres de la commission nationale d’homologation.
© P.O.

C’est aussi ça l’intérêt d’un réseau : pouvoir se dépanner entre membres. Ainsi, mercredi 6 mai, à l’occasion de l’officialisation de sa labellisation comme Petite Cité de Caractère ®, la commune de Marcolès a-t-elle dû faire appel à une autre cité cantalienne labellisée, en l’occurrence La Roquebrou, pour apposer, le temps d’une photo le panneau distinctif de cette marque née voilà quatre décennies en Bretagne. “Nous n’avons pas encore reçu les panneaux”, s’est amusé Christian Montin, maire de Marcolès, à qui l’on doit la création voilà deux ans de l’association cantalienne des Petites cités de Caractère ®. Le réseau départemental compte à ce jour 12 communes membres, et bientôt 13 avec l’adhésion programmée de Pleaux : trois sont homologuées - Marcolès et La Roquebrou ainsi que Montsalvy - et ont signé le 6 mai le contrat de licence d’exploitation de la marque bretonne. Trois autres - Menet, Murat et Saint-Urcize - ont reçu la semaine dernière la commission nationale d’homologation qui, au terme de ses visites, devrait rendre un avis avant l’examen par l’association nationale des Petites cités de Caractère ®, programmé le 29 mai. Sept autres se sont montrées intéressées pour postuler à terme et décrocher un jour cette marque qui fait des émules en France mais aussi à l’international : Chalinargues, Fontanges, Maurs, Pleaux, Raulhac, Saint-Martin-Valmeroux et Thiézac.

 

Faire du patrimoine urbain un levier de développement

Qu’ont en commun ces communes rurales ? “Un patrimoine architectural de type urbain, ce sont d’anciennes villes qui, par des circonstances diverses et variées, ont perdu une partie de leur population, ont donc vu leur budget baisser et n’avaient plus les moyens d’entretenir ce patrimoine, répond le fondateur de la démarche, Jean-Bernard Vighetti. Quand nous avons eu l’idée de ce concept en 1975, l’objectif était de fédérer ces communes atypiques, à la fois rurales par leur implantation, leur population limitée, et urbaines, par leur histoire et leur patrimoine, pour faire de la sauvegarde de leur patrimoine un levier de développement des territoires.” Et comme souvent avec les Bretons, la recette s’est exportée : “On n’a surtout pas voulu faire de centralisme à la bretonne, c’est aux territoires de se prendre en main, comme le fait aujourd’hui le Cantal, le Puy-de-Dôme...”, se félicite celui qui est reconnu comme une figure du développement touristique et culturel breton.

À ce jour, l’Hexagone compte 125 Petites Cités de Caractère ® et l’animateur de l’association nationale table sur 200 d’ici deux ou trois ans. Toutes sont homologuées pour une période de cinq ans afin “que les communes ne s’endorment pas sur leurs lauriers et voient l’homologation comme un encouragement à poursuivre leurs efforts”, souligne Claude Morin, président de la commission de contrôle de la marque, mise gracieusement à disposition des communes homologuées.

Que peuvent espérer ces dernières de cette distinction ? “Les retombées touristiques sont difficiles à chiffrer, concède Jean-Bernard Vighetti. Ce qui est sûr c’est que sans cela, c’est tout un patrimoine qui serait tombé en ruines, on l’a remis en état, fait vivre, dans certaines communes, la restauration du patrimoine bâti à des fins locatives a attiré de jeunes ménages et aujourd’hui, ces cités peuvent se permettre de financer des animations qui, à leur tour, contribuent à leur attractivité. Le patrimoine urbain est aussi vecteur d’un tourisme des quatre saisons.”

Tout sauf une muséification

À La Roquebrou, on n’a pas attendu la marque pour proposer un agenda culturel et festif de qualité mais Guy Blandino, le maire, constate que pour la première fois de son histoire récente, sa commune est passée en 2014 à la première place, en termes de fréquentation touristique, des communes du territoire de l’office de tourisme de Châtaigneraie, devant des villes comme Maurs. “Sans doute pas du seul fait de notre homologation, mais ça y participe. Pour nous, l’homologation, c’est une obligation à poursuivre la dynamique engagée, ça oblige les élus à une rigueur dans la gestion du patrimoine. Cela a aussi une vertu pédagogique pour les habitants, souvent les plus mal placés pour parler de l’intérêt patrimonial de leur cité.”

Une dynamique dans laquelle son homologue de Montsalvy veut clairement s’inscrire en attirant notamment des artisans d’art... “Cette marque est tout sauf une muséification, au contraire, c’est une démarche dynamique basée sur une analyse lucide de nos atouts, de notre potentiel, avec l’enjeu d’améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, attirer de nouvelles populations et d’utiliser notre patrimoine pour porter des projets de développement touristique”, affiche Christian Montin, relevant au passage que ce label est aussi un facteur de motivation des acteurs économiques locaux, à l’image du spa récemment ouvert dans la cité marcolésienne.

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