CERFRANCE HAUTE-LOIRE : Bilan de santé de l’agriculture de Haute-Loire en 2013
A l’occasion de son assemblée générale, l’association de gestion et de comptabilité a dévoilé les grands chiffres de l’agriculture de Haute-Loire en 2013.

En guise d'ouverture de la journée consacrée à l'assemblée générale de CERFRANCE Haute-Loire le 30 janvier à St Germain Laprade, les responsables de l'association de gestion et de comptabilité ont dédié la matinée à l'agriculture de Haute-Loire.
Devant un public d'agriculteurs et de responsables agricoles d'OPA, Nathalie Velay, chargée de mission en veille économique à CERFRANCE Auvergne et Lozère et Sandrine Jean, conseillère d'entreprises à CERFRANCE Haute-Loire, ont dressé un check-up complet des entreprises agricoles altiligériennes en 2013 ; elles ont également livré les principales tendances des résultats pour l'année 2014 et quelques prospectives pour 2015.
En bovin lait, production la plus représentée en Haute-Loire, les exploitations produisent en moyenne 235 402L avec 44 vaches, 1,6 UTH sur 71 ha.
Sur le total des exploitations agricoles orientées en bovin lait qui adhèrent* à CERFRANCE, 55% sont viables et en bonne situation financière, 28% présentent une situation financière fragile et 8% ont vu leurs résultats économiques se dégrader. Nathalie Velay et Sandrine Jean expliquent ces écarts entre exploitations par des amplitudes au niveau de la productivité de la main d'oeuvre, de la gestion de l'investissement et de l'endettement et de la maîtrise technique du système (écart de 15 euros par 1000 L sur les charges opérationnelles).
La diversification : source de stabilité et de sécurité
Les intervenantes de l'atelier veille économique ont porté leur regard sur deux voies de diversification fréquentes en bovin lait : le bio et la transformation. Résultats : ces deux catégories d'entreprises affichent une bonne santé financière avec plus 62% des exploitations qui se trouvent en zone de confort. «Ces deux systèmes de diversification dotés d'atouts doivent toutefois veiller à la maîtrise des intrants et de la technique (pour les bovins lait bio) et à la gestion de la main d'oeuvre, la productivité du travail et à la gestion de l'endettement (pour les bovins lait avec transformation)» note Nathalie Velay.
«Toutes les diversifications apportent l'avantage de la stabilité et de la sécurité. Mais les enjeux pour ce type d'exploitations sont la main d'oeuvre et la politique d'investissement» ajoute-t-elle.
La production bovin viande est une source d'inquiétude pour CERFRANCE Haute-Loire en raison de la dégradation des résultats économiques des exploitations ; la ferme moyenne détient 79 UGB, 53 vaches allaitantes, 1,3 UTH sur 93 ha. En 2013, 45% des fermes avaient des difficultés financières. Handicapées par leur petite taille, ces exploitations ont vu leur nombre d'animaux par vache diminuer et leur charges augmenter. «On constate d'importants écarts en terme de valorisation des produits ; le prix de vente d'un broutard atteint 850 euros pour les exploitations affectées par la dégradation de leurs résultats contre 930 euros pour celles se situant en situation plus favorable».
Quant aux exploitations en bovin mixte, elles ont une santé de fer ! Elle sont 70% à disposer d'une bonne assise économique et financière.
Porc : une situation préoccupante
Parmi toutes les productions agricoles du département, le porc est celle qui inquiète le plus les intervenantes de CERFRANCE. D'après des références économiques 2013 émanant du Massif-Central, «7 exploitations (naisseurs engraisseurs) sur 10 ont un bilan dégradé et 1 exploitation sur 2 n'arrive plus à dégager de résultat en plus des problèmes de trésorerie». Cette situation préoccupante s'explique par trois facteurs : la lourdeur des investissements, la hausse des coûts alimentaires et des prix trop faiblement rémunérateurs. «Est-ce la fin des cochons en Auvergne ?» s'est interrogée Nathalie Velay le 30 janvier dernier...
En ovin viande, CERFRANCE Haute-Loire observe une grande disparité entre les fermes. En 2013, 42% d'entre elles étaient en bonne santé tandis que 29% étaient en situation difficile sur le plan économique. Même si les cours ont été plus favorables, les charges ont progressé (de
69 e/brebis à 74 e/brebis). Des écarts se creusent entre les exploitations pour des raisons de productivité de main d'oeuvre et numérique.
Les exploitations orientées en caprin-lait (données Massif-Central) sont sur la voie du rétablissement. Après une période difficile, la conjoncture s'inverse avec 58% des fermes qui présentent une bonne viabilité et situation financière. La semaine prochaine, retrouvez la suite de notre compte-rendu d'assemblée générale de CERFRANCE Haute-Loire.
Véronique Gruber
*97% des exploitations agricoles au bénéfice réel adhèrent à CERFRANCE Haute-Loire