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Cédric Viallemonteil: “Je suis un agriculteur communiquant mordant !”

Derrière son pseudo Cédric @agric15, l’éleveur de Sourniac plaide la cause de l’agriculture, répond aux anti-viande, témoigne de son quotidien et s’enrichit d’échanges internationaux.

Le compte Twitter de Cédric Viallemonteil comptabilise plus de 3 300 abonnés et plus de 16 100 tweets.
Le compte Twitter de Cédric Viallemonteil comptabilise plus de 3 300 abonnés et plus de 16 100 tweets.
© C. V.

Rip pour les animaux, l’usine de substituts de viande Les Nouveaux Fermiers... : Cédric
Viallemonteil est sur tous les fronts. Ces coups de gueule, c’est à coup de tweets que cet éleveur de Sourniac(1) les lance, quitte à essuyer les réactions cinglantes et agressives de certains internautes et associations. Lui qui se baptise volontiers du titre d’agriculteur “communiquant mordant”, est parti en croisade il y a quelques années déjà contre tous les détracteurs de l’agriculture tricolore et de l’élevage en particulier. Qu’ils soient ministres, sénateurs, porte- parole de parti politique, chroniqueurs ultra-médiatisés... : l’agri-twitter cantalou n’a pas peur de tacler ou plutôt - pour ce passionné d’Ovalie - de plaquer à tour de bras pour démonter fake news, raccourcis hasardeux, critiques gratuites et infondées. “J’ai un fort caractère, je n’arrive pas à garder ma langue dans ma poche, confesse l’éleveur du Nord-Cantal. Il y a trop de choses fausses qui se disent à la télé, la radio, dans les médias...” Son premier tweet a été une réaction au témoignage télé d’une enseignante qui avait fait intervenir l’association L214 dans sa classe. “Ce jour-là, j’ai craqué, d’ailleurs on a été un paquet à réagir”, se rappelle celui qui comptabilise plus de 3 300 “followers”.

“Je ne cache rien”

Au-delà de cette défense farouche et militante de l’élevage, et plus globalement de la ruralité, Cédric Viallemonteil, par ailleurs chasseur et pêcheur à ses heures, raconte aussi de façon très pédagogique son quotidien d’éleveur au travers de ses nombreux tweets. En ce moment, ce sont les vêlages de ses aubrac qui suscitent les commentaires chaleureux de ses abonnés.  “Il est
1 heure du mat, le 22e vient de naître, je peux enfin aller me coucher, bonne nuit à tous et à demain pour la suite des vêlages” : son post est illustré de la photo du veau tout juste né aux côtés de sa mère, éclairés au phare de son véhicule. Le lendemain, on le retrouve au volant du tracteur pour une journée d’ensilage chez un voisin, vantant les mérites de l’entraide... et des casse-croûtes conviviaux qui accompagnent ces chantiers automnaux. Puis en train de réimplanter en semis direct une prairie victime de la sécheresse avec photo de l’étiquette des semences fourragères utilisées. Autre cliché posté la semaine dernière : celui de ses aubrac s’abritant de la pluie sous un bosquet de houx, l’occasion pour lui de rappeler l’intérêt des haies en élevage.

Controverse musclée

“Je ne cache rien, je fais vraiment voir ce que je fais au quotidien y compris le jour où j’emmène une bête à l’abattoir à Ussel ou Aurillac. En montrant que nos animaux sont accompagnés jusqu’au bout”, fait valoir l’agriculteur de Sourniac.
Une transparence et une communication à visage découvert qui contrastent avec les nombreux comptes anonymes d’opposants à l’élevage avec lesquels les échanges sont parfois musclés et... stériles. Voire émaillés de menaces : “Certains vegans, associations... sont très agressifs. Heureusement, j’ai un réseau de bons copains agriculteurs aux quatre coins de la France qui, avant même que je réponde, prennent ma défense.”

Pédagogie en direct pour ses concitoyens

Ce que Cédric déplore davantage encore, c’est finalement la méconnaissance de ses concitoyens : “Le plus choquant, c’est que les gens, les citadins, sont vraiment déconnectés de notre métier, il y a une vraie rupture et il est très facile de leur instiller de fausses idées.” Pour autant, il reconnaît que la période du confinement lui a valu de nombreux nouveaux abonnés et un élan de sympathie, “avec des messages d’encouragements, des remerciements”.
Et ce qu’il regrette tout autant, c’est de ne pas être imités par davantage de collègues agriculteurs : “Chez nous, Twitter est très peu développé, à tort. Quand on leur explique et leur montre nos pratiques, les internautes sont agréablement surpris de voir que ça ne se passe pas comme ce que relaient les médias. Il faudrait qu’on soit plus nombreux à communiquer sur les réseaux”, affirme-t-il.
Lui le concède, il en est devenu “accro”, une passion devenue chronophage. “Même mes enfants qui sont encore petits me disent que je suis tout le temps sur mon portable. C’est vrai, j’y passe trop de temps, mais je prends le temps de répondre à tous les commentaires qu’on me laisse”, sourit celui qui poste jusqu’à 50 tweets... par jour (plus de 16 100 tweets depuis ses débuts ! NDLR). Une activité qui lui vaut d’être souvent contacté par les médias régionaux et nationaux pour témoigner ou réagir sur  des sujets variés.

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