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Interview
« Ce ne sont pas 40 vaches qui vont faire vivre une exploitation spécialisée. » JP Fleury

Jean-Pierre Fleury a pris la tête de la Fédération nationale bovine (FNB) jeudi 20 février. Lors du salon international de l’agriculture à Paris, il a accepté de répondre à quelques questions pour le Réveil Lozère.

Parlez nous de vos origines.

J-P F : Je suis éleveur en Bourgogne, au Morvan, sur la Côte d’Or, en pleine zone Piémont. Je suis en Gaec avec mon épouse et mon fils, sur 290 hectares. Nous avons 200 vaches allaitantes, nous sommes des naisseurs engraisseurs. Nous sommes à mi-chemin entre la zone défavorisée et la zone de montagne, je suis donc sensible aux deux types de problématiques.

Quelle va être votre priorité à la tête de la FNB ?

J-P F : Le revenu des producteurs de viande. Il est de 40 % inferieur à la moyenne nationale de l’agriculture ! Le revenu actuel des producteurs de viande ne permet pas l’épanouissement social et la transmission de l’exploitation.

Comment y parvenir ?

J-P F : Nous sommes dans un contexte instable avec un marché très aléatoire que ce soit au niveau sanitaire, climatique… le coût de l’alimentation évolue constamment. Il y a donc un besoin de stabilité pour les éleveurs. Le prix de la viande doit absolument être sécurisé. Pour cela il faut renforcer le marché intérieur, en rehaussant le niveau qualitatif des viandes pour le consommateur. Il faut développer l’export, que ce soit en vif ou en carcasse. Les éleveurs n’ont pas le temps d’attendre, il ne faut pas miser nos espoirs sur l’Europe. Il faut que tous les services de l’État se mobilisent pour accompagner l’ouverture de marchés durables.

La contractualisation est une impétueuse nécessité. Un éleveur seul face au marché ne pèse rien. Les éleveurs doivent se regrouper et s’organiser pour devenir plus forts. La grande distribution s’est déjà regroupée. Les abattoirs aussi. Nous avons en France plus de 200000 producteurs bovins, dont une large partie indépendants. Chacun pense être meilleur que son voisin. Aux éleveurs de changer d’état d’esprit et de choisir comment coopérer. Il en va de leur avenir.


Suite à lire dans le Réveil Lozère N°1250 du jeudi 13 mars 2014, page 8.

Jean-Pierre Fleury élu président de la fédération nationale bovine

Le conseil d’administration de la fédération nationale bovine a élu, jeudi 20 février, Jean-Pierre Fleury à la tête de la FNB. Jusqu’alors, il occupait le poste de secrétaire général. Une page se tourne ainsi à la FNB. Depuis l’annonce du départ de Pierre Chevalier, en coulisses, la bataille pour sa succession s’annonçait serrée entre le bourguignon Jean-Pierre Fleury et le cantalien Patrick Bénézit. Au final, Jean-Pierre Fleury a été largement élu.

Le scénario qui s’est ainsi noué le 20 février ressemble davantage à un vote « sanction » qu’à un vote « d’adhésion ». Le candidat du Massif central, qui pourtant partait avec une réserve potentielle d’au moins 12 voix, a fait les frais d’une réforme de la Pac jugée par bon nombre de régions trop favorable aux éleveurs du Massif central qui ont milité pour une forte revalorisation des ICHN (indemnités compensatoires des handicaps naturels). Par ailleurs, Patrick Bénézit a été l’un des artisans du développement de la politique d’export, qui a généré une augmentation des prix et permis aux éleveurs de sortir la tête de l’eau. Depuis le début, les opérateurs économiques se sont montrés frileux par rapport à cette politique, de là à imaginer qu’ils aient voulu lui faire payer… peut-être. Plus globalement, il est tout à fait probable que la FNSEA, qui avait de plus en plus de mal à composer avec « l’électron libre » Chevalier, ait voulu profiter de son départ pour placer en orbite un homme plus « souple ».

En tout état de cause, à 62 ans, Jean-Pierre Fleury ne devrait pas faire plus d’un mandat à la FNB.

Sophie Giraud-Chatenet

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