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Bilan climatique, des situations de plus en plus critiques

© HC

Ce début d’été précoce et brutal illustre les tendances observées depuis plusieurs années en Creuse : des périodes sèches plus longues, des vagues de chaleur plus intenses, et des repères saisonniers de plus en plus bousculés. Dans le cadre du programme AP3C – porté par le SIDAM (Massif central) –, nous suivons plusieurs indicateurs agroclimatiques locaux. Ces outils nous permettent d’objectiver ces évolutions, année après année, et d’aider les éleveurs à anticiper, s’adapter et ajuster leurs pratiques.

Parmi les tendances marquantes relevées ces dernières années en Creuse :

  • Une augmentation de la fréquence et de la précocité des périodes sans pousse de l’herbe (les « trous d’herbe »).
  • Une élévation des températures moyennes en période estivale.
  • Un allongement de la durée entre deux pluies efficaces.

 

Températures en hausse : un impact direct sur le fonctionnement des prairies et des cultures

Les projections climatiques en Creuse annoncent d’ici 2050 une nette augmentation des jours chauds. Le nombre de jours avec plus de 25 °C entre le 15 mai et le 20 juillet devrait passer de 10 à 25-30 jours. Or, au-delà de ce seuil, la pousse des graminées comme les ray-grass est fortement compromise, avec un arrêt quasi total de leur activité. Dès que les températures dépassent 25 °C au moment du remplissage des grains, les céréales sont exposées à un risque d’échaudage, réduisant la taille et le poids des grains. Ce phénomène, de plus en plus fréquent, impacte directement le rendement et la qualité des récoltes. Visuellement, l’échaudage se manifeste par des épis qui blanchissent précocement et uniformément, donnant l’impression à l’horizon d’un champ pâli ou "blanchi", signe d’un arrêt brutal du remplissage des grains.

Parallèlement, les jours à plus de 32 °C entre juin et septembre devraient doubler, passant de 10 jours en moyenne, jusqu’à 20 localement. Ces températures extrêmes stoppent également la croissance d’espèces plus résistantes comme le dactyle et la fétuque élevée. À l’inverse, les légumineuses (luzerne, trèfles) montrent une meilleure tolérance à ces conditions, poursuivant une croissance ralentie, malgré le stress thermique (sans prendre en compte un stress hydrique). Sur maïs, l’échaudage se traduit par des épis mal remplis, avec des grains absents ou mal développés, notamment à l’extrémité de l’épi. On observe également un flétrissement prématuré des feuilles supérieures, souvent « grillées » ou desséchées, alors que la plante est encore en période de croissance. Ces signes indiquent un stress thermique survenu pendant ou juste après la floraison, qui a compromis la fécondation.

  • Conséquences :
    • Déséquilibre croissant entre l’offre en herbe et les besoins au pâturage.
    • Réduction du potentiel de rendement du maïs par échaudage, notamment en phase de fécondation.
    • Hausse des besoins en affouragement d’appoint et risque accru de baisse d’autonomie fourragère.
  • Pistes d’adaptation :
    • Diversification des prairies avec davantage de légumineuses,
    • Introduction de variétés de maïs plus tolérantes à la chaleur,
    • Semis plus précoces sur les parcelles non exposées au gel,
    • Ajustement des dates de fauche et pratiques culturales pour valoriser les périodes favorables à la pousse.

Les résultats détaillés du programme AP3C sont disponibles sur le site du SIDAM : www.sidam-massifcentral.fr

 

 

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