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BÂTIMENT
Bien concevoir et aménager mes bâtiments dans mon exploitation céréalière

La semaine dernière, l’EDE et la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme organisaient une journée portes ouvertes au domaine de Palbot, à Ménétrol, afin de donner aux participants les clefs pour réussir la conception de leurs bâtiments agricoles.

Les portes ouvertes bâtiments en Limagne se déroulaient chez Thomas Pennetier et Fanny Verdier, céréaliers à Ménétrol (63). "Nous avons fait appel à Éliane Gardon, conseillère à l'EDE, pour la conception de notre atelier boulangerie installé il y a un an dans notre hangar à matériel".
© ©LéaDurif

La semaine dernière, l’EDE et la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme organisaient une journée portes ouvertes au domaine de Palbot, à Ménétrol, afin de donner aux participants les clefs pour réussir la conception de leurs bâtiments agricoles. « Chez les céréaliers de Limagne, les hangars sont des bâtiments techniques qui peuvent prendre une multitude de formes et remplir de nombreuses fonctions : stockage du matériel, des céréales, accueil du public, production d’énergie solaire… Les conseillers sont là pour accompagner chaque projet en prenant en compte l’existant, les besoins des exploitants, et les contraintes liées aux règles d’urbanisme, zonages environnementaux… afin d’avoir un bâtiment le plus adapté et fonctionnel possible» explique Éliane Gardon, conseillère bâtiment à l’EDE.

Remisage de matériel

Pour concevoir un espace pour le stockage des engins agricoles, il faut prendre en compte des dimensions de ceux-ci. « Le plus souvent en Limagne, il faut prévoir un portique de 20 mètres de large, des travées de 6 mètres si le bâtiment est ouvert et de 7 mètres. S’il est fermé, le portique doit faire 16 mètres et les travées entre 7,5 et 8 mètres » explique Éliane Gardon. « Mieux vaut prévoir un accès au niveau du long pan, et plusieurs accès supplémentaires ». Le vent étant une contrainte importante dans la plaine de Limagne, « les bâtiments ouverts sont à proscrire pour éviter que le vent ne s’engouffre et emporte la structure »

Concernant le sol, « nul besoin de tout bétonner ; une stabilisation avec finition 0-31,5 compacté suffit au stockage des machines. De plus, l’économie réalisée peut suffire à créer une séparation entre une zone de stockage et une zone dédiée aux réparations, par exemple »

Pour rendre le travail sur les machines plus agréable, « prévoyez des ouvertures pour profiter de la lumière naturelle sur les rampants nord, afin d’éviter des températures trop élevées en été. Le polyester est déconseillé car il devient opaque avec le temps : privilégiez des matériaux comme le polycarbonate ou le PVC, qui offrent une meilleure luminosité sur le long terme. » Les toitures représentant une grande surface, la conseillère invite à munir le bâtiment de gouttières, pour faciliter les éventuels projets de récupération d’eau pluviale.

Stockage des céréales

Dans le cas des cellules à grains, « laissez de l’espace tout autour de la cellule afin de pouvoir circuler et dératiser facilement ! ». Des prises électriques seront nécessaires au branchement de la vis à grain et de la soufflerie.

Dans le cas d’un stockage à plat, « mieux vaut éviter les murs coulés sur place qui empêchent la modulation de l’espace en cas d’évolution de vos besoins ! Mieux vaut avoir recours à des murs bétonnés préfabriqués qui sont, eux, déplaçables ». Pour faciliter les manœuvres avec la semi-remorque « une hauteur minimum de 4,5 mètres sous linteau et une stabilisation du sol sont nécessaires ».

En cellule ou à plat, pour éviter les infiltrations d’eau de pluie, « installez un bardage et prévoyez une pente dans le cas d’un stockage sur zone bétonnée ».

Côté lumière, des ouvertures naturelles et des éclairages artificiels permettrons de bonnes conditions de travail. Des ouvertures sont indispensables pour assurer une bonne ventilation afin d’évacuer la poussière lors du déchargement.

Stockage de la paille et du fourage

Cet espace doit être implanté à minimum 15 mètres des autres constructions afin de réduire les risques d’incendie. Un accès depuis le long-pan et des accès supplémentaires sont bienvenus. Le sol doit être stabilisé et un éclairage naturel en toiture sur rampant nord évitera l’effet loupe lorsque le soleil tape.

Espace d’entretien et de réparation des machines

Les dimensions de l’espace d’entretien doivent permettre d’abriter les matériels les plus encombrants. Les réparations étant effectuées le plus souvent en hiver, « mieux vaut protéger cet espace du froid en l’isolant avec des panneaux sandwich par exemple ». « Pour éviter de perdre de la chaleur, évitez les portiques coulissants qui ne sont pas étanches et pensez à intégrer une porte de service qui évitera au froid de s’engouffrer lors de vos entrées et sorties du bâtiment. »

Afin de faciliter le nettoyage et l’évacuation des liquides, le sol bétonné doit présenter une pente de 2%. « Cela permet notamment aux matériels de sécher plus rapidement lorsqu’ils ont pris la pluie avant d’être rentrés » ajoute la conseillère bâtiment.

Pour plus de confort de travail, « prévoyez de nombreuse prises et une bonne luminosité, tant naturelle qu’artificielle, pour les jours où la nuit tombe tôt et éclairer les établis ».

Enfin, isoler les consommables inflammables avec des parois anti-feu préviendra les risques d’incendie.

Local phyto

Les produits phytosanitaires, eux aussi inflammables, doivent être isolés avec des parois pare-feu dans un local isolé thermiquement « pour la stabilité des produits ». Une ventilation haute et basse est indispensable pour évacuer les émanations. « Pour les exploitations de taille conséquente, l’accès au local doit permettre le passage d'un porte-palettes » ajoute la conseillère.

Aire de lavage du matériel

Il est préférable d’installer son aire de lavage à l’extérieur, et qu’elle soit suffisamment grande (environ 15 x 10 m) pour faire le tour des machines avec le nettoyeur. Un débourbeur et un déshuileur sont obligatoires pour empêcher que des liquides polluants ne partent dans la nature. Pour stocker le nettoyeur hors gel, le local placé attenant à l’aire de lavage doit être isolé, accessible par une porte de service et disposer d’un raccordement en eau ainsi que d’électricité.

... et bien plus en encore !

Enfin, il convient de rappeler que cette liste n'est pas exhaustive. « Il n'y a plus de limites dans l'utilisation des hangars aujourd'hui ! » se réjouit Éliane Gardon, qui a récemment accompagné le Domaine de Palbot dans la création d'un fournil dans un bâtiment existant (voir encadré). S'il n'existe pas de science exacte pour la conception de nouveaux espaces, « il suffit souvent de faire preuve de bon sens ».

Salle de repos, local administratif et bureau
 

Souvent, ces espaces passent au second plan. Pourtant, bien pensés, ils participent à de meilleures conditions de travail et une meilleure entente entre les associés, salariés et gérants d’une exploitation ! La salle de repos, souvent à destination des salariés et apprentis, représente aussi un gain de confort pour les chefs d’exploitation. « Avoir des toilettes, une douche et un vestiaire à proximité du lieu de travail évite beaucoup d’allers-retours entre l’exploitation et la maison » rappelle Éliane Gardon, conseillère bâtiment à l'EDE 63.

De la même façon, mieux vaut éviter d'installer son local administratif au sein du lieu de vie d’un des associés. « Ce local doit être neutre et accessible à tous » estime la conseillère. Pour éviter de salir cette pièce qui abrite les papiers et le matériel informatique de la ferme, « il faut le séparer du local technique, qui est un lieu de passage où l’on rentre avec ses bottes boueuses et ses vêtements poussiéreux ».

Enfin, un bureau comprenant un espace de travail par associé (table et chaise), permettra à tous les associés d’être à armes égales pour la gestion administrative, « parce qu’un bureau, c’est comme un sac à main : c’est personnel et il n’y en a pas deux organisés de la même façon ! ».

 

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