Aller au contenu principal

Bernard Cazeneuve au chevet de la ferme de Saint-Martial-le-Vieux

Bernard Cazeneuve s’est rendu le 10 février en Creuse sur le site du centre d’engraissement collectif de Saint Martial le Vieux, victime en décembre dernier d’un incendie criminel.

Le Premier ministre s’est d’abord rendu sur les lieux des dégâts infligés par l’incendie.
Le Premier ministre s’est d’abord rendu sur les lieux des dégâts infligés par l’incendie.
© Creuse agricole

Un mois après sa rencontre avec les responsables agricoles à l’hôtel Matignon, Bernard Cazeneuve a tenu ses engagements en se rendant sur la ferme de Saint-Martial-le-Vieux (dit « ferme des 1 000 veaux»). Dans la fraîcheur matinale de ce vendredi matin, plus d’une centaine d’invités attendait son arrivée. La visite a commencé par les bâtiments détruits par l’incendie criminel du 22 décembre dernier dont les stigmates restent encore bien visibles.

 

«L’élevage, dernier rempart contre la friche »

Loin des quelques opposants au centre d’engraissement maintenus à l’écart, le président de la communauté de communes de haute Corrèze, ancien responsable agricole et ex président de la Fédération Nationale Bovine, Pierre Chevalier s’est fait ambassadeur du monde agricole : « Ce sinistre reste une blessure profonde pour tous les éleveurs et les acteurs de la filière, engagés dans cette démarche ». Rappelant que le Massif central reste avant tout une terre d’élevage qui produit l’essentiel des animaux maigres, la création d’une telle structure était nécessaire, plutôt que de faire partir ces animaux en Italie ou en Espagne pour y être engraissés. « Si l’élevage demeure et reste le dernier rempart contre la friche, sa disparition entraînerait inexorablement la fin de nos territoires ».

En fustigeant ces prétendues associations de la cause animale, Pierre Chevalier s’interroge : «qui sont-ils  ? Que veulent-ils ? Que font-ils ? D’où viennent-ils ? » Autant de questions qui restent sans réponse… « Notre modèle de production reste à taille humaine» a-t-il martelé. « Veulent-ils des systèmes comme aux USA ou au Canada avec des kilomètres de mangeoire exposés à tous les vents du 1er janvier au 31 décembre où plusieurs centaines de milliers

d’animaux sont alimentés à base de soja et de colza transgénique ? Lorsque la France n’aura plus de viande, c’est cette viande-là qu’ils veulent nous faire consommer ?». Il en appelle à la volonté de l’État pour soutenir l’élevage avec un plan d’adaptation et de modernisation adaptée.

Michel Vergner, député-maire de Guéret et président de la commission élevage à l’Assemblée Nationale a, de son côté, réitéré son soutien à tous les éleveurs et acteurs du monde agricole. « J’ai suivi ce dossier depuis son origine et je continuerai à le défendre jusqu’au bout, car il correspond à un modèle économique viable et fiable » a-t-il lancé, rappelant l’amère expérience du projet d’abattoir à Guéret qui avait fini par être abandonné par son initiateur en raison de la pression de ses détracteurs.

Redémarrer au plus vite

Quant à Bernard Cazeneuve, il a rappelé son attachement à l’élevage, tout comme son soutien à une démarche qui « répond à des objectifs que chacun ne peut que partager » : « conforter des exploitations dont les revenus sont généralement en dessous de la moyenne nationale, en leur permettant de produire des animaux finis dans le cadre d’un accord commercial avec un partenaire reconnu », maintenir des emplois au niveau local, et « rompre aussi la solitude des éleveurs », a ajouté le Premier ministre. Ce dernier a également insisté sur l’aspect stratégique de son engagement auprès des éleveurs : « l’élevage prémunit aussi bien les territoires ruraux contre le risque de désertification (…) et il contribue à la lutte contre le dérèglement climatique en assurant le stockage du carbone dans les prairies ». Sans évoquer l’état d’avancement de l’enquête judiciaire, le Premier ministre a par ailleurs dénoncé les «violences inacceptables» et le dénigrement de la démarche « avec des termes et des phrases qui n’ont rien à voir avec la réalité du projet que je viens de découvrir».

 

Soutiens financier et administratif

« Je connais très bien vos inquiétudes et vos difficultés, mais l’agriculture a encore de belles perspectives d’avenir et une capacité à s’adapter face au changement de demain » a lancé le Premier ministre au nouveau président de la chambre d’agriculture et de la FDSEA de la Creuse, Pascal Lerousseau. «Au-delà du soutien moral de l’État, je veux vous apporter solennellement le soutien financier et administratif nécessaire pour redémarrer cette unité de production au plus vite… J’ai demandé au préfet de la Creuse de mettre en place les procédures qui s’imposent ». Bernard Cazeneuve a témoigné ainsi sa volonté de remettre en ordre de marche la ferme de Saint Martial le Vieux et d’en faire un exemple. Un geste attendu tant par les élus que par les acteurs de cette filière pour redémarrer dans les meilleures conditions l’activité de ce centre d’engraissement, qui n’a pas fini de faire parler de lui.

Les plus lus

Une dame dans une pièce.
Hôpital d’Aurillac : “Je n’ai pas pour habitude d’abandonner”

Attaquée sur les réseaux sociaux puis lors du conseil municipal d’Aurillac, la directrice réagit.

Attaques de loup dans le Cantal : hécatombe en une semaine

A trois jours d'intervalle, les troupeaux ovins de Jérôme Planchot et Guillaume Roux ont été attaqués dans le secteur de Murat…

Vautours : quatre veaux réduits à l'os dans les Monts du Cantal

Quatre veaux retrouvés à l'état de squelette dans deux estives attenantes des Monts du Cantal. Sur l'un d'eux, une soixantaine…

Dermatose nodulaire contagieuse : un foyer en Savoie

Après plusieurs cas en Italie, la France est à son tour touchée par la DNC, la dermatose nodulaire contagieuse, avec un cas…

Quand Lavigerie (15) devient zénith avec Jean-Baptiste Guégan

Du 11 au 14 juillet, la commune de Lavigerie se transforme en véritable petite ville pour accueillir la Ronde du Puy-Mary et,…

les quatre personnes de la famile Soule
À tire d’aile, 20 ans de diversification pour le Gaec des Tuyas Dorés

Depuis 20 ans, le Gaec des Tuyas Dorés à Saint-Poncy élève et commercialise des volailles en plus de son atelier de vaches…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière