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Baptiste Hayma concilie vie de famille et exploitation agricole

Les assemblées générales locales de la FDSEA ont eu lieu entre les mois de décembre et janvier dernier. A cette occasion, de nouveaux délégués cantonaux ont été désignés. Chaque semaine, nous découvrirons un nouveau portrait.

Baptiste, agriculteur par passion, gère sa ferme en bon père de famille.
Baptiste, agriculteur par passion, gère sa ferme en bon père de famille.
© @UP19

Une passion pour les vaches

Tombé dans l'agriculture depuis tout petit, c'est avec son frère qu'il est en Gaec. Ils élèvent ensemble 240 mères limousines pour produire des broutards et 200 brebis limousines également, pour produire des agneaux de bergerie. Cependant, les agneaux ne sont pas sa priorité : « Les attaques de loup sont de plus en plus fréquentes, et si nous n'avons pas été attaqués sur les moutons, ce sont des attaques sur veaux qui ont été constatés, les brebis était en estive un peu plus loin. L'OFB n'était pas vraiment sûr du constat et se dirigeait plutôt vers une attaque d'ours (sic !). Finalement, le dossier a fini sur l'incertitude, et n'a pas donné lieu à dédommagement ». Il est devenu difficile de protéger le troupeau de brebis tant la menace est sérieuse : « Lorsque je me suis installé, j'ai repris 90 ha dont une cinquantaine du CREN pour y mettre les moutons afin d'entretenir les parcelles. Mais si je viens à manquer de main d'oeuvre, surtout après le départ à la retraite de mon oncle qui était dans le Gaec, il y a deux ans, j'abandonnerai l'ovin pour me consacrer uniquement aux broutards ». Les vaches sont en pré, et la terre ne manque pas. Baptiste évolue sur 450 ha aujourd'hui, dont la moitié réservée à la fauche. « Pour luttant contre la sécheresse, je sème du triticale sur 10 à 20 ha, et surtout je renouvelle de vieilles prairies. Depuis 4 ans, je fais du maïs pour ensilage ».

Assurer une bonne vie de famille

Mais Baptiste n'est pas de la génération précédente pour laquelle l'exploitation était l'horizon indépassable de l'existence. Le jeune agriculteur a aussi des projets pour améliorer sa qualité de vie, ainsi profiter de ses deux enfants et de sa compagne. D'ailleurs, il compte bien acheter des taureaux pour faire de petits veaux orientés « viande ». Le but étant de faire un veau par an et par vache, étalés sur toute l'année pour ne pas avoir de surcharge de travail. « Je pense gérer une réforme assez stricte, et conserver mes 20% de renouvellement » assure-t-il.

Il a aujourd'hui deux bâtiments, dont un avec des panneaux photovoltaïques atteignant une puissance de 136 kW, et l'autre, également équipé, délivrant une puissance de 30 kW. « Mais je voudrais deux autres bâtiments pour que toutes mes vaches soient à l'intérieur. C'est quand même plus confortable de bien dormir, et de savoir les vaches à l'abri. Ces bâtiments seront financés par deux centrales supplémentaires ».

Si l'autonomie alimentaire est presque atteinte, hormis les besoins en compléments, l'autonomie en énergie est déjà bien avancée, il reste l'autonomie en eau. Et là, Baptiste a déjà prévu : « Nous allons, le mois prochain, procéder à un forage. Sur le terrain que nous avons, ce ne sont pas de gros débits, mais comme j'ai une réserve de 13 000 l, avec 1m3 de débit, je peux alimenter sans peine les 4 bâtiments. Je poserai moi-même les conduites. Pour ce genre de travaux, nous disposons d'aides de l'Asafac ».

« Pas assez d'implication dans le syndicalisme »

« Je suis à l'aise dans la gestion et aussi dans les cultures, alors que mon frère, lui est plus à l'aise avec les animaux. Ça nous va très bien comme ça, on se complète » explique-t-il. Par contre, il a été consterné de voir « peu de monde dans les AG de la fédé ». Il se souvient : « Nous étions 4 à l'AG, c'est très peu. Le monde paysan n'est plus impliqué comme autrefois dans le syndicalisme. LA FNSEA défend le modèle de petites exploitations familiales, mais l'Etat ne fait rien pour maintenir ce système. Plus les fermes grandissent, et plus nous nous éloignons des fermes familiales ». Il analyse plus avant : « Si nous diminuons les fermes familiales, nous nous éloignons de l'agriculture (NDLR pour laisser place à une agriculture plus industrielle). Mais je pense que ce modèle est derrière nous. Il faut maintenant aller de l'avant ».

L'assurance récolte ? A l'instar de ses collègues exploitants, il est dubitatif : « Si le satellite dit que c'est vert, alors que ce n'est pas le cas, on n'a pas de moyen de contester. Il ne manquerait plus qu'on paie pour rien ! ». Voilà, tout est résumé, mais il ajoute : « la détection des sécheresses par satellite, je n'y crois pas. Il faut pousser les gens à produire eux-mêmes plus de foin, en semant du méteil par exemple, au lieu d'attendre de l'argent de l'Etat ».

« Les agriculteurs doivent se bouger et prendre une carte syndicale, pour que ceux qui se démènent pour eux devant les décideurs, puissent avoir du monde derrière eux, et ainsi une force de persuasion » conclut-il.

Engager avec force, comme son père qui ffut lui-même syndicaliste de la première heure, Baptiste manie l'agriculture et les idées pour mener le combat de front, et faire que l'agriculture française puisse faire face aux défis qui se présentent devant elle. Avec les jeunes qui s'engagent, il faut être unis derrière eux, car ils sont la force, non pas de demain, mais d'aujourd'hui. Baptiste s'engage pour tous les agriculteurs de son canton, mais au-delà, pour l'agriculture française.

Véronique Legras

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