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«Baisse des fermages, le reflet d’une agriculture française en crise»

Le nouvel indice pour les valeurs des fermages du 1er octobre 2017 au 30 septembre 2018 est calculé à 106,28 ; il est en baisse de 3,02 % sur l'année précédente.

Le Statut du fermage est une sécurité, une garantie pour l’entretien du foncier agricole.
Le Statut du fermage est une sécurité, une garantie pour l’entretien du foncier agricole.
© HLP

Le nouvel indice pour les valeurs des fermages d’ octobre 2017 à septembre 2018 de106,28, est en baisse de 3,02 % sur l'année précédente. C’est une bonne nouvelle pour les agriculteurs ?
Thierry Cubizolles, secrétaire général de la FDSEA : Non pas vraiment. Cette baisse de 3 % environ reflète le niveau de revenu de la ferme France. Je rappelle que l’indice des fermages est fixé au niveau national depuis 2009. Il est basé à 60 % sur le revenu des exploitations françaises et à 40 % sur le PIB (Produit intérieur brut) de la France, et il est lissé sur les 5 dernières années (soit de 2012 à 2016 pour ce dernier indice 2017/2018 : NDLR).
Le PIB ne montre pas de réelle reprise de la production en France, et affiche seulement une légère augmentation de l’ordre de + 1 %. Quant au revenu agricole, il est en forte baisse depuis plusieurs années et ce pour quasi l’ensemble des productions. On a en effet essuyé plusieurs crises que ce soit en production laitière, en production de viande, en céréales…
Alors, même si une baisse des fermages entraîne une petite diminution de nos charges d’exploitation, on ne peut pas s’en réjouir car elle traduit une baisse significative de nos revenus.

En revenant en arrière, on note une évolution de l’indice à 108,30 pour 2014/2015, 110,05 pour 2015/2016, 109,59 pour 2016/2017 et 106,28 pour 2017/2018. Comment voyez-vous l’évolution pour l’avenir ?
T.C. : Il faut s’attendre à une autre baisse pour l’année prochaine. On n’a pas encore les chiffres des revenus agricoles 2017, mais ils ne s’annoncent pas vraiment à la hausse. De plus avec un lissage sur 5 ans,  on devrait rester sur une baisse, sans toutefois connaître de gros écarts.


On entend souvent dire par les fermiers qu’il leur est difficile de faire appliquer la baisse sur leurs fermages, notamment pour des petites surfaces. Que leur repondez-vous ?
T.C. : C’est vrai que les propriétaires n’aiment pas entendre que les fermages baissent, et je comprends ce message de la part des fermiers. Cette baisse représente 3 € pour un fermage d’un hectare environ.
Mais néanmoins, c’est la règle, c’est le Statut du fermage. Et il est de la responsabilité des fermiers de veiller à faire appliquer ce Statut et donc la variation du prix du fermage. J’entends aussi les propriétaires qui doivent faire face à une augmentation des impôts fonciers, qui peut être très importante pour certaines communes. 
Mais, ce n’est pas au fermier de supporter cette charge, sachant qu’il en paye une partie à travers le fermage.
Pour éviter toute discussion, j’invite les agriculteurs à faire calculer leurs fermages  - les adhérents FDSEA et JA auprès du service juridique de la FDSEA, ou à la Chambre d’Agriculture- à partir des barêmes départementaux, qui tiennent compte de la catégorie des terres et de la situation géographique. Ces barêmes sont négociés et correspondent à une réalité ; leur application évite les surenchères.
Je le redis, cette baisse des fermages n’est pas une bonne nouvelle pour nous.
Et j’invite les fermiers à veiller à garder des relations saines avec leurs bailleurs, parce que le Statut du fermage est une sécurité, c’est la meilleure garantie pour un entretien du patrimoine foncier agricole.

Voir Tableau des Fermages 2017/2018 joint

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