Avoir un groupement de producteurs fort en Haute-Loire, c'est l'objectifde la CEBM
La Coopérative des Éleveurs de Bovins du Mézenc a connu une activité en recul tout comme son chiffre d’affaires en 2008. La FCO et l’augmentation des coûts de production ont lourdement pesé sur l’activité. Néanmoins, engagée avec Sicarev, la coopératiive veut aller de l’avant et se donner les moyens de devenir un groupement de producteurs fort dans le département.

La Coopérative des Éleveurs de Bovins du Mézenc veut réagir face à une année 2008 marquée par plusieurs évènements qui ont conduit notamment à une baisse d’activité. Engagée dans Sicarev, la coopérative veut, malgré une conjoncture difficile, se donner les moyens d’aller de l’avant et pour cela, elle veut «répondre, avec les autres groupements partenaires de Sicarev, aux besoins du marché 52 semaines sur 52. C’est tout le sens du mot filière et c’est ce challenge que nous devons réussir» devait souligner Yvon Chabannes qui conduisait cette année (vendredi 17 avril à St Pierre Eynac) sa première assemblée générale en tant que président.
2008, une année difficile
L’année 2008 a été marquante. La FCO a grandement perturbé la commercialisation des animaux. Les bêtes destinées à l’export sont restées plusieurs mois dans les exploitations et les trésoreries ont souffert. Sur le plan sanitaire, plusieurs troupeaux ont été touchés et il est encore difficile d’en évaluer les conséquences.
Un autre élément a lourdement pesé sur l’activité : c’est l’envolée des coûts de production en élevage. Cette nouvelle donne conduit la coopérative et ses éleveurs à se pencher sur l’évolution de leurs systèmes d’exploitation qui doivent s’orienter vers plus d’autonomie pour éviter d’être aussi dépendant des fluctuations des intrants. «Mais cette évlution ne sera pas facile dans des zones de montagne comme les nôtres» souligne le président. Les éleveurs sont un peu déroutés de constater que les hausses de charges ne sont pas répercutées sur les prix de ventes, et pourtant les prix à la consommation continuent de progresser. M. Bouton animateur à l’interprofession bovine Rhône-Alpes a apporté quelques éléments de réponse à ces questions, à l’issue de l’assemblée générale, en expliquant le fonctionnement du marché et comment chacun a sa place en fonction de la demande.
Le président Chabannes aborde ensuite les aspects filières. «En 2008, la restructuration de la filière s’est accélérée avec le rapprochement de Socopa et de Bigard. Cette entreprise française abat aujourd’hui près de la moitié des gros bovins et transforme les 3/4 des produits élaborés au niveau national».
Yvon Chabannes rappelle que la CEBM est engagée dans Sicarev - structure coopérative leader sur le sud-est de la France - qui continue à se développer en se rapprochant d’autres structures coopératives d’abattage. Il insiste sur la nécessité d’avoir un groupement de producteurs fort en Haute-Loire pour avoir une production organisée en amont et répondre ainsi à la demande.
Toujours en matière de filière, la CEBM a développé son partenariat avec les Éleveurs du Pays Vert, et le conseil d’administration se prononce en faveur d’une évolution vers une coopérative commune. À suivre…
En chiffres
L’activité commerciale de la coopérative enregistre en 2008, un recul de 11 %, dû à un fort repli de l’activité maigre (- 24 % ; 440 broutards de moins qu’en 2007). 5468 bovins ont été commercialisés dont 2270 en viande (+ 4 % par rapport à 2007), 1700 en maigre (- 24 %), 1356 veaux
(-2 %), et 142 reproducteurs (- 55 %).
Le chiffre d’affaires s’élève à 4,55 millions d’euros en recul de 13 % par rapport à 2007.
Cette baisse d’activité notamment explique un résultat d’exercice de - 129 000 €.
Face à cette situation, les responsables de la coopérative ont opté pour une réorganisation en terme de fonctionnement (diminution des charges de transport et de personnel…).