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Aviculture > Jacques Force : « La bonne dynamique auvergnate mérite d’être encouragée »

Dans un contexte national difficile, la filière avicole auvergnate est à contre-courant. Tirée par la production de volailles label rouge, elle conserve une bonne dynamique. Explications avec Jacques Force, président de l’interprofession.

Jacques Force est éleveur dans le Puy-de-Dôme. Il préside l’association Auvergne développement avicole.
Jacques Force est éleveur dans le Puy-de-Dôme. Il préside l’association Auvergne développement avicole.
© S. Giraud-Chatenet

L’association Auvergne développement avicole a tenu son assemblée générale dernièrement. Comment se porte la filière avicole ?

Jacques Force : En 2013, la production avicole au niveau mondial continue de croître. Viande facilement disponible et abordable et non soumise à des contraintes religieuses, certaines prévisions la voient comme la première production de viande dans le monde à l’horizon 2020 avec 134,5 millions de tonnes passant ainsi devant le porc. Mais elle subit de plein fouet la fluctuation du prix des matières premières ce qui peut fragiliser son dynamisme. A l’échelle européenne, la production a augmenté en 2013 de 1,4% avec une dynamique très contrastée selon les pays. Si l’Allemagne a vu sa production quasiment tripler en vingt ans, suivie des Pays-Bas et du Royaume-Uni, la croissance de la production française est plus timorée. Malgré tout, la France conserve sa place de leader, toutes productions de volailles confondues, et a vu une nouvelle augmentation de 1,3% en 2013 pour atteindre 1,8 MT. L’horizon 2014 est plus terne. En effet, la production subit d’une part l’arrêt des restitutions qui a freiné la production de poulets, et d’autre part l’effet combiné d’une concurrence accrue de ses voisins européens et d’une forte baisse des achats des ménages. On estime aujourd’hui que 40% du poulet consommé en France provient des importations des pays voisins. En 2014, pour la première fois, la quantité des achats de volailles des ménages est aussi impactée par une baisse importante de 2,3% principalement en poulet.



L’Auvergne tire-t-elle son épingle du jeu dans ce contexte national difficile ?

J.F. : Clairement, la filière avicole Auvergne s’inscrit à contre-courant. En effet, elle conserve sa dynamique toujours tirée par la production de volailles Label rouge qui augmente sa production d’année en année. Ce sont aujourd’hui 968 ateliers volailles, toutes productions confondues, répartis dans 615 exploitations qui produisent 52 366 tonnes en vif et 149 millions d’œufs. Ceci représente 20% des produits carnés d’Auvergne. Si 80 % des bâtiments avicoles sont sous signe officiel de qualité, la production de label rouge représente 40% de la production abattue en Auvergne et le bio 3% contre respectivement 15% et 1% au niveau national. Cela démontre bien la spécificité de la filière avicole Auvergne et son modèle de développement sur les filières qualité. Toutefois, il ne faut pas négliger la part de la production standard qui permet à nos abattoirs de maintenir des volumes importants et de rester compétitifs. En Auvergne, il n’y a pas d’abattage de production pour le marché export, qui représente 24% de la production sur le plan national. Elle ne risque donc pas d’être touchée directement par cet arrêt des restitutions mais par la restructuration qui peut en découler peut-être.



La filière a bénéficié depuis 2007 du plan de modernisation d’élevages élargis. La filière avicole sera-t-elle à nouveau éligible au plan de compétitivité 2015-2020 ?

J.F. : Le développement de la filière en Auvergne a en effet été fortement accompagné par des aides aux investissements des bâtiments d’élevage avicoles (PMBE élargi) financées par le Conseil Régional Auvergne et les fonds européens. Pour 2015, nous souhaitons que la volaille soit intégrée au nouveau plan de compétitivité. Nous voulons que la filière soit aussi bien accompagnée en matière de construction de bâtiment que sur le précédent plan « du standard au label en passant par l’œuf ». Les aides à la rénovation pour maintenir un parc de bâtiments avicoles existants compétitifs méritent d’être conservées.

Propos recueillis par Sophie Chatenet-Giraud

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