Pastoralisme
Avant l’été, communication renforcée sur les bonnes pratiques dans la chaîne des Puys
Le Parc Naturel Régional des Volcans d'Auvergne multiplie les actions et les projets en faveur de la conciliation des usages au sein de son territoire en plein développement touristique.
Le Parc Naturel Régional des Volcans d'Auvergne multiplie les actions et les projets en faveur de la conciliation des usages au sein de son territoire en plein développement touristique.

La conciliation des usages est devenue une réelle problématique au sein du Parc Naturel Régional des Volcans d'Auvergne (PNRV). L'accroissement de la fréquentation touristique occasionne chaque année, et particulièrement en été, des confrontations entre les promeneurs, vététistes, randonneurs... et les éleveurs. Entre l'ouverture des barrières, la détérioration des clôtures, les passages intempestifs (y compris de chiens) au milieu des troupeaux... L'ambiance peut vite tourner au vinaigre.
Dans l'objectif de réduire ces nuisances, les éleveurs d'ovins se font force de propositions auprès du parc. Dernièrement, ils ont participé à la formation des agents du parc et de plusieurs accompagnateurs en moyenne montagne au comportement à tenir face à un chien de protection. Ou encore, ils ont accueilli sur leur ferme l'équipe de trail Esprit Volcans 63 pour les sensibiliser à l'activité pastorale. Le PNRV développe de son côté des outils en adéquation avec l'activité touristique et agricole.
"Respecter la tranquillité du troupeau"
Le PNRV s'étend sur un peu plus de 400 000 hectares dont environ 100 000 hectares sont des surfaces pastorales. Sur celles-ci, plus de 11 500 têtes de bétails (81 600 bovins allaitants, 11 300 bovins lait et 20 500 ovins) paissent avec plus ou moins de tranquillité entre mai et octobre.
Durant les mois d'été, ils doivent composer avec des touristes parfois envahissants et intrusifs. " Les problèmes les plus importants et les plus fréquents ont lieu en périphérie et au sein de la zone Unesco" détaille Lionel Chauvin, président du PNRV.
Il y a quelques semaines, le PNRV a formé 12 de ses agents et 12 accompagnateurs en moyenne montagne au comportement à adopter face aux chiens de protection. De plus en plus nombreux au sein des troupeaux en estive, non pas pour "protéger les troupeaux des gens" explique Anouk Ondet, secrétaire de l'association Patouch'aux Troupeaux, mais pour "éloigner les chiens errants ou d'éventuels prédateurs", les patous peuvent se montrer impressionnant. L'idée des deux jours de formation, organisé également en partenariat avec l'Idele, était surtout d'expliquer le rôle du chien, son comportement face à un intrus et quelle attitude adopter. "Les promeneurs ne savent pas comment s'y prendre quand ils croisent un patou. Nous avons vu des gens jeter des cailloux, lever les bâtons en l'air... Face à un tel animal, qui fait ce pourquoi il a été dressé, dissuader les menaces, ces comportements sont incompréhensibles. Nous avons donc expliqué aux agents et aux guides comment faire pour ne pas être considéré comme une menace par le chien. " Ne pas défier le chien du regard, mettre de la distance entre soi et le troupeau, préférer le contourner et dévier de sa trajectoire, ne pas fuir... " La tranquillité du troupeau est primordiale pour éviter le déclenchement du chien." Autant de petits conseils qui ont leur importance et qui seront relayés par les agents et les accompagnateurs aux touristes. " Ce sont à eux de porter le message et pas aux éleveurs qui ont déjà suffisamment à faire. Nous avons tous la chance de vivre et de parcourir un superbe territoire mais personne, touristes locaux comme étrangers, ne doit omettre que nous parcourons des terres privées" ajoute Lionel Chauvin.
Sensibiliser les influenceurs
Un même discours défendu par Michèle Boudoin. L'éleveuse d'Orcines a accueilli la semaine dernière sur son exploitation plusieurs sportifs de haut niveau. Au programme de la journée : découverte de l'élevage ovin. Un moment important dont elle attend beaucoup puisque chaque année, l'éleveuse est "victime" de la sur-fréquentation du site Unesco. " Les gens passent à côté des brebis en criant ou parfois au milieu parce que leur montre GPS leur indique une trace... Le but de la journée était d'expliquer à ces sportifs, qui ont une influence médiatique, que la montagne est habitée et que leurs actions ont un impact sur le bien-être de nos animaux, sur nos activités économiques mais aussi sur l'environnement (érosion, gêne pour les animaux sauvages…)." L'éleveuse a surtout dans son viseur l'ouverture de nouveaux parcours de trails et de randonnées en dehors des chemins existants.
Le PNRV s'est rapproché dernièrement de l'application Géotreck et de Garmin, deux sites de géolocalisation, afin de favoriser les parcours balisés et non les traces importunes.
En attendant que les touristes entendent raison, le PNRV déploiera cet été cinq agents supplémentaires sur les secteurs de Chaudefour et Chastreix principalement. Dans la chaîne des Puys, des agents de la Garde Nationale seront de nouveau en poste.