Arrêt de l'export, une contrainte sans solution
Anthony Fayolle secrétaire général de la FDSEA fait le point sur la réglementation en cours en matière de DNC, après une réunion de crise en Préfecture lundi soir.
Anthony Fayolle secrétaire général de la FDSEA fait le point sur la réglementation en cours en matière de DNC, après une réunion de crise en Préfecture lundi soir.
Suite aux nouvelles règles décidées, ce week-end, par la Ministre de l'agriculture Annie Genevard en lien avec les derniers foyers de Dermatose Nodulaire Contagieuse recensés hors des deux Savoie, en Haute-Loire le Préfet Yvan Cordier a invité en préfecture, lundi 20 octobre au soir, la profession et l'administration pour faire le point.
Cette rencontre réunissait des représentants des syndicats FDSEA, JA, Confédération Paysanne et Coordination Rurale, de la Chambre d'Agriculture et du GDS pour la profession agricole, et de la DDT, la DDETSPP, la Préfecture et la Gendarmerie (pour la surveillance).
Un protocole efficace
Anthony Fayolle secrétaire général de la FDSEA a participé à cette rencontre et nous en retrace les points principaux. En préambule, le Préfet a refait l'historique des événements depuis juin en insistant sur l'efficacité du protocole mis en place qui a permis de contenir la maladie sur les départements de la Savoie et la Haute-Savoie. "Preuve que le protocole a fonctionné, nous dit-il, toute la zone réglementée (ZR) dans les Savoie, hormis les cantons proches de la ZR dans l'Ain, s'ouvrent ; sous autorisation de la DDETSPP, les animaux vaccinés peuvent à nouveau se déplacer".
Non respect des règles sanitaires
Le Préfet a rappelé que les cas signalés dans le Rhône, l'Ain, ou encore le Jura, sont liés à un non-respect des règles sanitaires en place, et "aujourd'hui on paie ces fautes…" s'agace Anthony Fayolle.
"Jusqu'à aujourd'hui, on n'avait peu de contraintes chez nous, mais depuis dimanche, les règles ont changé". Et le responsable professionnel d'énumérer les principales mesures contraignantes : "sur le plan national, arrêt de l'export des bovins ; et dans les 3 régions concernées par des ZR (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Occitanie), interdiction des rassemblements d'animaux (comices, concours, centres d'allotements, marchés…), et ce jusqu'au 5 novembre au minimum". Il précise que "seul est autorisé l'allotement pour des animaux destinés à la boucherie". Ainsi, "même le marché aux veaux de Costaros ne peut se tenir, car on a aucune garantie quant à la destination des animaux vendus". Autre précision, "on peut vendre des animaux d'élevage à condition qu'ils ne transitent pas par un centre d'allotement".
Une décision brutale incomprise
Les responsables FDSEA/JA n'ont pas compris le blocage à l'export, et la "brutalité de cette décision". La règle aurait pu être la même que pour la vente d'animaux d'élevage, sans passer par un centre d'allotement. "La France ne veut pas faire courir de risques aux autres pays européens certes, mais aujourd'hui les éleveurs sont confrontés à cette contrainte sans solutions".
L’Etat invite les éleveurs à faire l'effort sur cette période de 10-15 jours, “mais on ne peut pas aller au-delà" insiste Anthony Fayolle qui redoute en effet des incidences sur les cours, et sur la logistique dans les élevages et chez les opérateurs. Pour le département, les répercussions sont importantes notamment pour le marché des petits veaux dont plus de 50 % sont destinés à l'export, et pour les broutards qui traditionnellement partent à l'automne. “On ne peut pas payer pour l’irresponsabilité de certains“ martèle le responsable FDSEA.
La vaccination protège mais engendre des freins
Quant à la question de la vaccination, là aussi le responsable alerte : "La vaccination est une solution pour protéger les troupeaux. Mais si on entre dans un processus vaccinal, on met un frein à l'exportation pour plusieurs mois. De plus, se posent alors les questions du coût pour les éleveurs, de qui vaccine, ou encore de l'approvisionnement en doses…".
Le dossier de la DNC est loin d'être clos, et les décisions du Ministère dans les jours à venir seront décisives. FDSEA et JA restent mobilisés pour obtenir “une rapide réouverture du marché à l’export, si possible dès le 3 novembre“.
Des contrôles routiers en Haute-Loire
En Haute-Loire, la situation est maîtrisée à ce jour, en effet aucun cas de Dermatose Nodulaire Contagieuse n’est connue dans le département. On recense néanmoins 4 exploitations (Seneujols, Dunières, Yssingeaux et Saint Bonnet Le Froid) ayant accueilli des bovins dits « cas contact » issus du marché de Bourg en Bresse. Par précaution une surveillance active par les services de l’État avec le concours des vétérinaires sanitaires est mise en oeuvre sur ces 4 élevages afin de s’assurer du bon état de santé des animaux.
Conformément aux directives du ministre de l'Intérieur, les gendarmes de la Haute-Loire procèdent à des contrôles routiers depuis le 18 octobre afin de faire respecter les mesures de biosécurité mises en place pour empêcher la propagation de la DNC bovine, en lien avec les autres services de l'État. À ce jour, 29 contrôles routiers ciblant les transporteurs d'animaux vivants ont été réalisés, sans qu'aucune infraction n'ait été constatée. Cette opération se poursuivra jusqu'au 4 novembre inclus.
Le Préfet rappelle que les services de l’État et les forces de l’ordre resteront mobilisés pour, à la fois accompagner les agriculteurs mais également pour faire preuve de la plus grande fermeté pour les contrevenants afin que l’élevage altiligérien reste préservé.
D'après communiqué de la Préfecture de Haute-Loire