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Ardelaine et la laine naturelle

Valorisant les laines de pays, garantissant l’achat de la laine auprès de 250 éleveurs, la coopérative Ardelaine située en Ardèche fait figure d’entreprise singulière dans la filière de la transformation. L’aventure collective de cette société hors norme, créée en 1982, dans une filature de laine par une poignée d’amis issus de chantiers de jeunes, s’est transformée en réussite sociale et économique. Ardelaine qui « revalorise les laines de pays » privilégie la vente directe qui génère une marge nette de 30 % sur le produit fini.

Béatrice Barras, directrice générale et responsable des ressources humaines de la SCOP Ardelaine, présente quelques articles dans la boutique sur le site de production.
Béatrice Barras, directrice générale et responsable des ressources humaines de la SCOP Ardelaine, présente quelques articles dans la boutique sur le site de production.
© P. L. Berger

Béatrice Barras, directrice générale, responsable des ressources humaines à la SCOP Ardelaine à Saint-Pierreville, en Ardèche, est heureuse. Ce mois de juillet elle a constaté une amélioration des ventes directes sur le site de la coopérative qui emploie 35 salariés. L’aventure collective de cette société hors norme, créée en 1982, dans une filature de laine par une poignée d’amis issus de chantiers de jeunes, s’est transformée en réussite sociale et économique. Ardelaine qui « revalorise les laines de pays » privilégie la vente directe qui génère une marge nette de 30 % sur le produit fini.

Défis et contraintes

Béatrice Barras explique : « Nous collectons la laine naturelle auprès de 250 éleveurs installés en Ardèche et en Haute- Loire, soit 50 à 60 tonnes de laine/an. Nous garantissons l’achat de la laine à travers une charte de qualité. On achète la laine plus chère que le prix du marché pour inciter les éleveurs à faire de la qualité. On n’exige aucun traitement chimique sur les toisons pour obtenir des fibres naturelles biologiques. Nous valorisons ainsi la matière première. Les éleveurs font appel à notre propre équipe de tondeurs professionnels, de mars à fin juin. Les tondeurs ont une seconde compétence de matelassier ».
Ardelaine cherche tous les modes d’exploitation de la laine vierge afin d’en tirer le potentiel : garniture de matelas et oreillers, fils de textures diverses pour réaliser des vêtements, des sous-vêtements jusqu’aux traditionnels gilets de berger et tout un ensemble d’accessoires. Chacun de ces produits est géré de manière autonome. Ils ont en commun d’utiliser une pure laine vierge non traitée et des produits annexes (coton-bois) respectant les mêmes exigences biologiques. Dans la boutique, on trouve une large gamme de produits fabriqués artisanalement : vestes en laine, pulls, robes, literie, coussins etc. « La maîtrise totale de la vente nous permet de rentabiliser notre travail et d’apporter une forte plus value à nos produits », précise Cécile, une salariée. Ardelaine se qualifie volontiers de « nouvel entrepreneur » qui veut agir sur le développement local, revitaliser les régions désertifiées. « Nous avons toujours voulu jouer le jeu social et économique dans les règles. Nous savons que les consommateurs seront de plus en plus nombreux à prendre conscience de l’impact de leurs achats » indique Béatrice Barras dans son ouvrage « Ardelaine Moutons Rebelles » aux éditions Repas. Anticipant le développement durable, le respect de l’environnement, les préoccupations de santé, Ardelaine a vu juste dans les attentes des consommateurs toujours plus soucieux de produits sains et naturels. L’entreprise collective a même créé sa propre station d’épuration qui concentre les boues en relation, avec la DRIR, pour le lavage des toisons, qui concentrent beaucoup de déchets végétaux.

La fibre du développement local

Pendant toutes ces années, la SCOP Ardelaine a privilégié une politique d’investissements. « On a préféré ne pas jouer la carte de la productivité, de la hausse des salaires, pour maintenir notre politique d’investissement. Nous avons ainsi créé sur notre site un musée de la laine, en 1991, employant 2,5 salariés. Nous prévoyons, au printemps 2010, l’ouverture d’un restaurant valorisant les produits locaux avec un atelier de transformation de produits agricoles (chataignes-plats cuisinés-confitures-terrines) pour les agriculteurs et les particuliers. Le coût du bâtiment se monte à 850 000 € et à 300 000 € pour la cuisine. Valoriser les produits du terroir, travailler autrement avec les acteurs, les agriculteurs locaux, restructurer des filières sont nos ambitions. La fibre du développement local nous tient trop à coeur pour rester en si bon chemin » conclut Béatrice Barras d’Ardelaine.

Un marché libre des prix

« Il n’y a pas de régulation des prix sur le marché français de la laine. Le marché est libre des prix à l’inverse du marché anglo-saxon. Par ailleurs, c’est un marché difficile où la laine n’est pas achetée à un haut prix aux éleveurs, qui ont du mal à dégager une valeur ajoutée. En matière de prix, les laines de France sont en concurrence avec les laines britanniques et néo-zélandaises » explique Hubert Dupotet, délégué général à la chambre syndicale des laines de France. La chambre syndicale des laines de France a déposé une marque « Laine de France » en France et au Japon qui certifie la provenance de la laine d’ovins nés en France. Les laines de France sont très appréciées pour leur gonflant, leur élasticité et conviennent particulièrement au bourrage des futons utilisés au Japon. Les laines de France ne sont pas destinées à l’habillement. Les laines ramassées en France sont exportées à plus de 80 % vers le Japon (laines lavées), la Chine (laine en suint ou sans transformation).

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