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« Apporter à nos troupes des solutions à long terme »

L’objectif des 800 installations annuelles devrait être atteint cette année en Auvergne-Rhône-Alpes. Le fruit d’une conjonction de facteurs, selon Nicolas Merle, président des JA Aura.

En cette rentrée, les dossiers syndicaux sont nombreux. Sur lesquels êtes-vous particulièrement mobilisés ?

Nicolas Merle : Un des premiers dossiers inquiétant pour notre région, c’est la fin de l’exonération de charges sociales pour les travailleurs occasionnels et demandeurs d’emploi (TODE). Nous nous sommes mobilisés, la semaine dernière à Valence, pour exiger des réponses claires du ministère. Le recours aux travailleurs saisonniers sur notre région est important. L’exonération permettait de garder de la compétitivité sur nos exploitations, en évitant de faire appel aux travailleurs détachés.

Sur le volet économique, les JA tout comme la FNSEA ont été forces de proposition dans le cadre des États généraux de l’Alimentation puis de la Loi alimentation. Qu’en attendez-vous ?

Cette loi sera aboutie si dans la construction du prix, le producteur y trouve son compte. Autrement dit, la prise en compte des coûts de production doit désormais être la règle. Le calcul du coût doit être gravé dans la loi, via l’interprofession. En cas de désaccord interprofessionnel, l’indicateur devra être fixé par l’observatoire des prix et des marges. Enfin sur le volet 2 de la loi alimentation, nous militons pour que les points relatifs à l’environnement ne contraignent pas davantage les exploitants sans contrepartie financière.

La question de la rémunération est centrale lorsqu’on veut attirer des vocations. L’installation de jeunes dans région Auvergne-Rhône-Alpes est-elle encore dynamique ?

Nous sommes bien partis cette année pour atteindre notre objectif de 800 installations même si ce volume n’est pas suffisant pour compenser les nombreux départs en retraite. Une combinaison de facteurs explique ce chiffre. Depuis quasiment un an, nous fonctionnons avec une nouvelle grille de DJA (dotation jeunes agriculteurs). Avec la réforme, la dotation a été valorisée en moyenne de 10 000 euros sur la région. Nous atteignons ainsi une DJA moyenne de 30 000 euros, avec au plus haut, une dotation de 63 000 euros (jeune installé en bio, en montagne avec une diversification), et au plus bas, une dotation de 20 000 euros. Le travail que nous réalisons pour promouvoir le métier paye, tandis que les dispositifs (installation sociétaire, recours au salariat, groupements d‘employeurs…) contribuent à redonner de l’attractivité au métier. Mais il est clair aujourd’hui que pour vraiment relancer les reprises et les transmissions d’exploitation, il nous faudrait du prix.

Quels sont les dispositifs qui pourraient encourager l’installation-transmission ?

Dans la majorité des départements, de nombreux dispositifs existent et facilitent la transmission. Toutefois, il est parfois difficile pour un agriculteur en fin de carrière de se projeter dans la cession de son activité. C’est une étape de la vie professionnelle mais aussi personnelle qui nécessite un accompagnement pointu et des encouragements. Au niveau de JA Aura, nous avons démarré un travail sur ce sujet majeur, en imaginant un fond d’accompagnement à la succession et à la transmission (FAST). Un dispositif expérimenté en Savoie, qui pourrait être étendu à la région et peut-être même au niveau national. Destiné aux agriculteurs qui souhaitent céder à un jeune, le FAST propose un accompagnement personnalisé incitatif durant les cinq années qui précèdent la cessation d’activité effective avec des exonérations de charges MSA, pouvant aller de 15% à l’entrée du dispositif jusqu’à 75% lors de la cessation d’activité. Parallèlement, nous travaillons avec nos partenaires sur les leviers pour encourager les jeunes à se lancer. Les dispositifs d’acquisition progressive du capital en font partie.

D’ici deux ans, on connaîtrait les contours de la future PAC. Alors que des idées commencent à infuser, quelle est la position de JA ?

Avant de s’interroger sur la répartition des aides entre filières, il nous semble essentiel d’avoir des réassurances quant au budget de la PAC. Sur ce point, rien n’est gagné. A la question, faut-il privilégier une PAC à l’actif ou à l’hectare, JA défend la première hypothèse. Nous profiterons du prochain Sommet de l’élevage (du 3 au 5 octobre à Clermont-Ferrand) pour échanger sur ce sujet et sur bien d’autres avec les élus.

Les JA déménagent au Sommet

Rendez-vous dans le pavillon d’accueil

En rejoignant le hall d’accueil, les Jeunes Agriculteurs d’Aura disposeront d’un espace plus grand pour promouvoir l’installation et la défense des Jeunes. Durant trois jours, responsables professionnels et animateurs se relaieront pour échanger avec les visiteurs. A noter, que plusieurs conférences portant sur l’installation-transmission se tiendront au Sommet : mercredi 3 octobre, de 14 à 15h30, « le renouvellement des générations en agriculture : une problématique de territoires, des enjeux partagés », à l’initiative d’Installer en Massif central et de l’AFDI Auvergne. Jeudi 4 octobre, de 10 à 12 heures, « l’installation-transmission en Auvergne-Rhône-Alpes : un défi pour l’agriculture de demain, un enjeu pour les territoires ». Enfin, fidèles à leur sens de la fête, les JA Aura proposeront aux visiteurs un afterwork au Sommet, le jeudi 4 octobre à partir de 20 heures.

Plus d’infos au  04 73 28 77 88.


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