Technique
Apporter l’azote minéral tôt pour récolter tôt
Durant 3 années consécutives 2011 à 2013, les 4 chambres d'agriculture de la région Auvergne ont testé la période optimale pour l'apport d'azote sur fauche précoce.
Plus d'informations dans les pages de la Haute-Loire Paysanne du vendredi 31 janvier 2014.
L’azote est le moteur essentiel de l’herbe. Il agit directement sur le rendement en augmentant le nombre de talles des graminées fourragères. Il permet aussi de récolter tôt : l’azote accélère la pousse ce qui permet d’avancer la date de récolte.
Ainsi l’apport est intéressant sur les parcelles qu’on veut exploiter en fauche précoce (ensilage, enrubannage) ou en pâture.
En sortie d'hiver, même si l'air ambiant se réchauffe, le sol reste froid et la minéralisation ne permet pas toujours de couvrir les besoins des plantes qui repartent en végétation.
Apporter tôt, oui mais à quel moment ?
Durant 3 années consécutives 2011 à 2013, les 4 chambres d'agriculture de la région Auvergne ont testé la période optimale pour l'apport d'azote sur fauche précoce.
Cet élément nutritionnel doit être disponible pour les prairies au plus tard au moment de leur démarrage en végétation.
Pour les prairies à flore précoce (à base de ray-grass, dactyle...), le repère de départ en végétation se situe à 200°C cumulés à partir du 1er février. Pour être pleinement disponible, l'azote minéral doit donc être apporté juste avant ce repère.
Cependant, l'azote ne doit pas être apporté trop tôt pour limiter les risques de lessivage et la baisse de son efficacité. Mais il ne doit pas être apporté trop tard pour ne pas pénaliser le rendement (la croissance ralentie par le manque d'azote au début n'est jamais récupérée au cours du cycle) ainsi que la baisse des valeurs alimentaires.
Les résultats des essais démontrent que l'apport d'azote minéral peut commencer à partir du repère des 200°C cumulés depuis le 1er janvier avec une fenêtre d'intervention d'environ 15 jours pour réaliser ce premier passage. Le choix sera fonction des conditions climatiques et de la portance du sol.
Dans tous les cas, les apports doivent être réalisés avant le départ en végétation, soit les 200°C cumulés à partir du 1er février (voir schéma).
Quelle dose d'azote apporter ?
Pour calculer précisément la dose minérale à apporter, il faut tenir compte des objectifs de production de la prairie (25 unités/TMS), des restitutions au pâturage, des fournitures du sol et des apports organiques (source d'éléments nutritifs incontournable).
Avec un apport de 15 à 20 tonnes de fumier/ha ou 20 à 25 m3 de lisier/ha, il reste à apporter un complément d'azote minéral de 50 à 60 unités/ha pour les prairies destinées à l'ensilage, enrubannage ou pâture précoce. Un apport en une fois à la bonne date est le plus justifié. Il allie efficacité technique, économique et temps de travail.
Equipe fourrages CA 43
R.Tendille, P.Mounier, P.Tyssandier