Appel à mobilisation nationale contre le Mercosur
Alors que la FNSEA et les JA appellent à une grande journée d’action, le vendredi 26 septembre, les éleveurs de viande bovine, en première ligne d'un possible accord commercial entre l'Europe et le Mercosur, devraient massivement rejoindre le mouvement.
Alors que la FNSEA et les JA appellent à une grande journée d’action, le vendredi 26 septembre, les éleveurs de viande bovine, en première ligne d'un possible accord commercial entre l'Europe et le Mercosur, devraient massivement rejoindre le mouvement.

Pourquoi les agriculteurs manifesteront le vendredi 26 septembre ?
Cette mobilisation lancée à l'initiative de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs aura lieu contre « le Mercosur, les taxes imposées par Donald Trump et le flot des importations internationales qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres », explique Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, qui avait déjà dit son hostilité à l’accord de libre-échange entre des pays latino-américains du Mercosur et l’Union européenne. Dans un entretien au Journal du dimanche, Arnaud Rousseau interpelle le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu sur l’effondrement de la souveraineté alimentaire : « J’attends de Monsieur Lecornu ce que j’attendais déjà de ses prédécesseurs : une vision et un cap pour apporter des réponses à une agriculture travaillée par le doute, en nous donnant les capacités d’entreprendre, afin de garantir la souveraineté du pays, en particulier sa souveraineté alimentaire. »
« On fait rentrer massivement sur notre territoire des produits qui ne correspondent pas à nos standards, qu'on n'aurait pas le droit de produire en France. Aujourd'hui, un agriculteur français serait condamné s'il produisait la viande qu'on va importer massivement du Brésil et qui va se retrouver dans les assiettes de nos gamins à la cantine ou dans les restaurants »,
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.
Accord entre l'UE-Mercosur : quelles conséquences pour l'élevage français et européen ?
Pour la Fédération nationale bovine (FNB), l’accord conclu avec le Mercosur est jugé "toxique" puisqu'il prévoit de faciliter l’entrée supplémentaire de 99 000 tonnes de viande bovine à droits de douane réduits, et de supprimer les droits de douane sur les 58 000 tonnes du contingent Hilton (actuellement à 20%), "et cela, alors qu’aucune mesure de réciprocité concernant les normes de production n’est prévue !". En effet, rien Rien sur l’alimentation animale et l’usage d’antibiotiques activateurs de croissance, rien sur le bien-être animal, rien sur l’environnement, rien sur la traçabilité sanitaire des animaux… rien !
La France peut-elle encore stopper l'accord entre l'Europe et le Mercosur ?
Pour stopper l'accord, la France doit saisir la Cour de Justice européenne en invoquant le motif "d'incompatibilité de l’accord avec les traités européens". Ainsi, près de 80 députés français ont déposé le 15 septembre une proposition de résolution européenne transpartisane pour demander à la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de se prononcer sur « l'incompatibilité » de l'accord commercial UE-Mercosur avec les traités européens.
« Cet accord est perdant sur tous les plans et incompatible avec les traités européens », martèlent ces parlementaires, qui appellent le gouvernement français à « saisir la Cour de justice de l'Union européenne afin de l'interroger sur la compatibilité du processus de validation de l'accord et de son contenu avec les traités européens ».
Signée par près de 80 députés à l'initiative de François Ruffin (groupe Écologiste et social), la proposition regroupe des élus socialistes, écologistes, communistes, Les Républicains, Renaissance, MoDem, Horizons ou encore du groupe centriste Liot. Ces derniers estiment notamment qu'il existe des « incertitudes » quant à la compatibilité de l'accord entre l'UE et les pays latino-américains avec les « engagement climatiques » de l'UE ou encore ses engagements « en matière de protection de l'environnement, des consommateurs et de santé publique ».
Les actions du 26 septembre seront à l'appréciation des FDSEA. Elles pourront prendre la forme de visites de grandes surfaces « pour aller chercher tous les produits non conformes », mais aussi des manifestations devant les préfectures et dans les rues.