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Apiculture
Apiculteur, une passion et des métiers : éleveur, producteur et commerçant

Le Gaec des Ruchers du Mézenc aux Estables s'est agrandi avec l'arrivée d'Émilien installé depuis un mois. Les 3
associés s’occupent de 500 ruches et leur activité va de l’élevage des abeilles jusqu’à la production et la commercialisation du miel.

nÉmilien vient de rejoindre son oncle et sa tante Gérard et Rachel Fargier, en s'installant le 12 janvier dernier comme associé du Gaec des Ruchers du Mézenc aux Estables. Le virus de l'apiculture, les deux hommes l'ont attrapé jeunes en partageant, ce qui allait devenir une passion, au contact de quelqu'un qui a su les initier et les former.
À 60 ans, Gérard est heureux de voir son neveu "reprendre le flambeau" et ce dernier voit dans cette installation "une belle opportunité". Émilien a fait son stage de 3ème chez son oncle, puis a poursuivi des études par un BTS Construction bois après un Bac STI2D. Dans le même temps, il travaillait les étés sur les ruchers. Et c'est donc tout naturellement, que Rachel et Gérard ont proposé à leur neveu de s'installer avec eux en prévision du prochain départ en retraite de Gérard. Il a alors passé un bac Pro agricole par correspondance pour pouvoir s'installer avec les aides. "Mais je n'ai pas pu faire de stage en apiculture, puisque la formation ne portait que sur les productions bovine, ovine ou caprine. J'ai donc fait mon stage chez mon père producteur laitier" explique Émilien déçu de n'avoir pas pu profiter de cette formation pour voir d'autres choses sur la production qui l'intéresse. Heureusement, le jeune homme pourra par la suite suivre des formations avec l'ANERCEA (Association nationale des Éleveurs de Reines) ou autre structure pour se perfectionner.

De l'élevage des abeilles à la production de miel

Les associés sont aujourd'hui à la tête de quelques 500 ruches et assument toutes les étapes de cette activité depuis la formation des essaims, jusqu'à la commercialisation du miel et de ses dérivés. Ils assurent donc l'élevage des reines pour renouveler le cheptel et compenser les pertes hivernales, les nombreuses transhumances pour que chaque ruche fasse deux productions par an, le nourrissage et la surveillance des colonies, et bien sûr l'entretien et les réparations des ruches. Les deux hommes s'occupent en priorité des ruchers et de l'extraction du miel, tandis que Rachel est en charge de la tranformation et de la commercialisation.
Mais revenons un peu en arrière. Gérard Fargier a acheté ses premières ruches en 1981 en amateur alors qu'il travaillait à la Poste. Puis la passion prenant le dessus, il s'installe apiculteur en 1990 et investit. Il a alors 200 ruches et vend toute sa production en direct sur des marchés, et dans son magasin construit en 2002. "Je faisais 3 marchés par semaine, puis quelques rendez-vous annuels comme la Foire aux miels à Aiguilhe et un marché à Paris en période de Noël".
Petit à petit, le nombre de ruches augmente pour arriver à 400 en production. En 2012, Rachel quitte son emploi pour s'installer en Gaec avec lui. Pour mutualiser les coûts, le Gaec a construit une miellerie avec un autre apiculteur de Monistrol/Loire, à mi-chemin entre les deux exploitations à Bessamorel. Avec l'arrivée d'Émilien, et de 2 autres apiculteurs, la miellerie devrait s'agrandir.
Conduite en agriculture biologique, l'exploitation est désormais bien installée. Le Gaec a su diversifier ses produits en proposant des miels de montagne, de sapin et toutes fleurs produits sur le département, mais également des miels d'acaccias, de châtaigniers et de lavande gràce à des transhumances en Ardèche, dans le Gard ou encore en Isère. Rachel fabrique aussi des produits dérivés comme des pains d'épices plébiscités par ses clients qu'elle a su fidéliser au fil des années.

Produire est le plus difficile

L'exploitation s'est agrandie, mais la production par ruche a, elle diminué au fil du temps. Gérard explique : "Quand j'ai débuté, une ruche produisait 25 à 30 kilos de miel de montagne par an sans jamais la déplacer. Aujourd'hui, pour atteindre 20 kg de moyenne, il faut transhumer 3 fois". Cette tendance, l'apiculteur l'explique par différents facteurs, et notamment l'évolution de l'agriculture dans les zones d'élevage. "Pour optimiser les fourrages pour leurs animaux, les éleveurs ensilent leurs parcelles de plus en plus tôt, avant la floraison des diverses espèces de leurs prairies. Et c'est encore plus vrai sur des prairies temporaires. Nos abeilles n'ont donc plus rien à butiner dès fin mai début juin. Il faut alors être très vigilants, surveiller la météo et les stades de floraisons dans la nature et être très réactifs pour déplacer nos ruchers. Il faut être toujours prêts". Grâce à l'expérience de Gérard et au réseau qu'il s'est constitué au fil des ans, les associés peuvent compter sur une bonne entente avec les agriculteurs chez qui ils installent leurs ruchers. Autre souci pour les apiculteurs, le varroa, une menace permanente.
Avec l'arrivée d'Émilien, le Gaec des Ruchers du Mézenc continue à se développer. Pour compléter l'équipe, le Gaec compte aussi une salariée et un stagiaire. Les 3 associés se veulent optimistes. La consommation de miels progresse, et installés aux Estables dans un village très touristique, leur magasin fonctionne relativement bien. "Outre les locaux, ma clientèle est liée au tourisme, un tourisme fidèle qui revient régulièrement" explique Rachel. Et tout ceci fait dire à Gérard Fargier : "Quand je me suis installé, il était difficile de vendre le miel pour pouvoir vivre de ma production. Aujourd'hui, le plus difficile c'est de produire".

 

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