Politique
André Chassaigne prend le pouls des agriculteurs
Le député puydômois André Chassaigne et son suppléant Julien Brugerolles ont invité mardi 9 janvier les agriculteurs de la 5ème circonscription Thiers-Ambert-Limagne à échanger sur les problématiques de leur profession à la veille du débat sur la PLOA.
Le député puydômois André Chassaigne et son suppléant Julien Brugerolles ont invité mardi 9 janvier les agriculteurs de la 5ème circonscription Thiers-Ambert-Limagne à échanger sur les problématiques de leur profession à la veille du débat sur la PLOA.
Les frimas de l'hiver n'ont pas empêché les agriculteurs de se rendre à Marsac-en-Livradois mardi dernier, répondant à l’invitation d'André Chassaigne. Le député puydômois et son suppléant Julien Brugerolles sont venus prendre le pouls d’une profession désabusée ne sachant plus sur quel pied danser entre grands enjeux de souveraineté alimentaire et transition écologique, à la veille du débat à l’Assemblée national du projet de loi d’orientation agricole (PLOA). Bien que le décret n’ait pas encore été déposé « il devrait l’être au prochain conseil des ministres le 17 janvier », les quatre grands axes le composant sont connus « à condition que le remaniement (en cours ce mardi 9 janvier) ne concerne pas le ministre de l’Agriculture » précise le député. Ainsi, ce projet de loi devrait compter plusieurs mesures en faveur de l'installation, de la valorisation des métiers de l'agriculture, de la formation et du foncier agricole.
Qu'en pensent les agriculteurs ?
C'est à peu près la question qui a été posée à l'assemblée composée à la fois d'agriculteurs et d'élus locaux. À la droite d’André Chassaigne, David Chauve, président de la Chambre d’agriculture, était également présent pour éclairer le député sur la situation départementale. Concernant l’installation et le renouvellement des générations, les agriculteurs, jeunes et moins jeunes présents, affirment que le manque de revenu et les conditions de travail n’encouragent pas la reprise.
« Notre métier est en décalage avec le reste de la société. Le temps pour les loisirs est restreint voire même inexistant pour les vacances, comparé aux cinq semaines de congés payés dont bénéficient les salariés. Rajoutez à cela un revenu tout juste suffisant pour faire vivre le bonhomme… pas étonnant que personne ne se bouscule. »
Le président de la Chambre d’agriculture confirme cette tendance. « Bien que les chiffres de l'installation soient bons dans le Puy-de-Dôme, on constate une difficulté accrue de renouvellement générationnel sur les filières classiques, surtout le lait et la viande. »
Déjà conscient des difficultés de la profession à trouver du sang neuf, André Chassaigne rebondit : « c'est malheureusement le problème de beaucoup de métier, regardez les médecins. Selon le député, les jeunes d'aujourd'hui ne se demandent plus qu'est-ce que je vais faire dans la vie mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? »
Le prix, le prix et toujours le prix !
Alors comment contrer la perte de productivité qui s'annonce ? « Le prix ! » répondent les agriculteurs. Nombreux sont ceux dans la salle des fêtes de Marsac-en-Livradois à témoigner « être déçus de la loi Egalim » qui selon eux, « a juste le mérite d’avoir faire connaître davantage nos coûts de production (...) sans les faire respecter pour autant».
La position d'André Chassaigne est claire sur le sujet : « sans une réelle coercition de la part de l'État, il ne faut rien attendre des industriels et des distributeurs ».
Sur le sujet du foncier et notamment des groupements fonciers agricoles (GFA) qui pourraient, selon la PLOA, permettre à des investisseurs privés d'acquérir des terres agricoles, le député et son suppléant sont dubitatifs « nous craignons que cela entraîne de la surenchère ». Des craintes partagées par les agriculteurs du territoire d'Ambert.
Le 12 janvier prochain, c’est à la salle des fêtes de Luzillat, en Limagne, qu’ André Chassaigne viendra prendre le pouls de la profession agricole.