Pac
“Aller au-delà d’une seule politique de soutiens”
Dans le cadre de son cycle de séminaires, VétagroSup, en lien avec la société française d’économie rurale, a organisé un temps fort sur la future Politique agricole commune.
Les plus et les moins
Même si la réflexion sur la Politique agricole commune ne fait que commencer, le Sidam a déjà mené, en collaboration avec les responsables professionnels, un travail d’expertise, permettant d’évaluer les points positifs et négatifs de la réforme. La proposition de budget est, selon Thierry Boulleau, tout à fait acceptable : “Après rééquilibrage, le plafond de la France oscillerait autour de 7,6 milliards d’euros annuels entre 2014 et 2019. C’est tout à fait honorable quand on se souvient des velléités de baisse de budget qui existaient il y a encore deux ans.” Le Massif central se retrouve dans l’architecture proposée pour les soutiens. Si tant est toutefois que le paiement de base soit harmonisé rapidement, de manière nationale et qu’il prenne en compte les actifs. “Le niveau de DPU (droits à paiement unique) dans nos régions est de l’ordre de 200 €/ha, contre 280 €/ ha en moyenne en France”, explique Thierry Boulleau. L’harmonisation est donc un plus.
Des marges de manœuvre
Les trois mesures vertes, adossées à la prime de base, ne sont pas dérangeantes, si et seulement si, elles reviennent à reconnaître les pratiques vertueuses existantes. “La sanctuarisation est contre-productive pour l’agriculture et l’environnement”, soutient l’ingénieur. D’où la demande syndicale de souplesse dans la gestion des ressources fourragères. Sur les paiements couplés, le Massif central espère gagner des marges de manœuvre pour garantir le maintien de la PMTVA (prime à la vache allaitante), de la prime à la brebis, mais aussi pour augmenter l’enveloppe y compris à des productions nouvelles, telles que la production porcine de montagne et des zones à faible densité. La moitié du budget ICHN et PHAE étant consommé dans le Massif central, les agriculteurs ont forcément été attentifs au sort réservé au second pilier. Les possibilités budgétaires sont jugées encourageantes, mais des combats restent à mener sur le renforcement des ICHN et sur le maintien des zones défavorisées simples, dont les critères en cours de révision pourraient évincer deux tiers des zones du dispositif, soit un manque à gagner de 4 000 à 5 000 euros annuels par exploitation. Au-delà de la cuisine technique qu’il va falloir travailler encore et encore, sur les grands principes, les élus du Massif central déplorent des failles dans la réforme. Première d’entre elles : le manque de régulation dont on connaît les effets dévastateurs auprès des consommateurs et des agriculteurs. “Nous ne sommes pas seulement sur une problématique de soutiens. La Pac, dans ses objectifs initiaux, devait garantir la présence de l’agriculture sur tout le territoire.” Et pour ça, il faut renforcer les mesures sur les marchés, adapter les outils de gestion des risques aux problématiques de l’élevage de ruminants, tenir compte des actifs et reparler certainement de préférence communautaire. Vaste entreprise dans laquelle le Massif central va s’employer à être force de persuasion.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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