Aller au contenu principal

Alerte gale psoroptique ovine : Être très vigilant lors de tout mouvement

Une recrudescence de foyers de gale ovine est actuellement observée dans notre région. Cela implique d'être particulièrement vigilant, notamment lors des mouvements, pour prévenir tout risque de contamination de votre cheptel.

L'arrivée de nouveaux animaux est une cause majeure de contamination de votre troupeau d'où la nécessité d'être vigilant par rapport à toute introduction.
L'arrivée de nouveaux animaux est une cause majeure de contamination de votre troupeau d'où la nécessité d'être vigilant par rapport à toute introduction.
© GDS Creuse

La gale psoroptique provoque des pertes économiques importantes. Avec l'accroissement des échanges en cheptel ovin, de nouveaux foyers ont été identifiés d'où la nécessité d'être attentif dans la surveillance de votre troupeau et vigilant par rapport à toute introduction ou réintroduction.

Un acarien microscopique
Psoroptes ovis, agent de la gale psoroptique, est un acarien de 500 à 700 µm qui vit sur la peau et se nourrit de débris cutanés et de lymphe. Sa multiplication est rapide et est entièrement réalisée à la surface de l'hôte. La femelle ovigère peut vivre entre 5 et 6 semaines et pond une centaine d'oeufs par jour qu'elle dépose à la surface de la peau, en marge des croûtes épidermiques. Ovales, blancs et nacrés, les oeufs éclosent en 1 à 3 jours (cette durée d'éclosion est prolongée si les oeufs ne sont pas en contact direct avec la peau). Les larves qui en émergent deviennent adultes en 1 semaine.

Un pic d'activité à l'automne, une latence au printemps
L'automne est une période propice au développement de ce parasite. Avec l'augmentation de l'hygrométrie et la diminution de la luminosité, associées à la rentrée des animaux en bergerie, on observe une exacerbation de l'activité des parasites et des symptômes. Au contraire, on constate au printemps une latence parasitaire et un repos l'été. À cette période, les parasites se réfugient dans des zones corporelles privilégiées (fosses infra-orbitaires, périnée, scrotum, plis inguinaux et espace interdigité, conduit auditif).

Des symptômes discrets au départ puis rapidement caractéristiques
Sur les adultes, 40 jours après la contamination, les symptômes débutent par un prurit discret avec apparition de papules jaunâtres (bouton de gale) sur les parties lainées. Ce prurit provoque le réflexe buccal caractéristique lors de grattage des lésions (rire du mouton). La contagion se fait rapidement et on observe quelques animaux avec des mèches de laine tirées. Ensuite, le derme s'épaissit, s'indure, des croûtes se forment, la laine s'arrache par plaques sur les flancs et le dos, laissant à nu une peau enflammée, croûteuse, hyperkératosique. L'évolution conduit à des surinfections bactériennes avec une atteinte de l'état général, une perte d'appétit, des avortements ou la mort par hypothermie et intoxination. Ceci conduit à l'apparition d'animaux galeux chroniques qui pérennisent l'infestation. Sur les agneaux, dans un troupeau atteint, dès l'âge de 8 jours des taches blanches apparaissent à différents endroits du corps (décoloration de la laine par le léchage) d'où la dénomination d'agneau « léopard ». Le diagnostic clinique peut être délicat s'il n'y a pas de lésion et en l'absence d'un test sérologique de troupeau (en cours d'évaluation en France), le raclage cutané reste le seul examen complémentaire réalisable, même si ce test nécessite une certaine habitude et peut manquer de sensibilité.

Plusieurs sources de transmissions
La transmission se fait directement : introduction, rassemblements (foire, concours...), mélanges d'animaux (clôtures déficientes) ou indirectement : chiens, oiseaux, clôtures, matériel de tonte, lieux de grattage (arbres, piquets...). Le parasite adulte peut survivre deux semaines dans le milieu extérieur et jusqu'à quatre semaines pour les femelles ovigères dans des conditions hivernales. Pour les formes immatures, dans des zones particulièrement favorables (souillées par le suint, à l'abri des bâtiments) la survie des acariens pourrait atteindre plusieurs mois.

La vigilance à l'introduction, une étape sanitaire essentielle
Pour éviter la contamination de votre troupeau, vous devez être particulièrement vigilant lors de tout mouvement. N'achetez pas d'animaux dont vous ne connaissez pas la provenance, échangez avec le vendeur pour connaître l'historique sanitaire de son exploitation, isolez pendant au moins 40 jours les animaux et, même s'ils sont apparemment sains, traitez-les avec une lactone macrocyclique (protocole à définir lors de la prescription de votre vétérinaire), voire associée à une application d'acaricide. Une gestion adéquate des mouvements représente une des bases de la gestion sanitaire de votre troupeau et chaque entrée nécessite une attention afin de définir les mesures adaptées. Vous pouvez vous appuyer sur le Billet de garantie conventionnelle (BGC) ovin mis à votre disposition par GDS Creuse. Parallèlement, un programme national de gestion de la gale est en train de se mettre en place. Pour toute information complémentaire, n'hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou GDS Creuse.

Les plus lus

DNC - Face aux mensonges, FDSEA ET JA du Cantal demandent ouvertement des têtes

À la demande la FDSEA et des JA du Cantal, une réunion s’est tenue lundi 11 août à la préfecture du Cantal, et en présence de…

Intempéries : après l’orage, les agriculteurs toujours dans l’incertitude

Un mois après les violents orages de grêle du 25 juin, la Corrèze panse encore ses plaies. Des campagnes abîmées, des…

deux hommes, la famille Lemmet, avec du fromage saint-nectaire
AOP saint-nectaire, une tradition chez les Lemmet

Julien Lemmet incarne la quatrième génération de producteurs fermiers au Gaec de l’Estival de Marcenat. Une tradition…

Le burger fermier de Benoît Lafon

Saveur d'Ayvals - À bord de son food-truck, Benoît Lafon, éleveur salers à Jussac, sillonne tout l’été les marchés de pays et…

Nicolas Cussac sur son exploitation.
Photovoltaïque : pour une maîtrise des coûts de l’électricité sur l'exploitation

Pour maîtriser sa facture d’électricité, le Gaec Cussac La Chaumette s’est converti au photovoltaïque et au chauffe-eau…

Face à la DNC, les éleveurs du Puy-de-Dôme sont appelés à fermer les portes de leur exploitation

La Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) continue de se propager en Savoie et Haute-Savoie. DDPP, GDS et les vétérinaires…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière