Alerte gale psoroptique ovine
Une recrudescence de foyers de gale ovine est actuellement observée en Limousin. Cela implique d’être particulièrement vigilant, notamment lors de toute introduction, pour prévenir tout risque de contamination de votre cheptel.
La gale psoroptique provoque des pertes économiques importantes. Avec l’accroissement actuel des échanges en cheptel ovin, de nouveaux foyers ont été identifiés d’où la nécessité d’être attentif dans la surveillance de votre troupeau et vigilant par rapport à toute introduction.
Un acarien microscopique
Psoroptes ovis, agent de la gale psoroptique, est un acarien de 500 à 700 µm qui vit sur la peau et se nourrit de débris cutanés et de lymphe. Sa multiplication est rapide et est entièrement réalisée à la surface de l’hôte. La femelle ovigère peut vivre entre 5 et 6 semaines et pond une centaine d’œufs par jour qu’elle dépose à la surface de la peau, en marge des croûtes épidermiques. Ovales, blancs et nacrés, les œufs éclosent en 1 à 3 jours (cette durée d’éclosion est prolongée si les œufs ne sont pas en contact direct avec la peau). Les larves qui en émergent deviennent adultes en 1 semaine.
Un pic d’activité à l’automne, une latence au printemps
L’automne est une période propice au développement de ce parasite. Avec l’augmentation de l’hygrométrie et la diminution de la luminosité, associés à la rentrée des animaux en bergerie, on observe une exacerbation de l’activité des parasites et des symptômes. Au contraire, on constate au printemps une latence parasitaire et un repos l’été. À cette période, les parasites se réfugient dans des zones corporelles privilégiées (fosses infraorbitaires, périnée, scrotum, plis inguinaux et espace interdigité, conduit auditif).
Des symptômes discrets au départ puis rapidement caractéristiques
Sur les adultes, les symptômes débutent de façon discrète par un prurit avec l’apparition de papules jaunâtres (bouton de gale) sur les parties lainées. Ce prurit provoque le réflexe buccal caractéristique lors de grattage des lésions (rire du mouton). La contagion se fait rapidement, on observe quelques animaux avec des mèches de laine tirées. Ensuite, le derme s’épaissit, s’indure, des croûtes se forment, la laine s’arrache par plaques sur les flancs, le dos, laissant à nu une peau enflammée, croûteuse, hyperkératosique. L’évolution conduit à des surinfections bactériennes avec une atteinte de l’état général, une perte d’appétit, des avortements ou la mort par hypothermie et intoxination. Ceci conduit à l’apparition d’animaux galeux chroniques qui pérennisent l’infestation. Sur les agneaux, dans un troupeau atteint, dès l’âge de 8 jours, apparaissent des tâches blanches à différents endroits du corps (décoloration de la laine par le léchage) d’où la dénomination d’agneau « léopard ». En cas de doute, contactez votre vétérinaire.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 16 janvier 2014.