Agrivoltaïsme : Une première ombrière sur grandes cultures dans le Puy-de-Dôme
Acteur de référence de l'agrivoltaïsme en France, la société TSE vient d'inaugurer sa première ombrière sur grandes cultures dotée de trackers dynamiques sur l'exploitation d'Hervé Malgat à Chadeleuf dans le Puy-de-Dôme. Une prouesse technique qu'a découvert récemment avec intérêt, une délégation venue des Pays de la Loire.
Acteur de référence de l'agrivoltaïsme en France, la société TSE vient d'inaugurer sa première ombrière sur grandes cultures dotée de trackers dynamiques sur l'exploitation d'Hervé Malgat à Chadeleuf dans le Puy-de-Dôme. Une prouesse technique qu'a découvert récemment avec intérêt, une délégation venue des Pays de la Loire.



Des ombrières solaires sur grandes cultures : comment ça marche ?
Sur une parcelle située en Limagne sud de 5 000 m², à Chadeleuf dans le Puy-de-Dôme, derrière les arbres et les bosquets, se dressent des installations d'un nouveau genre. Des ombrières solaires alignées, espacées entre elles de 15 mètres, sous lesquelles sera semée très prochainement de l'orge. Dotées de 55 capteurs, les panneaux photovoltaïques s'adaptent en temps réel au vent, à l'humidité du sol, à la pluie...Pour les interventions au champs, en cas de vent et de fortes pluies, les panneaux photovoltaïques se rétractent complètement à la verticale.
« Le système de pilotage agroclimatique intelligent permet aux panneaux solaires de suivre non seulement la courbe du soleil pour produire de l'électricité toute la journée, et surtout de s'adapter aux besoins de l'agriculteur et de sa production. Les panneaux s’orientent automatiquement grâce à un système de trackers solaires couplé à des capteurs répondant en premier lieu aux besoins des cultures. Nous mettons en effet un point d'honneur à placer l'activité agricole au coeur des dispositifs », explique Mickaël Mairand, directeur de la zone Grand Ouest chez TSE.
Dans cette perspective, les résultats agronomiques de la parcelle portant les panneaux seront comparés à une parcelle test de 8 000 m² située juste à côté.
Objectif : mesurer les conséquences sur le cycle cultural de la plante et in fine sur les rendements. Le protocole agronomique expérimental va durer neuf années. La Chambre départementale d'agriculture du Puy-de-Dôme fera ainsi des retours réguliers à TSE afin d'optimiser continuellement le pilotage en faveur des besoins de l'agriculteur et identifier les variétés les plus adaptées à la culture sous ombrières.
L'agriculture doit rester la priorité
Pour Hervé Malgat, l'exploitant de ces terres à la tête de 90 hectares de cultures et de 15 hectares en productions de plantes à parfum et médicinales, la combinaison entre production alimentaire et énergétique n'est pas dénuée de sens : « Les agriculteurs nourrissent nos concitoyens. Ils peuvent également fournir de l’énergie à leur territoire, si grâce à l’agrivoltaïsme, coexistent sur un même terrain la production agricole et électrique. C’est ce que m’a proposé TSE avec cette ombrière intelligente ».
La centrale qui devrait être raccordée au réseau d'ici un an a été calibrée pour produire 278 Kw.
« L'ombrage partiel et tournant généré par les ombrières dynamiques limite les stress climatiques auxquels sont soumises les cultures et protège les animaux en cas d'intempéries. Avec une faible emprise au sol et une compatibilité avec l'ensemble des machines agricoles (passages jusqu'à 15 mètres), cette installation constitue une vitrine pour l'agrivoltaïsme de demain », estime Arnaud Jarrige, référent agricole TSE sur l'agence de Clermont-Ferrand.
Agrivoltaïsme : la question centrale du partage de la valeur
Alors que les projets d'agrivoltaïsme fleurissent un peu partout sur le territoire, l'ambition de TSE est de proposer des modèles viables qui préservent la vocation nourricière de l'agriculture. Une volonté partagée par Frédéric Robert, agriculteur dans le Maine-et-Loire, et élu référent « énergie » à la Chambre d'agriculture régionale des Pays de la Loire :
« Il y a un sujet éolien en France qui a galvanisé les foules. Aujourd'hui, il y a une crainte de voir pousser un peu partout des panneaux photovoltaïques. Il faut que les choses se fassent en bonne intelligence avec un partage de la valeur qui profite aux agriculteurs ».
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