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AGRICULTURE BIOLOGIQUE : Des précautions à prendre avant les semis de céréales d’automne

Carie et rouille se sont développées cette année sur les céréales. À l’heure des semis, il faut être vigilant pour éviter des problèmes sur la récolte à venir.

La météo particulièrement capricieuse cet été a entraîné le développement de maladies sur les céréales : carie, rouille jaune et a induit beaucoup de germination sur pied. Au moment des semis il convient d’être vigilant pour ne pas hypothéquer les futures récoltes.

La carie, maladie cryptogamique
La carie est une maladie crypto-gamique qui se développe surtout sur les blés. Elle se transmet par la semence et le sol, où elle peut être présente une dizaine d’années.
Comment la reconnaître : les grains sont plus ronds, bruns et ridés, s’écrasent facilement et surtout dégagent une poussière de spores noires avec souvent une odeur caractéristique de poisson pourri. Un test simple permet d’estimer la présence de grains cariés dans un lot : mettre des céréales dans un seau rempli d’eau, brasser et récupérer les grains qui surnagent. Répéter ce brassage jusqu’à ce qu’aucun grain ne remonte à la surface. Observer ensuite un par un les grains surnageant récupérés et déterminer s’ils sont cariés ou non (grains bombés remplis de poussière noire).
Au moindre doute ne pas utiliser les semences et sur les parcelles «à risque», privilégier des conditions de semis favorisant une levée rapide : l’infestation des plantules de blés ne peut plus avoir lieu au-delà du stade 2 feuilles. On peut aussi miser sur les rotations : préférer un semis de prairie plutôt que de céréales sur ces parcelles-là.

Nouveau traitement utilisable en bio
Un nouveau produit de traitement des semences de céréales à pailles est désormais autorisé en AB : il s’agit du Copseed, diffusé par Nufarm, spécialité à base de sulfate de cuivre autorisée en AB (la quantité de cuivre à l’hectare est minime puisqu’il s’agit d’un traitement de semences).  ’efficacité du Copseed pour empêcher la germination des spores de carie est d’un niveau très correct. En complément, Copseed vient renforcer les moyens de lutte utilisables contre la carie, aux côtés du Cerall, seul produit autorisé jusqu’ici en usage contre la carie, mais dont la distribution était limitée aux stations de semences.

Autre nouvelle concernant la production de semences, le Ministère de l’Agriculture a accordé une dérogation à la norme «0 carie» pour autoriser, pour la campagne 2014/2015, la certification de lots de semences non traitées pour la présence maximale de 20 spores de Tilletia sp. par gramme de semences. Ces lots porteront la mention «présence maximale de 20 spores/g de Tilletia sp.» sur l’étiquette de certification(*). La possibilité, en parallèle, de l’utilisation d’un nouveau produit de traitement des semences est donc la bienvenue.

Rouille jaune, jouer sur les variétés
La rouille jaune est due au champignon Puccinia striiformis, qui infecte les tissus verts des graminées. En principe l’épi n’est pas atteint mais compte tenu des fortes attaques de rouille jaune constatées cette année particulièrement sur les triticales il convient d’être prudent.
En agriculture biologique la sélection variétale est le principal facteur permettant de limiter le risque.

L’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique) coordonne des essais variétaux au niveau national. Un essai a été conduit dans l’Allier en 2014.

Les variétés de blé particulièrement affectées cette année sont : SATURNUS, PIRENEO et RENAN.

Concernant les triticales, KEREON, GRANDVALl, AMARILLO, MASSIMO et TREMPLIN ont été les plus sensibles. Préférer TRIBECA ou VUKA. Toutes ces précautions peuvent permettre d’éviter bonnombre de mauvaises surprises sur la campagne à venir.

Toutefois en agriculture biologique la prévention reste la clé de voûte du contrôle des maladies (limiter la présence de repousses, retarder les semis, éviter les excès de fertilisants, favoriser une rotation diversifiée, contrôler les récoltes, utiliser des semences saines...).

CHAMBRE D’AGRICULTURE DOMINIQUE DELTROY – MARLÈNE AUCANTE

(*) Source ITAB.

Pour plus d’informations, sur les conditions d’emploi et d’usages, veuillez consulter le site Ephy.

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