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Agri emploi 15 : Le salariat agricole face à des besoins croissants

Le groupement départemental d’employeurs agricoles a fait le point sur ses activités. 

Parmi les intervenants (de gauche à droite) : François Bourgeon, Annie Soulier et Isabelle Valarcher. 
Parmi les intervenants (de gauche à droite) : François Bourgeon, Annie Soulier et Isabelle Valarcher. 
© R. S.-A.

Mieux qu’un long discours, un chiffre : en 2017, le nombre d’heures de prestation du groupement d’employeurs Agri-emploi 15 a progressé de 25 %. “Et ce, malgré un déficit du nombre de salariés”, précise la structure, réunie en assemblée générale, vendredi 27 juillet à Aurillac. Moins de 13 adhérents facturés en 2008, pas moins de 162 dix ans plus tard, et déjà 22 nouvelles adhésions depuis le début de l’année.  Les besoins croissants sont expliqués surtout par la taille des exploitations qui nécessite davantage de main d’œuvre et par des choix familiaux différents au sein d’un même foyer. La limite ? Trouver des salariés, car il n’est pas facile de changer l’image souvent très négative du salariat agricole, même si les Jeunes agriculteurs du Cantal s’y emploient auprès des établissements scolaires qui acceptent d’aborder ce sujet.

Trouver des salariés

La rémunération est pourtant à la hauteur et les contrats signés avec la cinquantaine de salariés plutôt intéressants : en 2017, seuls 5 % étaient en CDD à temps partiel et 22 % en Titre emploi simplifié agricole (Tesa), puisque 52 % étaient en CDI par intermittence et 21 % en CDI à temps complet annualisé. Afin d’analyser la problématique et de tâcher d’y trouver un remède, la FDSEA a chargé l’ancien président du service de remplacement, Jean-Marc Crespin, de conduire un “atelier-diagnostic” en lien avec le président de la commission emploi, Jean-Marie Fabre. “Il s’agit d’être plus efficient en termes de recrutement, de planification, en tendant vers toujours plus de CDI et d’assurer un portage politique du dossier, en lien avec des partenaires comme Pôle emploi”, explique le président du syndicat agricole, Joël Piganiol, tandis que Laurent Usse, référent régional, livrait l’évolution des différents dispositifs d’aides. Celui-ci ne cachait pas quelques inquiétudes, relatives à la remise à plat du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et celui du soutien à l’embauche de travailleurs occasionnels demandeurs d’emploi (Tode).  En revanche, il a été souligné deux nouveautés qui permettent de s’ouvrir à un nouveau public : le recrutement d’apprentis (un premier jeune est entré l’été dernier dans le groupement) et de réfugiés politiques en règles, qui travaillaient dans leur pays dans le domaine agricole, en lien avec les services de l’État et les associations d’accompagnement. Une première expérience réussie avec Katrio Gjoka, d’origine albanaise, encourage à creuser cette piste.

Des rapports de confiance

Toujours avec l’idée de fidéliser - voire de trouver de nouveaux salariés - Isabelle Valarcher, de l’Adasea, a rappelé l’importance des relations humaines et de la communication dans ce qu’elle nomme “le couple” entre employeur et salarié, demandant notamment de la part du chef d’entreprise de faire preuve de compréhension avec celui qui ne se constitue pas de capital (contrairement à son patron) ; qui effectue souvent pas mal de kilomètres avant de prendre son travail (là encore, ce qui est rare pour un chef d’exploitation) ; ou qui doit prendre ses marques dans chacune des fermes où il est embauché (contrairement à ses employeurs qui ont toujours les mêmes habitudes). Ainsi, si elle souligne qu’il n’est pas réaliste que le salarié fasse les mêmes heures que son patron, inversement, il peut parfaitement comprendre les contraintes de son employeur et s’y adapter. “Le tout étant que les choses soient dites, de la manière la plus claire possible. Devenir patron n’est pas inné, cela revient à passer de l’homme-orchestre qui doit tout faire, à chef d’orchestre qui dirige”, image la spécialiste en sociologie.  Les administrateurs présents lors de cette démonstration ont admis que le salarié mérite de la reconnaissance, d’autant qu’il peut enrichir l’exploitation et favoriser les conditions de travail, davantage que bien des machines.

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