Agriculture biologique
«Agir pour optimiser l'organisation de la filière»
L'État et la région ont lancé dernièrement, les assises régionales de l'agriculture biologique. Le président de la Chambre régionale d'agriculture, Jacques Chazalet estime que les choses avancent dans le bon sens.
Le lancement des assises de l'agriculture biologique a été précédé par la présentation d'une étude sur le développement de l'offre agricole et agroalimentaire auvergnate biologique dans les circuits longs, réalisée par l'URIAA.
Quels enseignements peut-on tirer de ce travail?
Jacques Chazalet : Les éléments présentés confirment que le bio doit véritablement s'inscrire dans une politique de marché. L'ensemble des acteurs professionnels et politiques semblent désormais s'accorder sur ce point. Il a été rappelé, à juste de titre, qu'un produit ne pourra pas se vendre tout seul même s'il est bio, d'où la nécessité de mettre en place des démarches de marketing.
Du point de vue de la production, quel bilan peut-on faire de la progression du bio en Auvergne?
J.C. : Comme toutes les régions, l'Auvergne a connu depuis 2009, une montée en puissance des conversions en agriculture biologique des exploitations agricoles. En 2012, nous avons toutefois constaté un tassement. Ces conversions concernent principalement les zones de polyculture-élevage où les systèmes d'élevages sont prédominants, mais avec des possibilités de cultiver des céréales, voire des oléo-protéagineux. Par contre, dans les zones très spécialisées (zones herbagères ou plaines céréalières), les conversions sont plus difficiles. En zone herbagère, les contraintes sont fortes pour modifier le système herbager et les exploitations éprouvent souvent des difficultés pour atteindre l'autonomie fourragère. En zone de grandes cultures, le passage à l'agriculture biologique implique des modifications profondes des systèmes de cultures pratiqués en conventionnel, avec notamment l'allongement des rotations et l'introduction de cultures nouvelles. Pour les agriculteurs qui s'engagent dans cette voie, la question de la valorisation de ces cultures «nouvelles» est cruciale, et nécessite la mise en place de l'organisation de filières diversifiées, permettant de valoriser ces nouvelles offres de production, car il y a des débouchés, en particulier dans le secteur de l'élevage.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 18 janvier 2013.