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Agent de remplacement, un métier qui mérite d'être connu

Les 3 structures autour du remplacement en exploitations agricoles recrutent. Trois agents témoignent…

Les trois structures ADGEA, Aide Agri 43 et le Service de remplacement emploient près de 200 salariés agricoles qui travaillent au quotidien dans les exploitations du département de la Haute Loire.CDD, CDI à temps plein ou à temps partiel, ouvrier polyvalent ou spécialisé, la multitude des postes font la richesse de ces organisations.L’agent de remplacement dès son embauche, est épaulé par un agent référent. L’objectif essentiel est que celui-ci le rassure et lui apprenne les «ficelles» du métier d’agent de remplacement.Le service de remplacement comme aide agri, sont structurés : agents référents, délégués du personnel, comité d’entreprise… Des voitures de service sont à disposition des salariés ce qui permet de faciliter le travail de tous les jours. Les missions de l’agent de remplacement se situent dans un rayon de 30 km autour de son domicile, ce qui limite les trajets au quotidien.En fin d’année, des formations sont proposées à tous les salariés afin de leur permettre de gagner en efficacité et en confiance.Agent de remplacement, c’est un salaire régulier tous les mois, et en fonction de certains critères une prime est attribuée au salarié.Ouvrier agricole au sein du service de remplacement est une belle et riche expérience.

Amandine Deberle, St Privat du Dragon : «Le travail d’agent est intéressant et motivant… On est là pour aider»

Cela va faire 1 an qu’Amandine Deberle est entrée au Service de Remplacement de Haute-Loire pour être agent de remplacement. À 22 ans, Bac + 2 en poche, cette jeune femme déborde d’énergie et semble tout à fait épanouie dans son métier, un métier qu’elle a choisi. Fille d’agriculteurs, Amandine est revenue sur ses terres de St Privat du Dragon, après quelque temps passé dans le Cantal. Si elle garde l’idée de s’installer un jour agricultrice, elle a trouvé un bon compromis aujourd’hui au SR.En 1 an, Amandine a travaillé sur une dizaine de fermes sur son secteur. C’est peu, mais elle explique : «mon premier remplacement était pour maladie et sur une longue durée. Ça s’est très bien passé et ils ont voulu me garder». Elle retourne donc souvent sur cette exploitation laitière. Elle a principalement fait des remplacements en vaches laitières et en chèvres, et même des expériences en porcs et volailles. «Chaque fois, j’ai été très bien accompagnée par les exploitants, ou par des collègues en chèvre notamment». Son travail : traire, nourrir les animaux, nettoyer… en bref assurer le suivi du troupeau. Et c’est un travail qu’Amandine aime particulièrement. Être dehors et avec des animaux, Amandine ne demande pas mieux.Et quand on lui demande comment elle aborde le métier en tant que femme, et comment elle est perçue, Amandine est très claire. «Ce n’est pas un travail plus difficile pour les femmes. J’ai toujours été bien accueillie, bien reçue. Une seule fois, alors que j’appelais pour prendre un rendez-vous pour les consignes, on m’a séchement répondu : ce ne sera pas une femme qui fera le travail chez moi…». Amandine s’est sentie blessée mais n’a pas baissé les bras. «je savais que sur d’autres fermes j’étais attendue» souligne-t-elle avec philosophie. «Une femme doit peut-être davantage faire ses preuves qu’un homme dans ce métier. On lui prête moins facilement le matériel, on lui explique plus dans le détail… mais ensuite tout se passe bien». Amandine est heureuse dans son métier. Son expérience lui a permis de gagner de la confiance en elle et de l’autonomie, et contrairement aux critiques qu’elle avait pu entendre ça et là, «le travail d’agent est intéressant et motivant. On n’est pas les “boys“ de service ; on est là pour aider…».

Sébastien Robert, St Georges Lagricol : "Agent de remplacement, c’est le plus joli métier du monde”

En 1993, Sébastien Robert fraîchement revenu de l’armée entre au Service de Remplacement pour y travailler tout au plus une année. 25 ans après, il est toujours agent de remplacement dans cet organisme. «J’ai fait des études agricoles (CAP et BEP agricoles), mes parents n’étaient pas agriculteurs et je n’ai jamais voulu  m’installer. En 1997, j’ai passé un BPA Abatteur façonneur au lycée forestier de Saugues car je suis passionné de bois» explique Sébastien qui n’a toutefois pas cherché de travail dans le domaine de la forêt, certainement parce que l’agriculture lui plaît tout autant. Sébastien est également très attaché à son statut de salarié : «Un salarié agricole se libère 2 week-end par mois et dispose de ses 5 semaines de congès par an. C’est loin d’être négligeable ! C’est aussi un métier très intéressant car on a des responsabilités et on apprend beaucoup de choses tous les jours, étant donné que l’on intervient dans toutes sortes de cheptels (bovins, ovins, porcins...) et dans des productions différentes». Le métier d’agent de remplacement lui plaît vraiment : «J’appends beaucoup au contact des agriculteurs et on voit des gens différents. En réalité, je fais le métier d’agriculteur mais sans les inconvénients. Quand je ferme la porte du bâtiment le soir, je n’ai plus de souci, ce qui n’est pas toujours le cas quand on est chef d’exploitation. On n’est pas noyé dans le boulot comme les agriculteurs. Et puis je suis heureux au milieu des vaches. Finalement, c’est le plus joli métier du monde !» explique Sébastien. Mais comme toute profession, le métier d’agent de remplacement ne comporte pas que des avantages : «On est souvent obligé de travailler tôt le matin ou tard le soir et le plus dur c’est d’arriver à concilier la vie de famille. Il faut aussi savoir s’adapter et être polyvalent».Au fil du temps, il a vu le métier d’agriculteur évoluer. «Les exploitations ont grossi et sont de plus en plus techniques et pointues dans leur domaine. De nombreux Gaec se sont constitués, ce qui est plutôt profitable pour la vie de famille des associés. Par contre, les grosses exploitations deviennent parfois difficiles à gérer...».

Sylvain Brun, St Haon : «Je ne savais pas que j’allais apprendre autant de choses !»

Issu d’une famille d’agriculteurs, Sylvain Brun est agent de remplacement depuis 5 ans. Après un Bac CGEA et un CS de mécanique agricole, le jeune homme de 24 ans aimerait s’installer mais pas sur la ferme de ses parents, ni en Gaec (des structures qui génèrent selon lui beaucoup de travail). Se trouvant plutôt dans une phase de réflexion, Sylvain devient salarié agricole au Service de Remplacement. «Je ne savais pas que j’allais apprendre autant de choses ! Au contact des agriculteurs, je me suis enrichi professionnellement. J’ai beaucoup appris en terme de méthode de travail (les choses à faire et à ne pas faire), d’organisation du travail et de productions. C’est un métier très enrichissant».Sylvain confie : «Au début, j’avais peur de changer d’exploitation et aujourd’hui, je me rends compte que c’est positif, même si ce n’est pas toujours évident d’aller travailler chez les autres. Et puis au cours de mes remplacements, je me suis fait des amis parmi les agriculteurs». Pour ce jeune homme qui n’est pas encore vraiment fixé sur son projet d’installation, ce temps passé en temps que salarié agricole lui permet de réfléchir avant de franchir le pas. «M’installer oui, mais à condition de pouvoir me dégager du temps pour ma famille (sa compagne et ses futurs enfants)» telle est la condition du jeune homme.

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