Vestiges
Abbaye Saint-Géraud : comment un site patrimonial majeur renaît à Aurillac
En 2013, des fouilles dévoilaient sarcophages et fondations de l’abbaye Saint-Géraud. Douze ans plus tard, un site patrimonial unique s’ouvre enfin au public. Révélation, le 20 septembre.
En 2013, des fouilles dévoilaient sarcophages et fondations de l’abbaye Saint-Géraud. Douze ans plus tard, un site patrimonial unique s’ouvre enfin au public. Révélation, le 20 septembre.
La renaissance du quartier Saint-Géraud à Aurillac
Quand Nicolas Clément archéologue, appelle le maire Pierre Mathonier en novembre 2013 pour annoncer qu’il a découvert “du lourd, du très lourd” sur le chantier d’un futur immeuble Logisens, personne n’imagine encore l’ampleur de la révélation : les vestiges de l’abbaye bénédictine fondatrice d’Aurillac, enfouis depuis des siècles.
Dix ans plus tard, ces découvertes, combinées à une volonté de la municipalité, aboutissent à l’inauguration d’un site patrimonial unique. Le samedi 20 septembre 2025 marquera, en quelque sorte, la renaissance du quartier Saint-Géraud.
Une ville née d’une abbaye
Fondée entre 895 et 899 par le comte Géraud, l’abbaye bénédictine a façonné Aurillac. Après la sécularisation de l’abbaye en 1561 et la destruction progressive de ses bâtiments, le site sombre dans l’oubli. Mais en 2013, les pelles mécaniques révèlent des sarcophages en pierre, des cercueils monoxyles (taillés dans un seul tronc d’arbre), ainsi que les fondations de l’église abbatiale.
C’est le berceau de la ville”, Pierre Mathonier, maire d'Aurillac.
“Mais plus on fouille, plus on détruit, souligne le premier magistrat. Face à la fragilité des vestiges, la municipalité opte pour une approche conservatoire : les objets les plus délicats, comme les cercueils, sont préservés in situ, dans le sol, pour éviter qu’ils ne se dégradent à l’air libre, laissant le soin aux générations futures de faire mieux, si de nouveaux moyens de conservation sont trouvés.”
Un projet urbain à 7 millions d’euros
Le projet, budgétisé à 7M€, inclut : l’évocation du cloître et de la salle capitulaire,
- la création d’un cheminement en pierres de Bouzentès et d’un belvédère, conçu par l’architecte Aymeric Antoine, offrant une vue panoramique sur le quartier et le château Saint-Étienne,
- l’aménagement du Square des Justes, de la rue du Monastère, et des places des Docks et Gerbert. “Ce site est une opportunité pour reconquérir le tourisme dans le centre ancien”, ajoute le maire.
Le 20 septembre 2025, Aurillac célébrera l’aboutissement de cette “aventure longue, mais respectueuse de l’histoire”.
Période : La mise en valeur des fouilles se concentrent sur l’apogée de l’abbatiale (XIᵉ–XIIᵉ siècles), période où Aurillac rayonne en Europe grâce à l’expansion bénédictine et dont Cluny n’est que son extension.