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77e congrès de la FNSEA du 28 au 30 mars

Avant le prochain congrès de la FNSEA qui se déroulera du 28 au 30 mars à Angers, la FNSEA organisait une conférence de presse pour présenter notamment les grandes lignes du rapport d’orientation qui sera soumis aux congressistes. L’occasion aussi pour la présidente, Christiane Lambert de marteler quelques vérités.

Hervé Lapie, Christiane Lambert, Jérôme Despey et Yannick Fialip
Hervé Lapie, Christiane Lambert, Jérôme Despey et Yannick Fialip
© CS Actuagri

Son mandat court jusqu’au 30 mars à 14 h 00. Après cette date, Christiane Lambert ne sera plus officiellement présidente de la FNSEA, mais restera présidente du Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne (COPA). Elle ne remet pas son mandat en jeu et va transmettre les rênes à un autre élu parmi les 68 qui seront renouvelés à l’occasion la 77e édition du congrès de la FNSEA*. Ce n’est que lors du Conseil d’administration du jeudi 13 avril prochain et qu’après l’élection du nouveau bureau que le nom de son successeur sera connu. Pour l’heure, seul le premier vice-président, Arnaud Rousseau, par ailleurs président du groupe Avril et de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP), a fait acte de candidature.

Des prix rémunérateurs
Ce congrès sur les terres d’Eugène Forget (1901-1994), arboriculteur angevin et premier président de la FNSEA, a rappelé le secrétaire général, Jérôme Despey, sera l’occasion pour le syndicat majoritaire de présenter le rapport d’orientation qui doit « fixer le cap de la mandature des trois prochaines années », a-t-il rappelé. Intitulé « Entreprendre en agriculture : notre projet, notre futur », il entend positionner encore plus la FNSEA comme « syndicat de propositions et de solutions », a insisté Hervé Lapie, secrétaire général adjoint. Ce rapport s’articule autour de trois grands domaines : tout d’abord les actifs agricoles avec « la volonté de rendre le métier attractif pour assurer la vitalité de nos territoires agricoles et ruraux », a précisé Yannick Fialip, président de la Commission économique du syndicat agricole. Mais réussir cette condition supposera « un projet économique » viable qui est « la clef de voûte du développement de l’agriculture », a-t-il ajouté. Ce projet nécessitera des « prix rémunérateurs » et une « liberté d’entreprendre sur nos exploitations », a-t-il détaillé. Ce qui suppose l’arrêt de la suradministration et des surtranspositions. Enfin, troisième et dernière condition :  la poursuite de la transition agroécologique dans laquelle les agriculteurs sont engagés depuis quelques années. « Peu de personnes savent que nous avons réalisés d’importants efforts comme la baisse de 50 % des antibiotiques sur nos exploitations », a-t-il soutenu, en demande de laisser du temps à l’agriculture pour s’adapter. Yannick Fialip a bon espoir de voir quelques-unes de propositions du rapport d’orientation reprises dans le futur Pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOA) comme un guichet unique installation-transmission qui serait géré par les Chambres d’agriculture, un bonus fiscal pour les cédants qui transmettent l’exploitation à un jeune agriculteur ou encore la mise en place d’un fonds de portage du foncier et l’accord entre preneurs et bailleurs sur le statut du fermage, cette liste n’étant pas exhaustive.

Commission d’enquête parlementaire
Pour les dirigeants de la FNSEA, l’agriculture doit surtout redevenir un secteur stratégique. À ce titre, Christiane Lambert a plaidé pour un « véritable changement de méthodes dans les décisions » politiques. À mots à peine couverts, elle a souligné que les « erreurs politiques ont conduit aux échecs économiques », prenant l’exemple du nucléaire français qu’on a sacrifié sur l’autel de l’idéologie, « sans même avoir réaliser une étude d’impact ». À ce titre, elle s’est déclarée « abasourdie » par les auditions des responsables politiques devant les députés**. Établissant le parallèle entre l’abandon du nucléaire et celui de l’agriculture, « elle aussi sacrifiée », la présidente de la FNSEA a indiqué être « à la veille de demander une commission d’enquête parlementaire pour savoir pourquoi on a perdu notre souveraineté agricole et alimentaire ». Car la balance commerce agroalimentaire française ne cesse de décroître au point « qu’en 2023, elle devrait être déficitaire », a avancé Christiane Lambert. En effet, les importations ont cru de près de 800 millions d’euros (+15 %) sur douze mois plus vite que les exportations (+9% /+540 M€). La faute selon elle aux surtranspositions que la France a imposées à ses agriculteurs. « Ministre de l’Environnement en 2005, Dominique Voynet a fixé à 450 porcs, le seuil à partir duquel les éleveurs étaient autorisés à construire un bâtiment. Or la règle européenne fixait cette limite à 2 000 porcs », a précisé Christiane Lambert qui souligne une distorsion de concurrence aujourd’hui préjudiciable au secteur porcin français. « Sur les phytosanitaires, c’est pareil, on se tire une balle dans le pied », a-t-elle lancé, pas mécontente que la Première ministre, rencontrée sur le salon de l’Agriculture ait fait sienne sa proposition de « planification pluriannuelle pour les produits phytosanitaires ».  

*. Le conseil d’administration de la FNSEA compte 69 membres. Au premier jour du congrès, le président de la Commission nationale des statuts et conflits, a déjà été élu.
**. Nombreux, parmi lesquels les deux anciens chefs de l’État, Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient interrogés par les membres de la Commission d’enquête sur la perte d’indépendance et de souveraineté de la France en matière énergétique.

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