40 % des fonds européens consommés à mi-parcours, la dynamique agricole ne faiblit pas en Auvergne‑Rhône‑Alpes
À mi-parcours de la programmation Feader 2022-27 (Fonds européen agricole pour le développement rural), le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekoucke dresse le bilan d'une politique agricole volontariste qu'il entend bien poursuivre.
À mi-parcours de la programmation Feader 2022-27 (Fonds européen agricole pour le développement rural), le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekoucke dresse le bilan d'une politique agricole volontariste qu'il entend bien poursuivre.

En février dernier, vous indiquiez vouloir récupérer les fonds européens Feader non consommés de l'ancienne programmation (2014-2022), y compris ceux non consommés par d'autres régions. Avez-vous eu gain de cause ?
Fabrice Pannekoucke : Sur ce dossier, on continue d'avancer de manière constructive avec l'État et Régions de France mais pour le moment rien n'est acquis. Pour moi, c'est une logique constante car je ne veux pas que l'argent reparte à Bruxelles. S'il y a de la sous-consommation dans certains territoires, nous devons être au rendez-vous pour aller chercher ces fonds.
D'un point de vue strictement comptable, combien représentent les mesures du Feader en Auvergne-Rhône-Alpes ?
F.P. : Le Feader en Auvergne-Rhône-Alpes c'est une enveloppe globale d'un milliard d'euros. A mi parcours de la nouvelle programmation, nous en avons déjà consommé 40 %. À la fin, nous en aurons consommé 100 % d'où la nécessité de pouvoir regarder le niveau de consommation dans d'autres régions pour pouvoir procéder aux ajustements nécessaires.
Comment expliquez-vous le succès des mesures du Feader en Auvergne-Rhône-Alpes ?
F.P. : Il y a plusieurs paramètres qui jouent. D'abord, la volonté de simplification administrative des dossiers que nous avons eus. Ensuite, la proximité avec la mise en place d'antennes dans chaque département pour être au plus près du terrain. La dématérialisation, qui a pu faire un peu peur au départ, on constate au final que ça marche. Enfin, la proximité du travail qu'on fait avec la profession agricole avec l'idée d'avoir une bonne connaissance des dispositifs, de comment on y accède, fonctionne aussi très bien. Globalement, les agriculteurs sont au rendez-vous des mesures car la dynamique agricole d'Auvergne-Rhône-Alpes que l'on porte à travers nos fonds propres et ceux du Feader, est puissante.
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La Dotation jeune agriculteur (DJA) est l'un des programmes les plus plébiscités…
F.P. : On reste la première DJA de France avec une enveloppe de 40 000 euros en moyenne. Actuellement, nos niveaux de consommation sont à peu près similaires à ceux de l'ancienne programmation. On programme beaucoup de dossiers sur nos territoires.
Je me suis toujours opposé à faire de l'agriculture une variable d'ajustement. Je pense en avoir fait la démonstration, il n'y a pas de raison que cela change.
Derrière l'ambition de faire d'Auvergne-Rhône-Alpes, la région où l'on installe le plus avec une DJA forte, n'y a-t-il pas un risque de sacrifier le nombre à la qualité des projets ?
F.P. : Dans l'instruction des dossiers, nous avons critérisé tout cela. Il y a les comités de programmation et les comités d'études et de projets que l'on fait département par département afin que tout le monde s'exprime sur les dossiers. À travers des regards croisés, toutes les expertises sont mobilisées pour retenir les bons dossiers, avec en creux, la possibilité d'exclure les dossiers qui ne sont pas suffisamment aboutis ou encore ceux dont l'objectif économique n'est pas suffisant.
Les mesures concernant les investissements pour les exploitations d'élevage sont aussi très prisées des agriculteurs en particulier le volet bâtiment d'élevage. Y aura-t-il prochainement un nouvel appel à projets ?
F.P. : La dynamique est là effectivement. Un nouvel appel à projets est ouvert depuis le 17 juin jusqu'au 30 novembre 2025 pour une présentation en session de sélection au printemps 2026. Face au succès de ce dispositif, nous avons travaillé avec la profession et rajouté, en mars dernier 15 millions d'euros.
Alors que s'ouvre la seconde partie de la programmation, comment envisagez-vous l'avenir ? 2027 c'est demain, partagez-vous l'inquiétude des responsables professionnels quant au budget de la Politique agricole commune ?
F.P. : Je vais à Bruxelles deux fois par an. L'enjeu c'est de maintenir des politiques de cohésions, car elles sont menacées. Elles sont indispensables pour faire des investissements productifs et d'avenir. Cette cohésion est indispensable pour l'aménagement du territoire. Lors de la session de la Région des 26 et 27 juin, nous présenterons un rapport sur notre relation avec l'Europe pour exprimer notre détermination à conserver un budget européen ambitieux.
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