13 763 tonnes de Saint-nectaire commercialisées en 2016
L’heure du bilan a sonné pour l’Interprofession du Saint-Nectaire, 4ème AOP au lait de vache. Rendez-vous était donné aux producteurs laitiers et fermiers à Super-Besse, le 21 avril.
En 2016, ce sont pas moins de 13 763 tonnes de Saint-Nectaire qui ont été commercialisées, soit une hausse de 1,7% par rapport à 2015 (13 532 tonnes). Sur 45 AOP, le fromage reste la 4ème AOP au lait de vache derrière le Comté, le Reblochon et le Cantal. Et le Saint-nectaire pèse lourd, il représente plus de 20% du tonnage AOP et plus de 50% du tonnage fermier de la région Aura.
L’heure du bilan
L’année passée, 1 français sur 3 (29,5%) avoue avoir acheté au moins une fois du Saint-nectaire, et le chiffre est en hausse sur les trois dernières années. L’assemblée générale est aussi l’occasion de faire le point sur le cahier des charges et les nouvelles règles. Au programme, une ration totale annuelle des vaches laitières en matière sèche qui comprend 70% d’herbe de la zone AOP au minimum. Marquées par une forte infestation ou pullulation de campagnols, cette année encore une dérogation est accordée à 14 communes du Cantal et 13 dans le Puy-de-Dôme au niveau des fourrages. On note une amélioration significative continue depuis 2014 de la qualité en staphs et en cellules au niveau des laits crus, qui se répercute sur les fromages. Côté consommateurs, l’ISN a lancé une étude ifop Cniel destinée à évaluer de 1 à 10 les différents aspects du métier. Importance des produits laitiers dans l’alimentation, impact de la présence des vaches sur l’environnement… les courbes sont nombreuses. « Toutes les courbes diminuent de 2010 à 2016. Ceux qui notent le plus mal sont les jeunes de moins de 35 ans, donc c’est une tendance de fond, ça va durer, il faut le prendre en compte », souligne Patrice Chassard, président de l’ISN.
Un fromage à forte identité
L’AOP Saint-Nectaire repose sur une pyramide : un territoire auvergnat avec son air pur, ses montagnes et ses volcans ; où des hommes perpétuent dans des structures à taille humaine un savoir-faire traditionnel et un produit reconnu par les consommateurs comme authentique, onctueux, sain et sûr. L’ambition collective de la filière reste la valorisation et la reconnaissance du produit. Et le résultat est là : le fromage bénéficie d’une notoriété et d’une bonne image auprès des consommateurs, comme étant l’un des meilleurs fromages français. Pour plus de sécurisation, l’ISN mise sur un développement du volume de production et un contrôle sanitaire. L’AOP est tout de même confrontée à des contraintes structurelles, telles que le dérèglement climatique, les limites de la zone ou encore la politique d’aménagement du territoire avec un éloignement des centres urbains et des services publics.
Des formations pour transmettre et reprendre des exploitations
Les chambres d’agriculture du Puy-de-Dôme et du Cantal œuvrent ensemble dans l’accompagnement à la transmission des exploitations agricoles. Illustration avec l’action « repérage des cédants ». « L’accompagnement évolue au fil des années en fonction des besoins de l’exploitant avec trois outils», explique Gérard Vigier, conseiller au service installation - transmission du Cantal. Parmi ces outils, un point accueil - transmission est destiné à sensibiliser, orienter l’agriculteur et assurer un suivi. Sur les communes en zone AOP Saint-nectaire, l’enquête a mis en évidence 30 producteurs de lait et 12 producteurs fermiers qui n’auraient pas de successeurs, pour un enjeu de 274 tonnes de fromage et de 5,5 millions de litres de lait. Une fois la reprise assurée, l’ISN met en place une formation pour les nouveaux porteurs de projet. Parmi eux, Sylvain Roux, récemment installé à Cros, a apprécié cette « formation en petit comité qui permet d’échanger avec les membres du syndicat. C’est intéressant car les producteurs d’aujourd’hui font ce que sera l’AOP de demain ».
Une phrase reprise par la députée Danielle Auroi, présente à l’assemblée : « vous devez faire-valoir ce que vous êtes, valoriser et renforcer les regroupements de producteurs tel que vous le faites de mieux en mieux. Cela permet aux jeunes agriculteurs installés de se maintenir et à d’autres de s’installer. C’est une belle image de notre Auvergne ».